Alger- Nouakchott : Une tribune malveillante pour une crise artificielle

Derrière les faux-semblants de la bienséance intellectuelle et les atours de l’analyse géopolitique, la tribune publiée le 14 juillet 2025 par le nigérien Seidik Abba sur le site Maghreb Intelligence relève davantage de la provocation que de la réflexion. Ce pseudo spécialiste du Sahel, davantage connu pour ses tribunes commanditées que pour son engagement sincère […] The post Alger- Nouakchott : Une tribune malveillante pour une crise artificielle appeared first on Le Jeune Indépendant.

Juil 15, 2025 - 21:25
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Alger- Nouakchott : Une tribune malveillante pour une crise artificielle

Derrière les faux-semblants de la bienséance intellectuelle et les atours de l’analyse géopolitique, la tribune publiée le 14 juillet 2025 par le nigérien Seidik Abba sur le site Maghreb Intelligence relève davantage de la provocation que de la réflexion.

Ce pseudo spécialiste du Sahel, davantage connu pour ses tribunes commanditées que pour son engagement sincère en faveur de l’unité africaine, se livre ici à un exercice de sabotage médiatique à peine voilé, en tentant d’introduire une crise artificielle entre deux nations qui œuvrent à raffermir leur coopération : l’Algérie et la Mauritanie.

Seidik Abba se présente comme universitaire et président d’un obscur “centre international de réflexions et d’études sur le Sahel”, basé à Paris, un intitulé pompeux, sans reconnaissance réelle, qui sert surtout de paravent à ses prises de position orientées.

Sa tribune, qui prétend réagir à une soi-disant “campagne médiatique algérienne” contre le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani, s’appuie sur une falsification manifeste : un unique article d’un opposant notoire, Mohamed Rachid Cherfaoui, publié dans Le Matin d’Algérie, un site interdit en Algérie et sans aucune légitimité dans le paysage médiatique national.

 

Mohamed Cherfaoui : un électron libre, pas une voix algérienne

 

Faut-il le rappeler à l’auteur de cette tribune, que Cherfaoui n’est ni un représentant de la presse algérienne, ni un acteur reconnu de la scène journalistique nationale. Installé à l’étranger depuis des années, il utilise le Matin d’Algérie comme une tribune personnelle pour exprimer son ressentiment à l’égard de l’État algérien.

Son opinion, aussi discutable soit-elle, relève de l’expression individuelle, et non d’une position officielle ou d’un courant médiatique dominant en Algérie. L’erreur, ou plutôt la manœuvre, du nigérien Seidik Abba consiste à ériger cet article marginal en symptôme d’une hostilité d’État. Une falsification grotesque, mais dangereuse.

 

Quand l’instrumentalisation remplace l’analyse

 

En attribuant à l’Algérie des intentions qui ne sont jamais apparues dans ses canaux officiels ni même dans ses médias respectables, Abba révèle ses véritables intentions : allumer un contre-feu politique, brouiller les cartes diplomatiques, jeter le soupçon dans une relation algéro-mauritanienne en pleine montée en puissance. Son texte n’est pas une réaction d’intellectuel préoccupé par les tensions africaines ; c’est une opération de brouillage médiatique, au service d’un agenda opaque.

Car de quoi parle-t-on ? D’une visite d’État du président mauritanien à Washington, qui n’a émis aucune critique officielle en Algérie. Pas un mot dans les déclarations publiques. Pas une allusion dans les organes de presse étatiques. Zéro contenu dans les publications diplomatiques. Tout le reste relève de l’interprétation, de la spéculation et de la mauvaise foi.

 

Une manœuvre au service de qui ?

 

Il faut ici poser la question que Seidik Abba s’est bien gardé de formuler : à qui profite cette tentative d’escalade ? La réponse est évidente pour quiconque observe la géopolitique régionale. Depuis plusieurs années, l’Algérie et la Mauritanie renforcent leur coopération : accords énergétiques, projets d’interconnexion, forums sécuritaires conjoints, et surtout convergence sur la question de la géopolitique régionale. Cette proximité dérange.

Elle irrite ceux qui, à Rabat comme à Paris, rêvent de voir Nouakchott revenir dans leur orbite. Abba, dans ce contexte, agit comme un relais. Volontaire ou utile, peu importe : il contribue à une logique de division.

 

L’indignation sélective, ou la mauvaise conscience du courtier

 

Un confrère ironisait récemment : “Maghreb Intelligence n’a pas de ligne éditoriale, il a une ligne de fosse septique.” L’expression est crue, mais juste. Ce genre de discours puise moins dans la rigueur intellectuelle que dans la dépendance à des réseaux d’influence qui préfèrent voir l’Afrique désunie plutôt que souveraine.

 

L’ingénierie de la discorde

 

La tribune de Seidik Abba n’est pas seulement mensongère. Elle est pernicieuse. Elle cherche à substituer aux faits un récit fictif, à transformer un non-événement en conflit diplomatique, à accréditer l’idée d’une fracture entre deux peuples unis par l’histoire, la géographie et l’avenir. C’est une stratégie connue dans les cercles de la guerre informationnelle : provoquer, amplifier, diviser. Mais cette fois-ci, cela ne prend pas.

 

Les pyromanes de salon ne feront pas vaciller l’axe d’unité

 

L’Afrique n’a pas besoin de donneurs de leçons exilés dans les salons parisiens. Elle a besoin de bâtisseurs de ponts, de penseurs honnêtes, de journalistes libres mais responsables.

En tentant de torpiller l’axe Alger-Nouakchott, Seidik Abba a révélé, malgré lui, la solidité de ce partenariat. Il a voulu insinuer le doute ; il a récolté l’indifférence. Il a voulu jouer au clairvoyant ; il s’est comporté en agent de zizanie.

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