Organigramme
Il y a encore dix ans, deux grands partis régnaient en maîtres sur la France, ne laissant que des miettes aux restes de la classe politique. Cet état de fait a duré près de soixante ans ; mais l’arrivée d’Emmanuel Macron et de sa stratégie disruptive a totalement dynamité cette longue dynamique et le Parti […]

Il y a encore dix ans, deux grands partis régnaient en maîtres sur la France, ne laissant que des miettes aux restes de la classe politique. Cet état de fait a duré près de soixante ans ; mais l’arrivée d’Emmanuel Macron et de sa stratégie disruptive a totalement dynamité cette longue dynamique et le Parti socialiste et Les Républicains se sont retrouvés, du jour au lendemain, avec un dixième du nombre de députés qu’ils avaient auparavant. Désormais obligés de se raccrocher à des alliances bancales pour espérer avoir encore le moindre impact sur la politique du pays. Et si le PS semble loin du sursaut, chez LR, l’on a visiblement décidé de faire reconquérir au mouvement de droite sa place de jadis, avec en perspective la prochaine course à l’Élysée. Bruno Retailleau, président du parti élu il y a six semaines, s’est ainsi entouré de 13 vice-présidents à la tête des Républicains (LR), ainsi que d’un bureau politique et d’une commission d’investiture renouvelés, annoncés samedi lors du conseil national du parti, près d’un mois après sa large victoire face à Laurent Wauquiez. Après sa victoire du 17 mai, le ministre de l’Intérieur avait dans un premier temps annoncé un organigramme de direction resserré, essentiellement composé de proches, avec notamment l’eurodéputé François-Xavier Bellamy comme vice-président délégué, Othman Nasrou comme secrétaire général et la ministre Annie Genevard à la tête de la commission d’investiture. La liste des 13 vice-présidents dévoilée samedi, lors du conseil national réuni à la Mutualité à Paris, comprend des soutiens de Laurent Wauquiez lors de l’élection interne, dont les élus franciliens Geoffroy Didier et Florence Portelli et le ministre Yannick Neuder. Le maire de Cannes et président de l’Association des maires de France (AMF), David Lisnard, qui a créé son propre parti, Nouvelle Energie, associé à LR, est également nommé vice-président, de même que l’eurodéputée Céline Imart, les députés Antoine Vermorel-Marques et François-Xavier Ceccoli, les sénatrices Laurence Garnier et Jacqueline Eustache-Brinio, l’ancien trésorier Daniel Fasquelle,
l’élue marseillaise Catherine Pila et les anciens députés Julien Aubert et Guillaume Larrivé. Le nouveau patron de LR a par ailleurs renouvelé samedi le bureau politique et la commission nationale d’investiture. Laurent Wauquiez avait demandé une représentation à hauteur de son résultat (25,7 %) lors de l’élection interne. Retailleau s’est également entouré de quatre conseillers spéciaux : la députée Michèle Tabarot, l’ancien eurodéputé Arnaud Danjean, l’ancien président du syndicat patronal CGPME François Asselin et le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, Alcide Ponga. Sur le fond, un groupe projet comprend par ailleurs Bellamy, Jean-François Copé, le député Philippe Juvin et les sénateurs Christine Lavarde et Jean-François Husson. Les Républicains, qui ont intégré le gouvernement aux côtés des macronistes après la dissolution, réunissent samedi leur conseil national, désormais présidé par Michel Barnier, en présence du président du Parti populaire européen, l’Allemand Manfred Weber. Les LR, qui comptent plus de 120 000 adhérents, tiendront un congrès à l’occasion de leur université d’été, les 6 et 7 septembre à Port-Marly (Yvelines). «Il n’y aura pas d’accord national» mais du «cas par cas» avec le bloc central aux municipales, avec deux objectifs : «Faire progresser LR» et «faire barrage à la gauche», a par ailleurs expliqué Nasrou. Reste à voir si ces initiatives seront couronnées de succès, alors que le chef du mouvement bénéficie d’une importante popularité stimulant son ambition présidentielle. Mais un candidat sans base solide de sympathisants aura du mal à faire face aux mastodontes du centre et de la droite nationaliste, qui ont derrière eux des partis ayant acquis ces dernières années le poids nécessaire pour mener sereinement la prochaine campagne pour la présidence de la République.
F. M.