Voici pourquoi la France est comme un cul-de-jatte sans l’apport de l’Algérie
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Une contribution de Ferid Racim Chikhi(*) – Le président Tebboune a accordé, ce 2 février 2025, un entretien au quotidien libéral français L’Opinion. Le président Macron aurait-il le loisir d’en faire de même dans un média algérien ? Le président algérien a été clair et ses propos en adéquation avec la rupture des relations avec la France. Dans ce qui suit, j’aborde succinctement les changements dans le monde depuis les années 80, le nouveau millénaire et les nouvelles configurations géopolitiques, le dénigrement des Algériens, de l’Algérie et de ses dirigeants, les leçons d’histoire non apprises par une France revancharde et manquant de jugement situationnel.
Des changements majeurs dans le monde
Si l’on observe le cul-de-sac dans lequel se trouve l’Europe après sa contribution industrielle du XVIIe à la formation industrielle du reste du monde, on peut sans conteste souligner que son modèle de gouvernance est arrivé à échéance dès 2022, avec le Brexit. Pendant ce temps, «l’empire US» tente d’imposer son empreinte libérale et égocentrique comme l’ont fait avant lui tous les empires, romain, byzantin, ottoman, etc.
A la fin des années 50 et au début des années 60, les pays colonisés ont arraché leur indépendance avec force résistance et âpres luttes contre les colonialismes. Le géant chinois a progressé à grand pas et affiche avec humilité sa puissance aussi bien industrielle que sociétale. La formation et l’émergence de puissances économiquement indépendantes des «pays industrialisés» se sont accélérées.
Au cours des trois dernières décennies du dernier millénaire, le monde bipolaire a laissé place à une nouvelle configuration qui reste encore de nos jours en gestation et en recherche d’équilibres potentiellement avantageux pour les deux grands blocs et le reste du monde. Les points clés de ce changement ont débuté dans les années 80 avec Solidarnosc en Pologne, la Perestroïka et la Glasnost en URSS et leurs effets sur le démantèlement des Balkans, la chute du mur de Berlin et la réunification de l’Allemagne, l’émergence de nouveaux modes économiques avec les pays du Golfe, sans omettre de souligner les multiples crises générées autour des hydrocarbures, des invasions et de destructions de pays qui n’acceptaient pas la tutelle des pays atlantistes.
Clairvoyance et vision
Le nouveau millénaire voit l’émergence d’un découpage qui montre que les anciens colonisateurs, même s’ils ont cherché à maintenir leur domination directe sur leurs anciennes colonies, ont perdu énormément de leur pouvoir prédateur. Toutes ces transformations comme les ouvertures offertes par la Chine et ses alliés (BRICS) et les pays émergents (Pakistan, Indonésie, Malaisie, etc.) sont devenues, en quelques décennies, un bloc économique et industriel porteur d’espoir.
Toutefois, malgré l’onde de choc provoquée par le retrait de la Grande-Bretagne de l’Union européenne (Brexit), ni l’Europe ni la France ne se remettent en question et restent ancrées aux amarres des séquelles de leurs colonialismes. Leur entêtement les conduit à œuvrer pour l’accaparement des richesses des pays et des populations qui ont dit «non à l’asservissement et au pillage».
Le dénigrement systématique de tout ce qui est algérien
En France, les gouvernants de l’équipe Macron assujettis à l’extrême-droite, avec un cadre de références sionistes, constatent que depuis moins d’une décennie, l’Algérie, non seulement est restée fidèle aux principes du non-alignement et à la non-ingérence, mais aussi a bien débuté son redressement tous azimuts, alors que ses institutions fonctionnent tant sur le plan interne qu’au plan international.
Le modèle de gouvernement et d’administration de l’Algérie sied aux Algériens, à leur culture et même à leur identité. Cependant, il constitue pour bien des délinquants de la «boulitique» française une opportunité pour dénigrer à satiété et en continu l’Algérie et les Algériens. Mieux encore, ils ont trouvé des mercenaires qu’ils instrumentalisent pour ajouter à leurs délires, en expliquant leur attitude par un «ce ne sont pas aux Algériens que nous en voulons mais à leurs gouvernants et notamment à leur armée». Par ailleurs, si ce ne sont pas ces derniers qui occupent leur temps, ce sont les seuls otages israéliens libérés en bonne santé qui sont leurs sujets de prédilection. Point de compassion pour les victimes du génocide que subissent les Palestiniens.
La France n’apprend pas de son histoire
En plus de la dictée sioniste, ces détracteurs se réfèrent à des théories sociales d’une autre époque, oubliant que les Algériens ne sont pas des fanatiques mais des résistants qui peuvent être conservateurs face aux intrusions inappropriées. Ils ne sont pas des intégristes au point de s’ostraciser, mais peuvent se référer aux fondements de la religion majoritaire et surtout que les référents de la Révolution de Novembre 1954 en ont fait un pays indépendant depuis plus de 63 ans. Il en ressort que l’Etat algérien est souverain et que l’ère de la colonisation est bel et bien terminée.
Le plus odieux dans toute cette pièce de théâtre, c’est la référence à l’Etat de droit et à la liberté d’expression qui autorise des acteurs amateurs, en mal de notoriété, de proférer des mensongères en continu. «Géométrie variable», disent des Français sérieux.
Des dates à retenir ? Le 24 juillet 2024, le 4 novembre 2024 et le 16 novembre 2024. Une petite recherche sur Google et apparaissent les causes visibles des agressions systématiques de l’Algérie par la France.
En clair, le plus exécrable du côté français réside dans cette tendance qu’ont certains de leurs influenceurs de pacotilles à considérer l’Algérie comme une chasse gardée de la France et que rien ne doit se faire sans son aval. Au-delà du pillage de ses richesses et particulièrement de ses ressources humaines, ces influenceurs de la dernière heure savent que sans l’apport de l’Algérie, la France est comme un cul-de-jatte : quelque chose lui manque et pourtant, ils persistent à endosser leurs appels à sanctionner l’Algérie avec fermeté en ciblant, depuis plusieurs mois, ses dirigeants.
Dénoncer l’accord de 1968, disent des nostalgiques d’une ère à jamais révolue, sous couvert d’une liberté d’expression qu’ils bafouent toute honte bue. L’histoire et la mémoire ne sont pas des sujets qui intéressent ces pyromanes des temps modernes. Ce qui est curieux, c’est que le gouvernement français ne bouge pas et laisse ses schizophrènes de la politique primaire s’en prendre aux relations entre les deux pays.
Quelques voix positives se font entendre
Heureusement, ici et là, quelques voix se font entendre pour tenter de calmer les esprits et pour dénoncer la rupture annoncée. Or, cette rupture est bel et bien consommée depuis le 24 juillet 2024, date de rappel de l’ambassadeur d’Algérie en France. Ce que ne semble pas avoir compris l’Elysée et le Quai d’Orsay. Question de principes ! L’Algérie a rompu et ne reviendra pas en arrière, parce qu’elle sait que le retour de manivelle qu’elle subira sera plus violent que toutes les diatribes auxquelles elle est confrontée depuis toujours, tant en France qu’en Europe.
Contre toute attente, l’Algérie et les Algériens savent qu’un pays ne se construit pas en une décennie après avoir subi la pire des colonisations de l’histoire de l’humanité. Un pays s’édifie sur plusieurs décennies après avoir longuement travaillé. Or, il n’y a que ceux qui ne travaillent pas qui ne font pas d’erreur. La France macronienne et ses mythomanes l’ont-ils compris ?
F. R.-C.
(*) Analyste senior chez GERMAN
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