Pas de tourisme sans propreté: L’Algérie face à son plus grand défi
L’Algérie est un pays d’une beauté saisissante, un territoire où la mer, les montagnes et le désert s’enlacent pour offrir des paysages uniques. Pourtant, derrière ce tableau splendide, un problème persistant ternit son image : la propreté. Des plages aux villages, des routes aux sites naturels, beaucoup de nos lieux sont envahis par les déchets. […]

L’Algérie est un pays d’une beauté saisissante, un territoire où la mer, les montagnes et le désert s’enlacent pour offrir des paysages uniques. Pourtant, derrière ce tableau splendide, un problème persistant ternit son image : la propreté.
Des plages aux villages, des routes aux sites naturels, beaucoup de nos lieux sont envahis par les déchets. Les témoignages recueillis auprès de nos compatriotes établis à l’étranger et de touristes étrangers sont unanimes : la saleté gâche l’expérience, décourage le retour et donne une image négative de notre pays. Dans un monde où les choix touristiques se font souvent sur la base des avis en ligne et des recommandations personnelles, un site sale perd irrémédiablement des visiteurs. La propreté est un facteur clé de satisfaction et de fidélisation. Un voyageur qui découvre un lieu propre et bien entretenu s’en souviendra et en parlera positivement. À l’inverse, un environnement négligé entraîne des critiques qui nuisent durablement à l’attractivité d’une destination. Montesquieu écrivait que «la propreté est l’image de la netteté de l’âme».
Cette maxime semble aujourd’hui nous échapper. Le plus vaste pays d’Afrique, doté de richesses naturelles exceptionnelles, se voit trop souvent défiguré par des tas d’ordures, des décharges sauvages et même des bouteilles vides disséminées jusque dans ses plus beaux sites. Les réseaux sociaux regorgent de clichés accablants, témoins d’un incivisme généralisé. Pour inverser cette tendance, les autorités doivent envisager sérieusement des solutions structurelles, comme le développement d’unités de recyclage, secteur qui ailleurs nourrit des milliers de familles et qui, en Suède, est tellement efficace que le pays importe des déchets. Déplacer les ordures d’un endroit à un autre ne résout
rien ; il faut une stratégie pérenne et une implication collective. La propreté est aussi une marque de respect envers le visiteur. Arriver dans un lieu sale, c’est recevoir un accueil hostile, même involontaire.
Pour beaucoup de voyageurs, la propreté prime sur le prix, la météo ou la diversité des activités dans le choix d’une destination. Un cadre algérien vivant en France, habitué des échanges internationaux, rapporte que lors d’un dîner avec des journalistes étrangers à Paris, le premier conseil pour relancer le tourisme en Algérie a été clair : donner une image de propreté.
Le tourisme, moteur potentiel de notre économie, ne pourra se développer sans un environnement irréprochable, surtout dans les sites touristiques majeurs. Le message est simple et sans détour : il ne peut y avoir de tourisme durable sans propreté. La beauté naturelle de l’Algérie mérite d’être protégée, non seulement par amour pour notre pays, mais aussi pour offrir aux visiteurs, locaux comme étrangers, une expérience qui donne envie de revenir et de recommander cette destination unique.
Hafit Zaouche