Le président Tebboune maintient le cap : Non-ingérence et non-alignement, crédos de la diplomatie algérienne
L’Algérie, par la voix du président de la République Abdelmadjid Tebboune, réaffirme ses postulats géopolitiques qui fondent son action diplomatique. L’occasion ? L’entrevue périodique avec des représentants des médias nationaux, diffusée vendredi soir. Le président de la République y a évoqué plusieurs dossiers internationaux, les relations de l’Algérie avec ses voisins ainsi que les crises dans […] The post Le président Tebboune maintient le cap : Non-ingérence et non-alignement, crédos de la diplomatie algérienne appeared first on Le Jeune Indépendant.

L’Algérie, par la voix du président de la République Abdelmadjid Tebboune, réaffirme ses postulats géopolitiques qui fondent son action diplomatique. L’occasion ? L’entrevue périodique avec des représentants des médias nationaux, diffusée vendredi soir. Le président de la République y a évoqué plusieurs dossiers internationaux, les relations de l’Algérie avec ses voisins ainsi que les crises dans certains pays limitrophes.
La situation dans la région du Sahel a été longuement abordée par le chef de l’Etat. A ceux qui pensent que l’Algérie est encerclée, le président Tebboune rappelle que les frontières du pays sont sanctuarisées par l’Armée nationale populaire. « Une armée forte », a affirmé le président de la République, qui a précisé, par la même occasion, que l’Algérie est une véritable université pour apprendre la lutte antiterroriste, eu égard à son expérience durant les années 1990. « Les frontières du pays sont protégées et il n’y a aucun problème », a martelé Abdelmadjid Tebboune.
C’est ainsi que le Président a tenu à réitérer l’estime et l’amitié que porte l’Algérie au Mali. « Le Mali vit dans l’instabilité entre le Nord et le Sud depuis 1960, et l’Algérie a toujours œuvré pour régler ce problème, jusqu’à l’élaboration du processus d’Alger » de 2015, a expliqué le chef de l’Etat. « Certains disent que c’est une ingérence dans leurs affaires intérieures, qu’ils soient manipulés ou pas, là n’est pas le problème. Le peuple malien est un peuple frère que nous ne laisserons jamais tomber. Les Accords d’Alger n’ont pas été imposés par l’Algérie, ce sont l’Union africaine et les Nations unies qui les ont imposés. Toutes les factions les ont signés, et il fallait intégrer les groupes rebelles. L’Algérie est un facilitateur, nous n’avons rien imposé », a tenu à rappeler le président Tebboune.
Poursuivant l’analyse de la situation politico-sécuritaire de ce pays, le président de la République a souligné qu’à chaque coup d’Etat, les putschistes pensent que le salut du Mali vient par le règlement sécuritaire par la force du problème du nord du pays. « A chaque fois, la situation arrive à un point critique qui nécessite l’intervention de l’Algérie pour calmer les esprits et faciliter le dialogue entre les parties maliennes », a expliqué Abdelmadjid Tebboune, qui a insisté sur l’impératif d’« une solution consensuelle » au problème malien, avec un credo défendu par l’Algérie, à savoir l’unité du peuple et du territoire du Mali.
Un autre postulat défendu par l’Algérie, la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays voisins et la non-utilisation de menaces à leur encontre. La ligne rouge étant, selon le président Tebboune, l’agression contre les frontières et le territoire de l’Algérie. Soucieux de l’application stricte de ce postulat, le chef de l’Etat a réitéré le refus de voir des groupes mercenaires se positionner à proximité des frontières algériennes. « Je l’ai dit à nos amis russes », a précisé le président de la République. Pour lui, la solution du problème malien est « chez eux, elle n’est pas chez moi. L’Algérie a toujours refusé de s’immiscer dans les affaires intérieures du Mali, ou dans celle du Niger, du Burkina Faso ou encore de la Libye ». « On le fait à leur demande, pour ne pas être accusés d’ingérence”, a expliqué Abdelmadjid Tebboune.
Revenant sur les relations avec le Niger, le président de la République a rappelé quelques faits, notamment celui d’avoir reçu le Premier ministre nigérien en tête-à-tête pendant 3 heures pour tracer un programme d’aide ambitieux à ce pays, avant que ce dernier ne se solidarise avec le Mali en rappelant son ambassadeur d’Alger, et ce après l’affaire du drone malien le 1er avril dernier. Autre révélation du chef de l’Etat, le refus de l’Algérie de l’opération Félix, montée par la France pour libérer le président nigérien déchu Mohamed Bazoum. « Si la question est manipulée, c’est leur problème », a-t-il souligné.
S’agissant du volet libyen, le président de la République a réitéré le principe de la disponibilité de l’Algérie à aider les Libyens à sortir de la crise qui les secoue depuis 2011.
Concernant les principes de la politique étrangère de l’Algérie, le Président a affirmé que « l’Algérie est fidèle au principe du non-alignement » auquel elle a adhéré en 1955, celui-ci étant dans son ADN. Pour Abdelmadjid Tebboune, « l’Algérie n’est le satellite de personne », c’est « un pays de principes depuis notre Révolution ».
Quant aux relations de l’Algérie avec l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) – elle a récemment adhéré au Traité d’amitié et de coopération -, le président de la République a expliqué que l’Algérie entretenait de bonnes relations avec tous les pays asiatiques, dont la Malaisie et l’Indonésie, avec lesquelles elle a des échanges commerciaux.
Pays médian entre l’Occident, l’Orient et l’Afrique, l’Algérie, forte de son histoire longue, refuse, a souligné Abdelmadjid Tebboune, d’« ériger en principe des moments passagers. La conjoncture reste la conjoncture et un principe reste un principe ». L’Algérie sera toujours aux côtés de la Palestine, comme elle soutient le droit des Sahraouis à l’autodétermination. Ce sont là deux des principes de l’Algérie, a dit le chef de l’Etat.
A ce propos, le Président a précisé que « tout le monde s’interroge sur le secret des bonnes relations qu’entretient l’Algérie avec les Etats-Unis d’Amérique, la Russie et la Chine ». « Ça c’est la force de l’Algérie parce que nous sommes honnêtes, nous ne remontons personne contre quiconque, par principe », a expliqué Abdelmadjid Tebboune.
Ce tour d’horizon nécessaire pour mieux appréhender les enjeux du monde actuel et les positions défendues par l’Algérie a eu le mérite d’éclairer l’opinion publique sur une diplomatie réaliste, qui défend les principes qui ont été tracés depuis la guerre de libération nationale et qui font l’exception algérienne dans le concert des nations.
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