Dans l’univers littéraire algérien contemporain, la voix de Nabila Mekhmoukh résonne comme un appel à la résilience et à l’espérance. Née à Ighil Oumced, dans la région d’Akbou, elle a très tôt été bercée par l’amour des lettres. Son enfance parisienne, faite de livres dévorés à la chaîne et de rédactions brillantes, semblait tracer pour elle une route lumineuse : celle de l’écriture. Mais en 1986, le retour imposé en Algérie bouleverse son destin et l’arrache brutalement à ce monde de lectures. Ses rêves littéraires, un temps brisé, finiront pourtant par renaître.
Par Hafit Zaouche
En 2002, elle signe un premier recueil de poésie, première étape d’une longue marche vers son rêve d’enfant : devenir écrivaine.
Ce vœu se concrétise véritablement avec la parution de son roman «Le cercle de l’amour éternel».
Dans ce récit, Nabila Mekhmoukh mêle réalité et surnaturel, peignant l’histoire de Tilleli, une fillette dont la vie bascule brutalement. Au fil des pages, se déploient des thèmes universels : deuil, résilience, remords, pardon, amour et haine.
Avec une plume sensible, elle interroge la frontière fragile entre destin et libre arbitre, entre ce que l’homme choisit et ce que la vie impose.
Avec son deuxième roman, «Rendez-moi ma vie», l’auteure plonge son lecteur dans un récit haletant où se mêlent médecine, mémoire et fantastique.
L’héroïne, Magda Kassas, survit miraculeusement à une opération chirurgicale mais se réveille amnésique, étrangère à son propre mari, pourtant neurochirurgien réputé. Une entité mystérieuse s’infiltre alors en elle, prenant les rênes de son existence et la conduisant, malgré elle, vers Istanbul et une autre famille.
Entre quête d’identité, lutte intérieure et désir de retrouver sa vie, le roman explore la complexité de l’âme humaine et la fragilité des liens.
Dans ses entretiens, Nabila Mekhmoukh revient souvent sur la place du destin dans la vie des hommes. Pour elle, l’enfance et les décisions des parents façonnent un chemin dont on ne s’écarte que difficilement. Pourtant, au-delà de ce fatalisme, son écriture cherche toujours une issue, une lumière. «La vie offre, il faut savoir saisir», confie-t-elle, insistant sur l’importance de dépasser les obstacles, qu’ils soient dus au sort ou à l’égoïsme des autres.
Pour Nabila Mekhmoukh,
l’écriture est un engagement de chaque instant : «Le projet qui me tient le plus à cœur, c’est d’écrire des romans inspirés de la vie, jusqu’à ce que la mort me sépare de ma plume». Dans ses mots, on perçoit à la fois la fragilité des rêves d’enfance et la force des convictions de l’adulte.
Ses livres, empreints de fantastique et d’humanité, portent un message : malgré les épreuves, la littérature reste un espace de réparation, de consolation et de transmission.
En conclusion, l’auteure espère que ses romans laisseront «une empreinte dans l’âme de ceux qui les liront». Car au fond, sa démarche est celle d’une écrivaine qui écrit avec le cœur, pour toucher les cœurs.
H. Z.