L’ONU et ses agences alertent : Ghaza déclarée en état de famine

L’ONU, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont déclaré officiellement l’état de famine à Ghaza. Ce n’est guère une surprise et la catastrophe est imminente dans un contexte où l’entité sioniste est assurée de la caution américaine et de l’hypocrisie de la plupart des pays européens, qui dénoncent en clair, mais se retiennent curieusement d’accentuer la pression sur Tel Aviv. La famine doit être stoppée à tout prix ont appelé les quatre organisations dans un communiqué commun. Leur appel sera-t-il entendu ? Tout indique qu’il ne le sera pas, tant que Tel Aviv bénéficie du soutien total et inconditionnel des Etats-Unis principalement. Le texte souligne également leur « grande » préoccupation concernant la menace d’une intensification de l’offensive militaire dans la ville de Ghaza et toute escalade du conflit, car cela aurait des conséquences encore plus dévastatrices pour les civils dans une région déjà touchée par la famine. « D’ici à la fin de septembre, plus de 640 000 personnes seront confrontées à une insécurité alimentaire catastrophique dans toute la bande de Ghaza. 1,14 million de personnes supplémentaires se trouveront en situation d’urgence et 396 000 autres en situation de crise », rappellent les agences onusiennes. Selon elles, les déplacements répétés et les restrictions sévères – à la nourriture, à l’eau, à l’aide médicale, au soutien à l’agriculture, à l’élevage et à la pêche –, ainsi que l’effondrement des systèmes de santé ont aggravé la situation ? Dans une interview accordée au site Chronique de Palestine, Alex de Waal, l’un des plus grands experts mondiaux en matière de famine estime qu’il est aujourd’hui « impossible de connaître les chiffres réels, mais de plus en plus d’enfants, probablement des milliers, doivent être hospitalisés parce qu’ils ne peuvent pas manger. Ils ont atteint un stade de malnutrition aiguë sévère où leur corps ne peut tout simplement plus digérer les aliments. Ces enfants doivent donc être placés en soins intensifs ». Selon les chiffres factuels du ministère de la santé à Ghaza, au cours de la journée écoulée, les hôpitaux ont rapporté la mort de deux nouvelles personnes à cause de la famine et à la malnutrition, portant le nombre total de personnes mortes de malnutrition à 273, dont 112 enfants. En juin dernier, un fait inédit a eu lieu à Ghaza. Une action fort symbolique et lourde de sens, qui a été occultée par la plupart des médias arabes et occidentaux. Toutes les ambulances encore en marche dans l’enclave palestinienne, avaient déclenché leurs sirènes en même temps pour alerter le monde sur la situation de famine, qui s’aggrave de jour en jour. Selon des sources humanitaires, un Palestinien sur trois ne mange pas pendant des jours ! Même les équipes médicales n’échappent pas à ce calvaire et à cette mort lente imposée par l’entité sioniste et ses soutiens, dans un contexte arabe marqué par l’indifférence et des regards tournés vers d’autres horizons. « Vous ne pouvez pas imaginer. On meurt à petit feu. Nous, les équipes médicales, nous mangeons la moitié d’un pain par jour. Nous sommes épuisés. C’est très difficilement que nous allons d’un patient à l’autre. Nous avons besoin nous-mêmes d’assistance. Nous sommes au bord de l’effondrement », avait alors expliqué un soignant.

Mohamed Mebarki

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