Octroi de l’allocation touristique : Ce sera avant fin Ramadhan ou après l’Aïd

Comme il fallait s’y attendre, le ministre des Finances a été interpellé au sujet de la nouvelle allocation touristique par les députés lors d’une séance plénière à l’APN, tenue jeudi dernier. Abdelkrim Bouzred, qui a succédé à Laaziz Faid le 3 février a révélé que la mesure prise par le président de la République, afin de permettre aux citoyens voyageant à l’étranger de mieux gérer leur séjour entrera en vigueur « avant fin Ramadhan ou directement après l’Aïd ». Le ministre n’a pas donné d’autres détails et les Algériens sont donc dans l’obligation d’attendre la publication des textes d’application pour pouvoir enfin jouir des 750 euros octroyés une fois par an. Pour le moment, rien n’a encore été précisé concernant les modalités de versement de l’allocation et les documents justificatifs à fournir. Mais une chose est sûre : contrairement à l’ancien système, où il était possible d’obtenir l’allocation touristique en présentant simplement une quittance de sortie du territoire national, les nouvelles règles seront plus strictes pour empêcher toute utilisation frauduleuse des devises, qui ne devront en aucun cas aller alimenter le marché parallèle. Désormais, seuls les voyageurs ayant un voyage confirmé à l’étranger pourront prétendre à cette allocation. Il est évident que les pouvoirs publics cherchent à mettre en place un système de contrôle de l’attribution de cette allocation afin de contrer tout abus et assurer l’argent servira à financer le voyage. Des documents tels que le visa, le billet d’avion et l’assurance voyage seront à coup sûr exigés dans le but de limiter les tentations. « Une fois ces formalités accomplies, l’allocation touristique sera octroyée dans des bureaux de change agréés par la Banque d’Algérie, avait indiqué au début du mois de février un député. Des bureaux de change ont été ouverts au niveau de la gare maritime du port d’Alger et de l’aéroport Houari Boumediene de la capitale, mais qu’en est-il des autres aéroports du pays ? Il faut reconnaitre que la sécurisation d’une telle opération n’est pas aussi simple qu’on le pense ; et la Banque d’Algérie sera certainement amenée à entreprendre des tâches, qui ne sont peut-être pas les miennes. Dans un contexte où les filières du marché parallèle des devises demeurent très actives, il y’a de gros risques de voir certains tirer profit de cette « manne » ! Il s’agit d’une réalité qu’il ne faut absolument pas occulter. En un mot, la mesure semble très compliquée à gérer. Concernant les voyageurs se rendant à l’étranger par voie terrestre, la Tunisie à titre d’exemple, il semblerait qu’ils vont être exclus de cette mesure, du moins pour le moment. En plus de la question de l’allocation touristique, le ministre des Finances a abordé le problème des projets d’investissement gelés au nombre d’environ 10.000 projets depuis 2012. Par ailleurs, il a annoncé de nouvelles mesures pour remédier au problème d’accumulation des conteneurs au niveau des espaces de stockage des marchandises dans les entrepôts temporaires, qui ont remplacé les ports secs. Dans le cadre de la réorganisation du cadastre général, il a fait état du lancement de nouvelles opérations de cadastre dans les régions dont les documents cadastraux ne reflétaient pas la situation réelle sur le terrain, à travers trois sites-types dans trois wilayas, une autre opération similaire devant être lancée au niveau des communes de trois wilayas dans les zones désertiques et steppiques. Dès l’obtention des résultats de ces opérations expérimentales, le cadastre sera généralisé à travers le territoire national.

Mohamed Mebarki

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