Meurtre d’un jeune musulman en France: nouvelles critiques contre Bruno Retailleau

Le ministre français de l’Intérieur continue de faire l’objet de nombreuses critiques à propos de sa réaction face au meurtre d’un jeune musulman survenu récemment dans une mosquée en France, le quotidien Libération ayant qualifié de « racisme systémique » les hommages rendus par des représentants de l’Etat dans un article titré: « Le lapsus d’Etat de Bruno […]

Mai 6, 2025 - 17:32
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Meurtre d’un jeune musulman en France: nouvelles critiques contre Bruno Retailleau

Le ministre français de l’Intérieur continue de faire l’objet de nombreuses critiques à propos de sa réaction face au meurtre d’un jeune musulman survenu récemment dans une mosquée en France, le quotidien Libération ayant qualifié de « racisme systémique » les hommages rendus par des représentants de l’Etat dans un article titré: « Le lapsus d’Etat de Bruno Retailleau ».

Dans son article paru lundi, Libération écrit: « Après le meurtre dans une mosquée du Gard d’Aboubakar Cissé, les hommages rendus par des représentants de l’Etat sont la preuve d’un racisme systémique ».

Le quotidien détaille: « Trois jours après le meurtre, dans une mosquée du Gard (sud), d’un jeune musulman, Aboubakar Cissé, d’une cinquantaine de coups de couteau, par un Français d’origine bosnienne…, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, invité à réagir (sur un plateau de télévision française), détaille ainsi l’enquête policière: +On est en train de retrouver les liens familiaux que Abouba… que cet individu avait… que cette personne avait… ».

Et de poursuivre: « En trois secondes dans la bouche du ministre, Aboubakar Cissé passe donc par trois statuts différents. Avant de se rabattre sur le statut neutre de +cette personne+, il a transité quelques secondes par le statut d’+individu+ autant dire dans la bouche d’un ministre de l’Intérieur fonctionnellement contaminé par la langue des PV policiers, de coupable présumé d’un vol à la tire. Tout cela après avoir échoué à la troisième syllabe à son examen de véritable victime, de ces victimes qui ont droit à leur nom (et surtout à leur prénom)… ».

Libération s’est demandé ensuite « quel type de victime est donc Aboubakar Cissé dans la France de 2025? ». Dans le même contexte, le quotidien a critiqué la réaction irresponsable de plusieurs autres représentants de l’Etat français face au meurtre de ce jeune musulman.

« Plusieurs heures durant, la présidente de l’Assemblée nationale Yael Braun-Pivet a hésité avant de consentir à observer la minute de silence sollicitée par les parlementaires de gauche », a relevé l’article.

Le Sénat, poursuit la même source, a refusé net cette minute de silence.

« Nous n’observons au Sénat de minute de silence que pour des disparitions de sénateurs ou pour de grands évènements comme des attentats terroristes », a-t-on expliqué auprès de l’institution.

De « graves évènements comme des attentats terroristes? », s’interroge le quotidien en rappelant qu’en février dernier, le Sénat avait néanmoins consacré une minute de silence à la mémoire d’une fillette assassinée dans l’Essonne par un jeune voisin énervé par une défaite sur un jeu vidéo!

Concernant Retailleau, le média lui reproche plusieurs faits, notamment « que le meurtre de Cissé n’ait d’abord été qualifié d’islamophobe par le ministre de l’Intérieur et des Cultes que comme +une piste parmi d’autres+ », que le ministre « ait attendu quarante-huit heures pour se rendre dans le Gard, préférant honorer de sa présence en priorité deux meetings électoraux internes », ou qu’il ait « refusé de recevoir la famille de la victime, prétextant de la difficulté à trouver +la vraie famille+ du jeune homme ».