Résilience algérienne

Par Mohamed El-Maadi – L'histoire du terrorisme islamiste en Algérie et en Syrie offre un contraste saisissant qui s'explique profondément par l'héritage guerrier et la psychologie qui séparent ces deux nations. L’article Résilience algérienne est apparu en premier sur Algérie Patriotique.

Jan 19, 2025 - 09:26
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Résilience algérienne

Par Mohamed El-Maadi – L’histoire du terrorisme islamiste en Algérie et en Syrie offre un contraste saisissant qui s’explique profondément par l’héritage guerrier et la psychologie collective qui séparent ces deux nations. Cette divergence fondamentale trouve ses racines dans l’histoire antique et se perpétue jusqu’à nos jours, façonnant de manière décisive la réponse de ces peuples face aux menaces terroristes.

L’âme guerrière algérienne remonte à l’Antiquité, comme en témoigne l’épisode historique crucial de la bataille de Zama. Lorsque Hannibal, le légendaire stratège carthaginois, fait face à Scipion l’Africain, un événement révélateur se produit : l’annonce du départ potentiel de 2 000 cavaliers numides (ancêtres des Algériens) suffit à lui faire proclamer la défaite avant même le début de la bataille. Cette anecdote historique illustre la réputation déjà établie des guerriers algériens, dont la valeur au combat était reconnue même par les plus grands généraux de l’histoire.

Cette tradition guerrière s’est maintenue à travers les siècles, se manifestant particulièrement lors de la guerre d’indépendance contre la France. Les combattants algériens ont démontré une capacité exceptionnelle à tenir tête à l’une des armées les plus puissantes du monde, utilisant leur connaissance du terrain, leur résilience et leur intelligence tactique pour mener une guerre d’usure efficace. Cette expérience a forgé une mentalité collective de résistance et de détermination qui s’est transmise aux générations suivantes.

Le soldat algérien se caractérise par des qualités distinctives qui en font un combattant redoutable : une endurance physique et mentale exceptionnelle, une capacité à supporter les privations en silence, une discipline de fer auto-imposée, une intelligence tactique et stratégique remarquable, une adaptabilité comparable à celle d’un loup dans la nuit, une détermination inébranlable face à l’adversité, et une cohésion sociale et une solidarité à toute épreuve.

Lorsque les groupes terroristes afghans, auréolés de leur victoire contre l’Union soviétique, ont tenté de s’implanter en Algérie, ils ont gravement sous-estimé ces qualités. Ces terroristes, qui avaient abandonné jusqu’à leur langue maternelle pour adopter des noms afghans, ont découvert à leurs dépens que la victoire contre les Soviétiques ne garantissait en rien le succès face à la détermination algérienne. En contraste frappant, la situation en Syrie présente un tableau radicalement différent.

L’armée et le peuple syriens portaient déjà le poids psychologique de plusieurs défaites historiques majeures : la perte du plateau du Golan face à Israël, les revers cuisants de la guerre de 1973, une succession d’échecs militaires qui ont miné la confiance collective, et une tradition militaire marquée par la défaite plutôt que par la résistance.

Cette accumulation d’échecs a créé un terreau fertile pour l’implantation des groupes terroristes. La psychologie collective syrienne, déjà fragilisée par ces revers historiques, n’a pas pu opposer la même résistance que celle des Algériens. Avant même les premiers affrontements, l’esprit de défaite était déjà profondément ancré dans la mentalité syrienne, facilitant l’avancée des groupes terroristes. La résilience algérienne face au terrorisme, bien que les débuts aient été difficiles, illustre parfaitement cette différence fondamentale. La «digue patriote» algérienne n’a jamais cédé face aux assauts répétés des groupes terroristes, démontrant une capacité de résistance exceptionnelle ancrée dans des siècles de tradition guerrière.

Cette résistance s’est manifestée à travers une mobilisation populaire contre l’extrémisme, une stratégie militaire adaptée et efficace, une cohésion sociale maintenue malgré les tentatives de division, une détermination collective à préserver l’intégrité nationale, et une capacité à apprendre et à s’adapter aux nouvelles formes de menaces.

Cette analyse comparative met en lumière l’importance cruciale de l’héritage historique et de la psychologie collective dans la capacité d’une nation à résister aux menaces terroristes. Là où les Algériens ont puisé dans leur tradition guerrière millénaire la force de repousser l’extrémisme, les Syriens, affaiblis par une succession de défaites historiques, n’ont pas pu opposer la même résistance. Cette différence fondamentale explique en grande partie le succès de la lutte antiterroriste en Algérie et son échec en Syrie.

M. E.-M.

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