Une série d’accords signés à la 3é journée des rencontres annuelles de la BID: Exportations et investissements : l’Algérie sécurise ses ambitions internationales

À Alger, la troisième journée des réunions annuelles du Groupe de la Banque islamique de développement (BID) a été marquée hier, par la signature de multiples accords stratégiques avec des pays membres et institutions internationales, pour un montant global estimé à 1 milliards de dollars. Ces engagements traduisent une volonté commune de renforcer la coopération dans des domaines clés du développement économique et social.

Par Meriem B.

Parmi les pays signataires figurent la République de Mauritanie, le Sultanat d’Oman, la Sierra Leone, le Bangladesh, la Côte d’Ivoire, l’Ouganda et l’Ouzbékistan. Ces accords visent notamment à soutenir les investissements, faciliter les échanges commerciaux et promouvoir le développement du secteur privé dans ces pays. Dans le cadre des accords bilatéraux, la Compagnie algérienne d’assurance et de garantie des exportations a conclu une convention avec la Société islamique d’assurance des investissements et des crédits à l’exportation (ICIEC), l’une des institutions membres du Groupe de la BID. Ce partenariat vise à mieux sécuriser les opérations commerciales extérieures de l’Algérie et à favoriser l’insertion de ses entreprises sur les marchés internationaux. Par ailleurs, la Banque nationale d’Algérie a signé un protocole d’entente avec la Société islamique pour le développement du secteur privé (ICD). L’objectif principal de cet accord est de renforcer la collaboration dans le domaine du conseil, en particulier pour soutenir les PME et encourager l’investissement privé.  La convention conclue entre la CACI et la BID vise à promouvoir les échanges et la coopération économique entre les deux institutions. Selon le secrétaire général de la CACI, cet accord permettra de renforcer les liens économiques et de faciliter les opérations de développement conjointes, en s’appuyant sur une collaboration étroite entre acteurs nationaux et internationaux. En marge de cette signature, le PDG du CAAID, Amine Boutalbi, a souligné que cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un programme d’investissement islamique visant à stimuler l’investissement interarabe et à favoriser l’intégration économique entre les États membres de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), notamment en Afrique et dans le monde arabe. L’annonce la plus notable de la journée reste toutefois la décision du Groupe de la BID de financer la construction d’un hôpital spécialisé dans le traitement du cancer en Palestine, pour un montant de 26,6 millions de dollars. Ce projet humanitaire revêt une dimension symbolique forte, dans un contexte où l’accès aux soins reste un défi majeur pour la population palestinienne. L’établissement vise à offrir des soins de qualité et à réduire les souffrances des patients atteints de cancer dans les territoires occupés. Ces engagements témoignent de l’ambition du Groupe de la BID de jouer un rôle moteur dans la transformation économique des pays membres, tout en répondant aux urgences sociales et sanitaires. Les rencontres annuelles, qui se poursuivent à Alger, confirment ainsi leur rôle de plateforme stratégique pour la coopération Sud-Sud et la solidarité entre les nations islamiques.

Signature d’une convention cadre
La BNA et la BID s’allient pour booster la finance islamique en Algérie
Dans un contexte de mutation du paysage bancaire algérien, la Banque Nationale d’Algérie (BNA) poursuit sa stratégie de développement de la finance islamique avec détermination.
À l’occasion de la signature d’une convention cadre avec la Banque Islamique de Développement (BID), pour un montant globale d’un million de dollars,  le Directeur Général de la BNA, Samir Tamrabet, a souligné l’importance de ce partenariat stratégique et les avancées notables enregistrées dans le secteur. « Comme vous le savez, la finance islamique a connu des avancées très importantes au cours de ces dernières années en Algérie. Elle a véritablement démarré en 2020 à travers les règlements et instructions de la Banque d’Algérie, bien que la loi monétaire et bancaire remonte à juin 2023 », a-t-il déclaré. Il a précisé qu’à partir de cette date, des actions concrètes ont été menées pour encadrer et promouvoir cette forme de financement.
« Aujourd’hui, les résultats sont largement satisfaisants », a-t-il affirmé. La convention signée avec la BID prévoit un accompagnement dans plusieurs domaines clés : la formation des équipes, le développement de l’activité, ainsi que le partage de l’expertise dans le domaine du développement des affaires. Un appui stratégique qui devrait permettre à la BNA, mais également à l’ensemble du secteur bancaire algérien, de renforcer ses capacités dans un segment en pleine croissance. Ce partenariat permettra à notre banque ainsi qu’à l’Algérie de faire progresser la finance islamique, qui apparaît aujourd’hui comme une alternative crédible pour le financement de l’économie et un levier pour la démocratisation des services bancaires auprès des citoyens », a souligné le premier responsable de la BNA.

CAGEX-ICIEC :
un partenariat stratégique pour sécuriser les exportations algériennes
La Compagnie Algérienne d’Assurance et de Garantie des Exportations (CAGEX) a franchi hier, une étape décisive en signant une convention majeure avec la Société Islamique d’Assurance des Investissements et du Crédit à l’Exportation (ICIEC). Cet accord vise à renforcer les mécanismes de couverture des risques liés aux investissements et aux exportations, tout en ouvrant des perspectives inédites à l’international. En marge de cette signature, le Directeur général de la CAGEX, Zohir Laiche, a insisté sur l’importance stratégique de ce partenariat.
Selon lui, cette convention marque un tournant dans la gestion du risque algérien, aussi bien pour les opérations d’exploitation que pour les investissements, à l’heure où la volatilité des marchés impose des garanties solides. « Les montants et les capitaux en jeu sont importants, et leur mobilisation ne peut se faire sans une collaboration étroite avec des partenaires économiques et sociaux », a-t-il déclaré.
Grâce à cet accord, l’Algérie accède à des mécanismes de réassurance capables de couvrir des risques allant de modérés à très élevés. Mais l’un des points les plus marquants de cette convention reste l’inclusion, pour la première fois, d’une couverture des investissements algériens à l’étranger.
Pour M. Laiche, il s’agit d’« une avancée sans précédent à l’échelle du siècle », dans la mesure où ce type de garantie n’était jusqu’ici pas disponible pour les opérateurs algériens.
M. B.