Tourisme en Algérie : pourquoi ça ne décolle pas ?

L’Algérie possède un immense potentiel touristique. Mais l’ambition de faire du pays une destination touristique incontournable peine toujours à se concrétiser. Un ancien responsable du secteur dévoile ce qui empêche réellement le tourisme de prospérer.

En tant que destination touristique, l’Algérie se fait déjà repérer par les voyagistes, les médias internationaux et les touristes étrangers. Les retours d’expérience des visiteurs sont pour la plupart positifs et encourageants.

Le véritable blocage du tourisme en Algérie « est managérial et structurel »

« Le potentiel est là, mais la médiocrité freine tout », estime Abid Boubekeur, consultant et ex-cadre du tourisme, dans une contribution publiée cette semaine sur son compte LinkedIn. « Jusqu’à quand ? », s’interroge-t-il.

Du fait de sa riche expérience dans le domaine, notamment en tant qu’ancien PDG de l’entreprise de gestion touristique de Tipaza (EGT), il affirme avoir vu de l’intérieur ce qui freine le secteur touristique en Algérie, l’empêchant de prospérer à sa juste valeur.

Le véritable blocage du tourisme en Algérie, selon lui, « n’est ni financier, ni logistique, ni même sécuritaire. Il est managérial et structurel ». Et pour étayer ses propos, il cite le cas de Tipaza, en particulier, un site pourtant classé au patrimoine mondial, à moins d’une heure d’Alger.

Les principaux facteurs qui empêchent le tourisme de décoller reviennent en premier lieu à « des décisions prises sans aucune concertation avec les acteurs de terrain » et aux « responsables qui ne connaissent ni les besoins des visiteurs ni ceux des professionnels », énumère-t-il.

« La communication cosmétique et les réunions stériles ne suffisent plus »

Cela est également dû à « une chaîne de gestion lourde, bureaucratique, parfois désinvolte face aux enjeux réels », poursuit l’intervenant. Pendant ce temps, il souligne que « les talents locaux se découragent, les opportunités s’envolent », laissant le tourisme algérien « à l’état de potentiel ».

Pour parvenir à faire décoller le secteur, Abid Boubekeur appelle le ministère du Tourisme à faire face à cette réalité, estimant que le silence, la communication cosmétique et les réunions stériles ne suffisent plus.

Pour lui, le secteur touristique algérien a besoin de plus que ça pour décoller : de responsables compétents, d’un cadre clair pour les investisseurs et les entreprises publiques et d’une nouvelle vision, fondée sur le terrain, « pas sur les rapports internes ».

Le consultant ajoute que le secteur du tourisme en Algérie doit impérativement se doter d’une vraie stratégie touristique sur le moyen terme, car il s’agit « d’un levier économique stratégique ». D’ailleurs, le cas de Tipaza n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, dit-il encore.

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