Parution du 9e numéro spécial de la revue Fassl : Poésie en éclats de voix

Dévoilé jeudi au terme d’une rencontre à la librairie L’Arbre à dire à Alger, le maître-mot du neuvième numéro de la revue de critique littéraire Fassl est, cette fois, la poésie algérienne. Avec pour ambition d’orienter et d’approfondir le regard sur la création artistique et littéraire du pays, le nouvel opus de la revue, dans ce numéro, très spécial, invite ipso facto à franchir les premiers pas vers cet imaginaire poétique en pleine effervescence.

Au cours de cette même rencontre, les quatre intervenants, à savoir Maya Ouabadi, Lamine Ammar-Khodja, Lamis Saidi et Mustapha Benfodil, ont unanimement souligné que la poésie pouvait s’exprimer de multiples façons : à travers l’expérience de l’intime comme par le traitement de sujets culturels, sociaux ou politiques, épousant dans le même temps les confidences et les révoltes. Le mélange des formes et des thématiques témoigne d’ailleurs de son évolution constante et de sa vitalité dans nos sociétés contemporaines.

Au rebours de ses précédentes publications, la revue place la poésie algérienne sur un véritable piédestal. Elle donne, ainsi, le ton à travers des textes contemporains signés Mustapha Benfodil, Lamis Saidi, Salah Badis, Khaled Bensalah, Habiba Djahnine et Souad Labbize. Parmi ces auteurs, trois voix se prêtent au jeu de l’entretien : « Faire œuvre poétique », un échange mené par Maya Ouabadi avec Lamis Saidi, « Un espace de liberté et d’ancrage », réalisé par Lotfi Nia et Maya Ouabadi avec Habiba Djahnine, « L’accroc et la mélodie », un dialogue entre Salah Badis et Lotfi Nia.

Par le truchement de ces témoignages, la poésie se fait à la fois souffle et mémoire. Les auteurs y racontent leur manière d’habiter le verbe, de dialoguer avec les textes qui les traversent, et de chercher, par les mots, leur propre vérité intérieure, dans l’espoir de saisir, peut-être, quelque chose du monde. Dans la même veine, ce numéro propose une réflexion de Rym Khene sur les résonances entre poésie et photographie, notamment sur le plan historique. En guise de clôture, Lamine Ammar-Khodja retrace le cheminement spirituel de Jean Sénac, qu’il considère, à travers le prisme du temps, comme « un éclaireur par langage ».

Passeuse de mots et d’idées, Maya Ouabadi, éditrice et critique littéraire engagée, ne cesse de tisser des passerelles entre les écrivains et les amoureux de lecture, au croisement des écritures qui traversent l’Algérie contemporaine. À Alger, elle fonde Motifs, une maison d’édition bilingue où l’arabe et le français dialoguent en symbiose. C’est le cas, en l’occurrence, de la revue littéraire Fassl, qui propose des entretiens audacieux, des critiques de fond, des portraits d’auteurs algériens et étrangers, mais aussi de longs extraits inédits de romans à paraître et des poèmes singuliers, pour le coup. C’est cette même impulsion créative qui l’amène à concevoir ce dernier numéro, avec la contribution de Lamine Ammar-Khodja, Rym Khene et Lotfi Nia, un prolongement naturel de son engagement.

The post Parution du 9e numéro spécial de la revue Fassl : Poésie en éclats de voix appeared first on Le Jeune Indépendant.