Sahel, Libye, États-Unis, Russie et Chine : Abdelmadjid Tebboune dit tout
Le président Abdelmadjid Tebboune s’exprime sur les relations de l’Algérie avec les pays du voisinage et les puissances étrangères. Il dit tout et clarifie, une nouvelle fois, la doctrine algérienne en matière de relations internationales. Intervenant lors d’une entrevue avec des journalistes, diffusée dans la soirée d’avant-hier, vendredi 18 juillet, par l’ENTV, le chef de […] The post Sahel, Libye, États-Unis, Russie et Chine : Abdelmadjid Tebboune dit tout first appeared on L'Est Républicain.

Le président Abdelmadjid Tebboune s’exprime sur les relations de l’Algérie avec les pays du voisinage et les puissances étrangères. Il dit tout et clarifie, une nouvelle fois, la doctrine algérienne en matière de relations internationales. Intervenant lors d’une entrevue avec des journalistes, diffusée dans la soirée d’avant-hier, vendredi 18 juillet, par l’ENTV, le chef de l’État réaffirme l’attachement de l’Algérie aux principes de bon voisinage et de non-ingérence dans les affaires intérieures des États. D’emblée, il rassure sur « l’inexistence de menaces sur l’Algérie », en raison de la crise en Libye, dans la région du Sahel, notamment le Mali ». « Il n’y a aucune menace. Il y a toujours du terrorisme au Mali. La crise en Libye dure depuis 2011. Mais nos frontières sont sécurisées par notre armée qui est forte », déclare-t-il, avant de revenir longuement sur la crise avec le Mali. Ce faisant, il rappelle que « l’Algérie avait beaucoup aidé les frères maliens à surmonter la crise dans leur pays et qu’elle restait disposée à le faire si elle était sollicitée », précisant que ce pays « vivait une situation d’instabilité entre le nord et le sud depuis 1960, soit deux ans avant l’indépendance de l’Algérie ». « Tous les présidents algériens sont intervenus pour tenter d’aider le Mali à surmonter la crise. Ben Bella, Boumediene, Chadli… tous sont intervenus. Mais, les auteurs des coups d’État au Mali – c’est le cinquième coup d’État – croient qu’ils pouvaient régler la crise entre le nord et le sud par la force. Mais dès qu’ils se rendent à l’évidence que la solution ne vient pas par la force, ils nous sollicitent », explique-t-il. Et d’ajouter : « l’Algérie rejette catégoriquement toute immixtion dans les affaires intérieures des États, que ce soit au Mali, au Niger, au Burkina Faso ou en Libye ». Dans ce sens, il affirme la disponibilité de l’Algérie à apporter son soutien à ces pays, y compris « nos frères libyens ». Rappelant que l’Algérie s’était opposée à l’intervention militaire au Niger pour la libération du président Mohamed Bazoum, comme il a, lui-même, rejeté la présence des mercenaires au Mali, Abdelmadjid Tebboune défend les accords d’Alger de 2015 qui ont été négociés avec le concours de l’union africaine et de l’ONU.
« L’Algérie n’est pas isolée »
Poursuivant, Abdelmadjid Tebboune réaffirmé la position constante de l’Algérie en faveur des causes palestinienne et sahraouie. Concernant les principes de la politique étrangère de l’Algérie, le président de la République a affirmé que « l’Algérie est fidèle au principe du non-alignement », auquel elle a adhéré en 1955, notant que « tout le monde s’interroge sur le secret des bonnes relations qu’entretiennent l’Algérie avec les États-Unis d’Amérique, la Russie et la Chine ». « L’Algérie n’abandonnera pas son amitié avec les États-Unis d’Amérique, la Russie et la Chine », lance-t-il. Quant aux relations de l’Algérie avec l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), dont elle a récemment adhéré au Traité d’amitié et de coopération, le président de la République a expliqué que l’Algérie entretenait de bonnes relations avec tous les pays asiatiques, dont la Malaisie et l’Indonésie avec lesquelles elle a des échanges commerciaux. En réponse aux écrits de certains médias étrangers qui affirment que « l’Algérie est isolée », il affirme. « Il ne se passe pas un jour sans qu’il y ait une délégation étrangère en Algérie. Elles viennent de tous les continents. Où est l’isolement ? Ce n’est pas parce qu’on a refusé de libérer quelqu’un (allusion à Boualem Sansal) qu’on est isolé », déclare-t-il. Par ailleurs, Abdelmadjid Tebboune est revenu sur la décision de Donald Trump d’imposer des droits de douane supplémentaires de 30% aux produits algériens. « Les droits de douane sont un acte souverain ». « C’est son affaire, nous aussi, nous avons nos droits de douanes », dit-il, en soulignant que les droits de douanes imposés par Trump « suscitent des inquiétudes chez les pays qui ont 40 % de leur commerce extérieur avec les États-Unis ». « L’Algérie n’a même pas 0,5 % de son commerce avec les États-Unis, en quoi cela peut-il nous inquiéter ? Nous exportons aux États-Unis un peu de pétrole brut, du rond à béton », indique-t-il.
Samir Rabah
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