Révolte au Maroc : Le ras-le-bol de la GenZ
Un vent de révolte s’abat sur le Maroc. Les citoyens marocains, notamment les jeunes, continuent de se mobiliser dans les rues dans la plupart des villes du royaume pour la quatrième journée consécutive. Une mobilisation qui ne faiblit pas en dépit d’une féroce répression des forces de police. Les manifestants continuent de revendiquer le départ […] The post Révolte au Maroc : Le ras-le-bol de la GenZ appeared first on Le Jeune Indépendant.

Un vent de révolte s’abat sur le Maroc. Les citoyens marocains, notamment les jeunes, continuent de se mobiliser dans les rues dans la plupart des villes du royaume pour la quatrième journée consécutive. Une mobilisation qui ne faiblit pas en dépit d’une féroce répression des forces de police.
Les manifestants continuent de revendiquer le départ du gouvernement, le lancement des réformes dans plusieurs secteurs, comme l’éducation et la santé et une lutte implacable contre la corruption. Les manifestants sont sortis à la suite de l’appel à protester d’un collectif appelé GenZ 212, dont personne ne connaît les fondateurs. Ce collectif est apparu récemment à travers les réseaux sociaux, mais il n’a ni direction, ni chefs autoproclamés ou des structures organiques.
Hier soir, les manifestations ont dégénéré en affrontements directs avec les forces de l’ordre dans plusieurs villes du pays. Aucune information officielle n’a été diffusée sur un bilan de ces heurts, alors que certaines sources avancent la mort de quelques manifestants lors des échauffourées.
À Rabat, plus de 300 manifestants ont été interpellés ces quatre derniers jours lors de ces rassemblements. Un premier groupe de manifestants doit comparaître devant la justice la semaine prochaine.
Selon des témoins, les heurts qui ont éclaté hier dans la soirée étaient très violents en raison des provocations des éléments de la police et leurs interventions musclées dans les interpellations.
Les manifestations ont dégénéré rapidement après les actions répressives des forces de police, qui interdisaient tout rassemblement, notamment dans les centres de la capitale et des principales villes. Les heurts se sont transformés en émeutes et les premières étincelles ont jailli durant toute la nuit d’hier, jetant encore de la confusion sur la situation.
À Inzegane, dans la banlieue d’Agadir (sud), des personnes parfois cagoulées ont jeté des pierres sur des forces de l’ordre et incendié barrières, bennes à ordures et abords d’un centre commercial, d’après des vidéos relayées par des médias locaux.
Des violences ont également eu lieu à Beni Mellal (centre), Aït Amira, près d’Agadir, et Oujda (nord-est). Les autorités se sont murées dans un silence pesant, refusant tout commentaire et ne donnant aucun bilan sur le nombre des victimes et des arrestations.
Le parquet a décidé qu’un premier groupe de 37 personnes, dont trois placées en détention, allait être jugé à partir du 7 octobre prochain, a indiqué une avocate, alors que pour le moment personne ne connaît les chefs d’accusation retenus contre détenus.
À Casablanca, le ministère public a soumis une requête pour l’ouverture d’une instruction à l’encontre de 18 personnes pour « leur implication présumée dans l’entrave de la circulation » lors d’une précédente manifestation, précisant que six mineurs avaient été déférés devant une instance spécialisée.
Dans un communiqué laconique, diffusé hier, la coalition gouvernementale libérale et de centre-droit a affirmé « être à l’écoute et comprendre les revendications sociales » de ces jeunes et « être prête à y répondre de manière positive et responsable ».
Il faut dire qu’au Maroc, la question des inégalités sociales est un problème majeur depuis des décennies. La crise économique, accentuée par le chômage endémique et l’inflation galopante, a mis à mal les couches défavorisées. La paupérisation s’est répandue dans tout le pays et la majorité de la population vivent dans la précarité totale, d’autant que le fossé s’est creusé entre le secteur privé et public. A cela s’ajoutent des grandes disparités régionales, certaines zones manquent de tout infrastructure éducative ou sanitaire.
Selon Soumaya Regragui, membre du bureau central de l’Association Marocaine des Droits Humains, « le peuple marocain n’a pas accès à ses droits les plus basiques, vitaux et fondamentaux : l’éducation, la santé, le travail, la sécurité et la justice ».
C’est sans doute cela qui a poussé les manifestants à critiquer l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations dans moins de trois mois, et quelques matchs de Coupe du Monde en 2030, accusant le Makhzen de pratiquer une politique de prestige, construisant des stades, alors que le pays manque d’hôpitaux et d’écoles.
Il convient de souligner que ce collectif GenZ 212 se décrit comme un « espace de discussion » sur « des questions qui concernent tous les citoyens, comme la santé, l’éducation et la lutte contre la corruption », et affirme rejeter « la violence ».
The post Révolte au Maroc : Le ras-le-bol de la GenZ appeared first on Le Jeune Indépendant.