Tebboune reporte la création des instances de l’import-export : Un choix stratégique salué par les experts

Dans un contexte de réformes économiques majeures, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé de surseoir à la présentation du projet de création des deux instances nationales chargées de la gestion et de la régulation des activités d’importation et d’exportation. Un geste salué par les experts, dont Abderrahmane Hadef, qui y voit un […]

Juin 2, 2025 - 21:45
 0
Tebboune reporte la création des instances de l’import-export : Un choix stratégique salué par les experts

Dans un contexte de réformes économiques majeures, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé de surseoir à la présentation du projet de création des deux instances nationales chargées de la gestion et de la régulation des activités d’importation et d’exportation. Un geste salué par les experts, dont Abderrahmane Hadef, qui y voit un choix stratégique révélateur d’une volonté de réforme profonde et structurée du commerce extérieur, dans le respect des standards internationaux et en phase
avec les enjeux du développement durable.

Par Meriem B.

Le report du projet, annoncé à l’issue de la réunion du Conseil des ministres, a été accueilli favorablement par les économistes. Invité hier sur les ondes de la Radio nationale, l’expert en développement économique, Abdelrahmane Hadef, a salué un «choix stratégique» du chef de l’État, soulignant «une prise de conscience profonde des impacts que pourrait avoir une telle réforme sur l’économie nationale à moyen et long terme». Depuis 2020, l’Algérie s’est engagée dans un processus de transformation économique visant à sortir de la dépendance aux hydrocarbures.
La réorganisation du commerce extérieur, et plus particulièrement des circuits d’importation et d’exportation, constitue une pierre angulaire de cette stratégie.
Selon Abdelrahmane Hadef, le projet de création des deux instances spécialisées s’inscrit dans cette logique de refondation du système commercial national.
«Ce projet ne peut être traité à la légère. Il s’agit d’un tournant décisif pour la diversification de l’économie algérienne», a-t-il déclaré, ajoutant que le report traduit «un souci d’exactitude dans l’élaboration des textes réglementaires et des mécanismes juridiques».

Construire un cadre institutionnel solide
Pour l’expert, la volonté présidentielle d’enrichir le contenu réglementaire avant toute mise en œuvre démontre une approche pragmatique et tournée vers l’avenir.
Le défi, selon lui, est d’ériger un cadre institutionnel robuste, aligné sur les normes internationales, capable de durer et de
s’adapter aux mutations du commerce mondial. «L’Algérie doit intégrer les chaînes de valeur internationales. Cela nécessite un encadrement basé sur des données économiques fiables, des analyses précises du marché, et une identification rigoureuse des opérateurs économiques», a-t-il souligné.
La décision du Président Tebboune d’organiser un prochain mini-conseil ministériel exclusivement consacré à ce dossier a également été saluée. Abdelrahmane Hadef y voit un gage de sérieux et de responsabilité : «En plaçant ce projet sous sa supervision directe, le chef de l’État montre sa détermination à rompre avec les anciennes pratiques marquées par l’improvisation».
«Ce suivi rapproché permettra, selon lui, d’assurer la mise en place d’un dispositif efficient, notamment en matière de soutien aux exportations hors hydrocarbures, de réduction des importations, et de renforcement des réserves de change». Enfin, l’expert appelle à adopter une approche fondée sur l’intelligence économique, combinant analyse de données, digitalisation des procédures et veille stratégique. «La réussite de ce projet passe inévitablement par la modernisation des outils de régulation du commerce extérieur, en s’inspirant des meilleures pratiques internationales», a-t-il conclu.
M. B.