Nouveau pôle urbain de Chouf Lekdad à Sétif : Lancement de 4.000 logements AADL
Le dernier bidonville de la ville de Sétif, le tristement célèbre Chouf Lekdad, n’est plus. Ce site, longtemps synonyme d’insalubrité, de promiscuité extrême et de marginalisation sociale, cède aujourd’hui la place à un ambitieux projet urbain. Le lancement officiel d’un nouveau pôle résidentiel vient d’être acté sur les vestiges de ce qui a été pendant […] The post Nouveau pôle urbain de Chouf Lekdad à Sétif : Lancement de 4.000 logements AADL first appeared on L'Est Républicain.

Le dernier bidonville de la ville de Sétif, le tristement célèbre Chouf Lekdad, n’est plus. Ce site, longtemps synonyme d’insalubrité, de promiscuité extrême et de marginalisation sociale, cède aujourd’hui la place à un ambitieux projet urbain. Le lancement officiel d’un nouveau pôle résidentiel vient d’être acté sur les vestiges de ce qui a été pendant des décennies l’un des symboles les plus marquants de la fracture urbaine à Sétif. Ce futur pôle, qui abritera 4.000 unités AADL (Agence de l’Amélioration et du Développement du Logement), s’inscrit dans une dynamique de requalification urbaine profonde de l’ouest de la ville. Il vise non seulement à résorber une partie de la crise du logement, mais aussi à offrir un nouveau souffle architectural et humain à un espace longtemps abandonné à lui-même. Le coup d’envoi est prévu aujourd’hui, mardi 1er juillet, en marge des festivités commémorant le 63ème anniversaire de l’Indépendance nationale. Le projet, porteur d’espoir pour des milliers de demandeurs, est accueilli avec soulagement, mais aussi avec une certaine prudence. En effet, les précédentes expériences vécues à Sétif – notamment dans les pôles d’Abid Ali et de Tinar – laissent un goût amer. Là aussi, des programmes ont été inaugurés avec tambours et trompettes, vantés comme des modèles d’urbanisme moderne. Mais sur le terrain, les habitants ont très vite déchanté : absence d’infrastructures scolaires, carence en soins de proximité, inexistence d’équipements sportifs ou culturels, enclavement administratif, isolement social… « Il est impératif d’éviter l’approche du “logement d’abord, équipements ensuite”. Les citoyens veulent des projets cohérents, pensés dans leur globalité. Les chantiers doivent évoluer en parallèle, tant pour le bâti que pour les structures d’accompagnement. Car on ne construit pas seulement des immeubles, on façonne un cadre de vie, on tisse un lien social, on impulse une dynamique urbaine durable », avertit un urbaniste sétifien, connu pour ses travaux critiques sur les politiques de l’habitat. Pour cela, le nouveau pôle de Chouf Lekdad devra rompre avec la logique de précipitation et d’improvisation qui a trop souvent caractérisé les grands projets d’habitat dans la région. À Sétif, l’on oublie trop souvent que « gouverner, c’est prévoir », et que chaque quartier sans âme ni services finit par générer son lot de frustrations et de replis sociaux. « Même si les 4.000 logements annoncés ne couvrent qu’une partie de la demande, ce quota constitue un levier important pour relancer la dynamique du secteur de l’habitat, mais aussi celui des matériaux de construction, fortement impacté ces dernières années par le ralentissement des programmes publics », souligne notre interlocuteur.
Inaugurations en série
En parallèle, le projet prévoit également la pose de la première pierre de 100 Logements Publics Locatifs (LPL) ainsi que d’une école primaire à même de répondre aux besoins des futurs habitants dès leur installation. Cette approche intégrée marque un tournant stratégique. Le lancement de ce pôle représente donc une formidable opportunité de reconversion territoriale, mais aussi une responsabilité historique. Il ne s’agit pas de bâtir à la hâte un nouveau quartier, mais de créer un véritable espace de vie, avec ses repères, ses services, son identité. Pour ce faire, une synergie s’impose entre les pouvoirs publics, les élus locaux, les urbanistes, les chefs d’entreprise et, bien entendu, les citoyens eux-mêmes. En tournant la page de l’un des plus anciens bidonvilles de la ville, Sétif peut, à condition d’anticiper et de coordonner, écrire un nouveau chapitre de son développement urbain. Un chapitre que l’on espère inclusif, durable et humain. Encore faut-il que, cette fois-ci, on évite de mettre – une fois de plus – la charrue avant les bœufs. Par ailleurs, les festivités du 5-Juillet seront marquées par l’inauguration officielle d’une polyclinique au pôle urbain de Tinar, où les besoins en équipements publics restent encore criants. Les milliers d’habitants des 6.700 logements de ce site attendent toujours, avec impatience, la concrétisation de la promesse d’un siège de sûreté urbaine. Autre annonce d’importance : la pose de la première pierre d’un hôpital de 60 lits à Bouandas, chef-lieu de daïra situé à 75 kilomètres au nord d’Aïn Fouara. À cela s’ajoute la remise officielle de décisions d’attribution d’aides à l’habitat rural à 3.000 bénéficiaires. Un segment très prisé, notamment dans les zones de montagne et les villages enclavés, où l’accès au logement reste un défi majeur. Cette nouvelle enveloppe budgétaire devrait, à court terme, apporter un bol d’air frais aux familles des quatre coins de la wilaya, où l’offre globale en logements, tous segments confondus, reste encore très inférieure à la demande.
Kamel Beniaiche
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