Selon le magazine L’Express : Lorsque les services français tentaient de déstabiliser l’Algérie
À chaque crispation dans les relations entre l’Algérie et la France, des voix s’élèvent chez nous pour dénoncer les tentatives de déstabilisation venues de Paris. Longtemps considérées comme imaginaires, ces tentatives de créer une situation d’instabilité dans notre pays sont désormais documentées. Un long dossier diffusé la semaine dernière par le magazine L’Express met en […] The post Selon le magazine L’Express : Lorsque les services français tentaient de déstabiliser l’Algérie first appeared on L'Est Républicain.

À chaque crispation dans les relations entre l’Algérie et la France, des voix s’élèvent chez nous pour dénoncer les tentatives de déstabilisation venues de Paris. Longtemps considérées comme imaginaires, ces tentatives de créer une situation d’instabilité dans notre pays sont désormais documentées. Un long dossier diffusé la semaine dernière par le magazine L’Express met en effet en lumière des cas précis où l’ancien colonisateur a tenté d’encourager des attentats en Algérie. Le magazine, qui s’appuie dans ses articles sur des documents des services de renseignements français, a énuméré quelques-uns des attentats déjà commandités, plus particulièrement dans les années 1970. En 1975 et 1976, des agents recrutés parmi certains individus se cachant derrière la revendication berbère ont déposé des bombes devant l’imprimerie du journal El Moudjahid, à Alger, et tenté de faire de même devant le tribunal de Constantine et à Oran. Le commando a fini par être arrêté et l’opération a échoué. Puis, initiée par d’anciens agents de l’OAS aidés par des Marocains, une autre opération – une tentative de faire débarquer des armes sur les côtes algériennes – a également été avortée par les services algériens. Plus intrigantes encore, ces révélations font état d’une autre opération d’armement d’opposants algériens durant la seconde moitié des années 1960, visant à renverser le président Houari Boumediène. Le nom du moudjahid Mohamed Khider, assassiné en 1967 à Madrid, a été cité dans ces documents comme destinataire de cette aide militaire française. Mais ces opérations ont tourné court, avortées elles aussi par les autorités algériennes. Les tentatives ont en réalité commencé durant la Guerre de libération nationale. Des dizaines de dirigeants de la révolution algérienne, de soutiens aux indépendantistes, ainsi que parfois des femmes et des enfants, avaient été éliminés par les services secrets français. C’est le cas de Mostefa Benboulaïd, dont la radio avait été piégée à l’explosif, ou encore de l’avocat nationaliste Mokrane Aït Aoudia, assassiné en plein Paris. Selon le magazine, ces assassinats s’étaient produits avec l’assentiment direct des hautes autorités françaises, notamment du Premier ministre français de l’époque, Michel Debré. Le journaliste s’interroge même sur le rôle du général de Gaulle, alors président de la République française. Ces opérations ont nourri une grande méfiance au sein des services de renseignements algériens qui, même lorsqu’ils ont coopéré avec leurs homologues français dans certaines affaires de lutte contre le terrorisme, ne leur ont jamais accordé une réelle confiance. Leur collaboration a été effective dans les années 1990, dans la lutte contre les groupes islamistes, ainsi que dans la traque des djihadistes algériens partis en Syrie. Mais cette coopération a quasiment disparu depuis juillet 2024, lorsque le président Emmanuel Macron a décidé de reconnaître « la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ».
Akli Ouali
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