Algérie 3 Botswana 1 : Une victoire dans la douleur

Toutes les conditions étaient réunies pour voir une équipe nationale conquérante offrir un grand spectacle à la mesure de l’attente de ses millions de supporteurs, impatients de découvrir le vrai visage d’un onze truffé de talents, mais qui ne s’est pas encore forgé l’esprit d’un collectif solide, solidaire et très inspiré. Mais c’était sans compter avec la détermination et la discipline tactique opposées par une équipe du Botswana, qui croyait grandement en ses chances, et qui avait démontré qu’elle était capable de brouiller les cartes de Vladimir Petkovic. Celui-ci avait, lors de sa conférence de presse, fait allusion aux difficultés que pouvaient rencontrer les Fennecs, sans que les médias accrédités au briefing ne fassent l’effort d’anticiper sur les avertissements à peine voilés du sélectionneur national. Les appréhensions de ce dernier ont été confirmées durant toute une rencontre dominée outrageusement par les camarades de Bensebaïni, mais une domination stérile dans la plupart du temps, entravée par une équipe du Botswana, très bien organisée, dont les transitions ont dévoilé une grande fébrilité défensive et des hésitations au milieu de terrain des Algériens. En première mi-temps, un seul tir hors des 18 mètres et il n’était pas cadré ! Au-delà du résultat final, ce fût un match très compliqué sur toutes les lignes. C’est en défense que les lacunes, très importantes, ont failli jouer un tour à une EN, qui a manqué d’inspiration. Alexis Guendouz, qui est tout juste un gardien moyen, a manqué d’autorité. Sa présence dans les bois n’a pas offert suffisamment de sécurité à des défenseurs en proie à la panique dès que les Botswanais s’approchaient du carré des 18 mètres algériens ou bénéficiaient d’une balle arrêtée (corner ou coup franc). L’absence de Bensebaïni pour le prochain match face à la Guinée n’est pas pour arranger les choses. Celle de Bounedjah, dont les deux buts salvateurs ont permis aux Fennecs de faire un pas vers la qualification, l’est également. A défaut de trouver des solutions définitives et durables pour la défense, n’est-il pas venu le temps à Vladimir Petkovic de tenter des « trucs » sur le plan offensif, en incorporant Chaïbi, Hadj Moussa, Maza ou Kebbal ? Face au Botswana, les Fennecs ont beaucoup souffert collectivement et individuellement. Les propos de Vladimir Petkovic rapportés par le site DZ foot sont très révélateurs. « Je suis fatigué. L’adversaire nous a poussés à faire plus. Dans notre imagination, on pense gagner tous les matchs mais il faut mouiller le maillot. Tous les joueurs n’étaient pas au meilleur de leur forme, c’est le début de saison. On a débuté le match comme il le fallait. On a gardé le rythme et on a eu des lacunes dans la dernière passe », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « on avait l’occasion de marquer un second puis on a concédé un but et ce fut difficile de marquer le second. On a commencé la deuxième mi-temps plus intelligemment. Je ne suis pas d’accord sur le fait que nous avons été mis en difficulté à chaque match. Nous sommes la meilleure équipe d’Afrique offensivement dans ces éliminatoires ». « On a commis une faute de transmission sur le but que nous avons encaissé. On doit être plus rigoureux. Il doit y avoir plus de responsabilité personnelle. Si le niveau de forme augmente, je suis sûr que ça ira mieux. On va travailler ce secteur de jeu. On en a parlé, je suis convaincu que nous allons faire mieux à l’avenir. Plusieurs joueurs se souviennent qu’ils ont raté la qualification à la Coupe du monde. On doit durer le plus longtemps avec le bon équilibre », a-t-il ainsi conclu.

Mohamed Mebarki

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