Théâtre, malouf et poésie, thèmes de rencontres culturelles autour de « Qahwet El Asr »

En marge du Festival culturel national de la Production théâtrale féminine, la salle Toufik Mimiche du Théâtre régional Azzedine Medjoubi a accueilli, ce samedi une nouvelle gaada de Qahwet_El_Asr. Une rencontre enrichissante où passionnés de théâtre et de poésie ont échangé autour du thème « Poésie et théâtre : quand les mots riment et prennent sens ».

Un moment d’échange captivant qui a mis en lumière le lien entre le rythme poétique et l’art de la scène, dans une ambiance interactive et passionnée. Placée sous le signe de la convivialité, cette seconde rencontre a offert aux présents un moment d’échange et de partage autour du patrimoine culturel algérien. L’événement a permis aux participants d’explorer ces expressions artistiques tout en mettant en lumière leur rôle dans la transmission de la mémoire collective.

Axée sur l’art de la scène, le malouf et l’univers des contes, La première rencontre de Qahwet El Asr s’est tenue vendredi 14 février.

Organisée sous le thème « Femme, théâtre et patrimoine… contes et origines d’antan », et inspirée de la tradition algérienne du café de l’après-midi, cette première édition a rassemblé une pléiade d’artistes issus de différentes wilayas. Chacun a partagé son expérience et débattu de sujets variés, notamment la place de la femme dans le théâtre, l’importance du patrimoine oral et l’évolution du malouf.

Les chanteurs Abbes Righi et Kamel Benani, ainsi que le musicologue Abdelkader Bendameche, ont partagé leur regard sur le malouf. Abbes Righi a défendu une vision inclusive, affirmant que « le malouf appartient à tout l’Est algérien et ne se limite pas à une seule wilaya », tout en expliquant que Constantine y est associée en raison du grand nombre d’associations dédiées à cet art.

Kamal Benani a rappelé les origines andalouses du malouf, issu des écoles Ichbilia, Gharnati et Kortoba. Il a également souligné une différence entre Annaba et Constantine : « Le madh (chant religieux) est présent à Annaba, mais pas à Constantine, en raison des traditions soufies propres à chaque région ».

De son côté, Abdelkader Bendameche a évoqué l’historique du terme malouf, citant El-Boudali Safir, qui l’associait autrefois aux trois écoles musicales andalouses.

La comédienne Fatiha Soltane a exprimé son émotion face à cette rencontre, affirmant : « Cette qaâda m’a ramenée à l’ambiance unique de Constantine ». Elle a également souligné l’évolution de la place des femmes dans le théâtre, rappelant ses débuts à l’école Ibn Sina dans la pièce La Cigale et la Fourmi.

Le comédien Abdelhamid Rabia a quant à lui rendu hommage aux pionnières du théâtre, rappelant que Keltoum (Aïcha Adjouri) fut la première femme à monter sur scène en Algérie.

Enfin, la chercheuse Zahra El Fele Boumezber a évoqué son attachement aux contes populaires, expliquant que son éducation familiale et ses recherches académiques lui ont permis d’en saisir toute l’importance. Elle a captivé l’assistance en racontant « Attir El Hor », un conte ancestral d’Annaba.

A noter que cette deuxième journée du festival a été aussi marquée par la montée sur les planches du théâtre Azzedine Medjoubi de la troupe du théâtre régional de Laghouat. La pièce « Zahra bila awrak » (une rose sans feuilles) de Tounes Ait Ali, qui fait référence à un phénomène social, admirablement interprété par la comédienne Fatima-Zahra Masna a été agréablement accueillie par le public.

The post Théâtre, malouf et poésie, thèmes de rencontres culturelles autour de « Qahwet El Asr » appeared first on Le Jeune Indépendant.