À l’école, 70 % des tablettes seront locales : Un tremplin pour les start-up algériennes
Dans le cadre de la modernisation du système éducatif, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné une intégration minimale de 70 % de fabrication algérienne dans les tablettes numériques destinées aux écoles primaires. Cette décision, prise lors du Conseil des ministres tenu ce dimanche, vise à encourager l’innovation nationale et à alléger le […] The post À l’école, 70 % des tablettes seront locales : Un tremplin pour les start-up algériennes appeared first on Le Jeune Indépendant.

Dans le cadre de la modernisation du système éducatif, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné une intégration minimale de 70 % de fabrication algérienne dans les tablettes numériques destinées aux écoles primaires. Cette décision, prise lors du Conseil des ministres tenu ce dimanche, vise à encourager l’innovation nationale et à alléger le poids des cartables scolaires.
Interrogé par Le Jeune Indépendant sur la portée de cette mesure, Kamel Nouari, conseiller pédagogique, rappelle que le numérique à l’école ne doit pas être considéré uniquement comme un outil mais comme une culture à transmettre dès le plus jeune âge. « Nos enfants grandissent dans un monde connecté, il faut les y préparer de manière structurée », insiste-t-il. L’usage de la tablette vise d’abord à alléger le cartable et à rendre les apprentissages plus interactifs et accessibles.
Ce projet constitue également une opportunité économique stratégique. « Le Président souhaite que la généralisation des tablettes serve de tremplin aux start-up algériennes. Celles qui ont déjà démontré leur savoir-faire doivent pouvoir accéder à ce marché », souligne Kamel Nouari. Il insiste, par ailleurs, sur la nécessité de valoriser le produit local. « Les équipements importés peuvent représenter un risque pour la santé et la sécurité des élèves. Miser sur des dispositifs conçus et assemblés localement, c’est garantir leur adaptation au contexte national et renforcer notre souveraineté technologique ».
Cette transition numérique n’est pas nouvelle. Elle a été amorcée dès l’année scolaire 2022/2023, avec la mise en place d’écoles pilotes. En 2023/2024, 1 200 établissements ont été concernés, puis 1 700 en 2024/2025. L’objectif est désormais clair : généraliser l’utilisation des tablettes numériques à l’ensemble des écoles primaires dès la prochaine rentrée scolaire.
Kamel Nouari observe une transformation progressive du paysage éducatif. « L’enseignement numérique s’impose progressivement. De plus en plus de cours et de conférences sont disponibles en ligne, ce qui a entraîné une baisse de la fréquentation des écoles et des bibliothèques », note-t-il. Cette tendance est particulièrement visible chez les élèves de terminale, qui s’appuient massivement sur les vidéos pédagogiques diffusées sur les réseaux sociaux, notamment lors du dernier trimestre.
Cependant, il met en garde : l’introduction des tablettes ne saurait suffire à elle seule. « La transition numérique ne se limite pas à l’équipement. Elle nécessite des contenus pédagogiques adaptés, une formation solide des enseignants ainsi que des infrastructures fiables, y compris dans les zones rurales et éloignées », rappelle-t-il.
Il appelle également à un remplacement progressif des manuels scolaires en papier par des versions numériques ainsi qu’à l’introduction de cours obligatoires de sensibilisation à l’usage des réseaux sociaux, et ce afin d’encadrer cette transition.
La stratégie numérique de l’Algérie s’appuie également sur son satellite national. « Grâce à Alcomsat-1, la majorité des établissements scolaires du pays sont désormais interconnectés », précise-t-il. La mise en œuvre technique du projet sera assurée par le Centre national d’approvisionnement en équipements et de maintenance, relevant du ministère de l’Education nationale, fort de son expertise dans ce domaine.
Il convient de souligner que selon le chef de l’Etat, ces outils numériques permettront de « réduire le fardeau des cartables de nos élèves » et de faciliter l’apprentissage, tout en rompant avec les méthodes d’enseignement strictement traditionnelles. Il considère également ce projet comme un levier de développement pour l’écosystème numérique national : « La généralisation de la technologie des tablettes doit permettre aux start-up de s’imposer sur le marché et de contribuer activement à l’économie nationale, entre les mains des enfants d’Algérie », a-t-il affirmé.
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