Prise en charge sanitaire dans les wilayas du Sud : Des insuffisances malgré de grandes avancées
L’amélioration de l’accès aux soins et de la qualité des services médicaux dans les wilayas du Sud est au cœur des priorités des pouvoirs publics. Bien que de nombreux efforts aient été consentis ces dernières années, notamment en matière d’infrastructures, d’équipements et de ressources humaines, plusieurs défis persistent, notamment dans les zones enclavées. C’est ce […] The post Prise en charge sanitaire dans les wilayas du Sud : Des insuffisances malgré de grandes avancées appeared first on Le Jeune Indépendant.

L’amélioration de l’accès aux soins et de la qualité des services médicaux dans les wilayas du Sud est au cœur des priorités des pouvoirs publics. Bien que de nombreux efforts aient été consentis ces dernières années, notamment en matière d’infrastructures, d’équipements et de ressources humaines, plusieurs défis persistent, notamment dans les zones enclavées. C’est ce qu’a indiqué, ce mercredi, Dr Boualem Cherchali, directeur des structures de proximité au ministère de la Santé.
Dr Chercheli a affirmé sur les ondes de la Radio nationale. : « L’Etat a consenti d’importants efforts pour renforcer le système de santé dans les 23 wilayas du Sud qui s’inscrit dans un plan global qui vise à garantir l’équité territoriale en matière de soins. Il s’agit non seulement de construire de nouvelles structures, mais aussi de former et de fidéliser les professionnels de santé sur place. »
Au cœur de ce dispositif figuraient la modernisation et la densification du réseau sanitaire. De 2021 à 2024, sept établissements spécialisés dans la santé de la mère et de l’enfant ont été réalisés dans les régions du Sud. Ces structures offrent désormais des soins de qualité en obstétrique, néonatologie et pédiatrie, répondant ainsi à une demande longtemps insatisfaite.
En parallèle, une dizaine d’hôpitaux publics de proximité (EHP) ont été construits ou totalement équipés, permettant une meilleure couverture des soins primaires et une prise en charge rapide des pathologies courantes. « Ces établissements sont dotés d’un plateau technique moderne, ce qui évite à de nombreux patients de devoir se déplacer vers le Nord pour des soins de base », a expliqué Dr Cherchali. Il a également fait savoir : « La maintenance de ces équipements coûteux est assurée, garantissant leur bon fonctionnement. Ces installations commencent déjà à désengorger les grands centres hospitaliers du Nord, notamment grâce à la ventilation des patients vers des villes, comme Béchar ou Adrar, mieux dotées. »
Une autre avancée majeure s’est traduite sur le terrain par le renforcement de la lutte contre le cancer. Les centres anti-cancer (CAC) ont été multipliés dans les wilayas du Sud, avec l’installation d’équipements de pointe, tels que des accélérateurs linéaires. Cette démarche a pour objectif d’assurer une prise en charge de proximité des patients cancéreux, dans des conditions dignes et sans rupture du parcours de soins. Ces nouvelles structures permettent ainsi de désengorger les hôpitaux du Nord et de préserver la stabilité psychologique des malades, souvent contraints autrefois de parcourir des centaines de kilomètres pour accéder aux soins.
Malgré ces progrès, le manque de personnel médical, et plus précisément de spécialistes, reste l’un des défis majeurs dans les wilayas du Sud. Dr Chercheli rappelle que le service civil demeure obligatoire pour les jeunes médecins spécialistes, qui sont affectés après leur formation dans ces régions.
Toutefois, sur les 3500 à 4000 médecins spécialistes formés chaque année, seuls 2400 exercent actuellement dans les 23 wilayas du Sud. Un chiffre jugé insuffisant au regard des besoins. Pour y remédier, une dérogation exceptionnelle accordée par la fonction publique permettra en 2025 le recrutement direct et contractuel de médecins généralistes pour les zones les plus isolées, sans obligation de concours. Cette mesure vise à répondre rapidement aux besoins urgents des structures locales.
En outre, depuis 2019, une initiative innovante a vu le jour, celle former des médecins généralistes du Sud pour qu’ils deviennent spécialistes sans passer par le concours du résidanat.
Ces formations, d’une durée de quatre à cinq ans, se déroulent dans les CHU du pays et débouchent sur un diplôme de médecine spécialisée (DMS). Par ailleurs, pour répondre aux besoins des zones les plus isolées, où il est impossible d’implanter des hôpitaux pour une poignée d’habitants, les pouvoirs publics misent sur la santé de proximité. Ainsi, des équipes médicales mobiles sillonnent les régions pour prodiguer des soins de base, effectuer des consultations et dépister les maladies.
Parallèlement, plus de 1200 salles de soins ont été implantées dans les communes du Sud. Si elles ne disposent pas toutes de médecins, elles comptent au moins un technicien supérieur en soins, capable d’assurer un premier diagnostic et de coordonner la venue d’équipes mobiles. La télémédecine est également présentée comme une solution d’avenir. Reste à intensifier la formation des paramédicaux, des manipulateurs radio, des auxiliaires d’anesthésie-réanimation pour assurer une utilisation optimale de ces équipements.
Dr Cherchali conclut qu’à travers cette stratégie globale, les plus hautes autorités du pays entendent offrir une prise en charge sanitaire équitable, durable et adaptée aux réalités de chaque région.
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