Annexion de la Cisjordanie : La complicité américaine et le silence arabe

« Traiter Israël comme un Etat normal est une forme de complicité diplomatique, compte tenu de la criminalité de ses actions et de son refus d’appliquer des décisions claires rendues par les plus hautes juridictions internationales » a soutenu récemment Richard Falk, ancien rapporteur spécial de l’ONU sur les territoires palestiniens occupés, actuellement président du « Ghaza tribunal ». Ce tribunal organisera sa session finale à Istanbul du 23 au 26 octobre. Sur le terrain, l’entité sioniste vient d’approuver un plan de conquête de Ghaza-ville et de colonisation en Cisjordanie, avec le soutien américain et la complicité agissante de l’occident et de certains pays arabes. En effet, Tel Aviv compte annexer plus de 80% de la Cisjordanie. Sionistes et Américains ont l’intention d’enterrer définitivement l’idée d’un Etat palestinien. A Riadh, à Abu Dhabi, au Caire, à Amman et à Rabat, le silence est assourdissant au moment où l’entité sioniste s’apprête à enfermer la population palestinienne dans des ghettos. Les Palestiniens de Cisjordanie sont dans l’incertitude quant à leur avenir. L’armée sioniste a déjà commencé en menant une démonstration de force contre l’Autorité palestinienne en lançant plusieurs raids sur les principales villes de Cisjordanie qui composent la zone A en vertu des accords d’Oslo, et qui représentent environ 18 % de ce territoire et sont censés être sous la juridiction de l’Autorité palestinienne. Selon des sources médiatiques, le projet d’annexion d’une grande partie de la Cisjordanie ne date pas d’hier. Il est préparé depuis des années, avec la caution des Etats-Unis. Alors que certains Etats européens ont annoncé leur intention de reconnaître un Etat palestinien lors de l’Assemblée générale des Nations unies à la fin du mois, les Américains ont révoqué les visas des responsables palestiniens, dont le président Mahmoud Abbas, qui devaient assister à l’AG de l’ONU, et ont cessé de délivrer des visas à tous les détenteurs de passeports palestiniens. Selon la Commission palestinienne de résistance au mur et à la colonisation (CWRC), la Cisjordanie compte 898 points de contrôle et barrages israéliens permanents ou temporaires qui fragmentent les territoires palestiniens et restreignent la liberté de mouvement des personnes et des marchandises. Parmi eux figurent plus de 156 portails métalliques installés après octobre 2023. La même commission a documenté quelque 1 613 violations commises en août par l’armée israélienne et les colons illégaux contre les Palestiniens et leurs biens en Cisjordanie, dont 431 attaques attribuées aux colons. Depuis le 7 octobre 2023, l’expansion des colonies, les démolitions de maisons et les déplacements forcés se sont intensifiés en Cisjordanie. Les responsables palestiniens mettent en garde contre des mesures qui compromettent davantage la faisabilité d’une solution à deux Etats. Depuis cette date, au moins 1 018 Palestiniens ont été tués et plus de 7 000 blessés en Cisjordanie par les forces israéliennes et les colons, selon le ministère palestinien de la Santé. En juillet dernier, dans un avis consultatif, la Cour internationale de Justice a jugé l’occupation israélienne des territoires palestiniens illégale et a appelé à l’évacuation de toutes les colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Synthèse M.M

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