Béni Yadjis, Erraguene (Jijel): Musées à ciel ouvert au cœur de Timezguida

Une autre journée intense en émotions, travail physique et émerveillements. Et comment ne pas être comblé lorsque vous passer une journée dans la sublime forêt de Timezguida, partagée par les wilayas de Jijel et de Mila.

Par Hafit Zaouche
Le groupe des randonneurs «Les cimes des Babors» a déjà organisé une randonnée pédestre depuis les hauteurs de Boudria ben Yadjis, dans la wilaya de Jijel, vers le sommet Timezguida en passant par le lac des serpents.
Boudriaa Ben Yadjis est une commune de la daïra de Djimla, dans la wilaya de Jijel. Son territoire se situe au sud-ouest de la wilaya de Jijel, à la limite nord de la wilaya de Mila.
Depuis le sommet Timezguida, vous aurez droit à des vues imprenables surtout sur Erraguene et son beau barrage. Dès que nous avons posté à l’époque les photos, un débat a eu lieu et Lounis nous a proposés d’étaler la randonnée vers le village «Grarta», dans la commune d’Erraguene.

Béni Yadjis : un musée à ciel ouvert au cœur de Timezguida
La localité des Béni Yadjis est située à une trentaine de kilomètres à vol d’oiseau de Jijel, en direction du sud. Elle traîne sur le piémont nord de la montagne de Timezguida (1 626m), l’un des plus hauts sommets de la wilaya. Elle est séparée de Djimla, sa voisine à l’est, par l’oued El Askaf et trouve à sa gauche le territoire des Béni Foughal. Assise sous la «protection» du saint Sidi Mansour, dont la sépulture repose au sommet de la montagne éponyme (918m) qui regarde le pays, un autre djebel, celui de Si Oussaf la domine avec ses 939m de hauteur.

Hommage à Lounis
Lounis nous a fait aimer la wilaya de Jijel. C’est un véritable amoureux de cette wilaya. Il ne cesse de partager ses différentes sorties vers Jijel et ne tarit pas d’éloges envers l’antique Kotama
Nous nous disions à chaque fois, pourquoi Lounis aime Jijel à ce point ? Une question qui taraudait notre esprit jusqu’au jour où nous avons découvert les faces cachées de Jijel. C’est une très belle wilaya méditerranéenne qui recèle aussi plusieurs belles rivières, grottes, cascades, montagnes.Nous aimons beaucoup la relation qu’ont les Jijiliens avec la mer.
Nous étions sur le point de passer à côté de toutes ces joies que Jijel nous procure depuis un moment. Finalement, les préjugés peuvent vous faire perdre beaucoup de belles choses.
Lounis a réussi à déconstruire tous les préjugés dans lesquels nous étions emprisonnés depuis notre enfance. Merci Lounis et nous avons besoin d’autres Lounis, de plusieurs autres Lounis, pour déconstruire plusieurs autres préjugés qui rendent nos vies compliquées.
Moralité : il ne faut pas détester comme ça, parce que des mal intentionnés vous exigent de le faire. On doit s’aimer entre nous, se rapprocher les uns des autres, construire des ponts pas des murs.

Jijel, une wilaya des Babors
«Notre groupe s’appelle ‘’les Cimes des Babors’’ et c’est évident que Jijel est une wilaya majestueuse. La chaîne des Babors fait partie de nos priorités. La chaîne montagneuse des Babors est partagée par 3 wilayas : Sétif, Jijel et Béjaïa», nous a dit un membre de ce dynamique groupe de randonneurs
Comme nous l’avons signalé auparavant, l’idée de continuer l’escapade jusqu’au village «Grarta» est de Lounis. Une idée qui est née y a quelques mois déjà, juste après notre sortie vers cette belle région du pays. De notre côté, nous avons cherché sur les réseaux sociaux, pages de randonneurs, et n’avons pas trouvé un groupe de randonneurs qui a terminé sa sortie à Grarta. Tous les groupes terminent leurs randonnées sur le sommet Timezguida pour le faire sens inverse. Un circuit fermé d’une quinzaine de kilomètres Boudria ben Yadjis – lac des serpents – Sommet Timezguida -Boudria Ben Yadjis. Les 27 randonneurs qui ont pris part à cette escapade ont peut-être écrit l’histoire en étant probablement le premier groupe à faire ce circuit : Boudria ben Yadjis – Lac des serpents -Sommet Timezguida – Grarta.

Mont Timezguida -Grarta
Concernant le tronçon Béni Yadjis-Sommet Timezguida, notre groupe l’a déjà effectué mais comme on dit les randonnées sont comme des matches de football, elles ne se ressemblent pas. Chaque randonnée à sa propre saveur et sa propre empreinte.
Nous avons bien aimé notre ballade de Béni Yadjis vers le sommet Timezguida, avec une halte au niveau du lac des serpents, où nous avons pris le temps nécessaire pour apprécier ce joyau en pleine forêt Timezguida. Plusieurs d’entre nous ont opté pour un tour du lac sur des chevaux, une découverte de nouvelles sensations sur un cheval.
Nous aovns continué notre chemin et cette fois-ci avons eu droit à une montée un peu difficile vers le pic. Nous n’avons pas vraiment senti la difficulté du parcours, du moment que l’on marchait dans une magnifique forêt, avec des pauses pour profiter des belles vues qui s’offraient à nous.
Nous avons pris notre déjeuner sur le sommet Timezguida avec une vue de 360 degrés sur plusieurs villages des wilayas de Jijel, Sétif et Béjaïa et une superbe vue sur la Méditerranée et les barrages d’Erraguene et de Tabelout. Les principaux sommets de la chaîne des Babors étaient juste en face de nous. Les sommets Babor, Tababort, Takoucht, Sidi Abed, Sidi Djaber, Takintoucht, forment une très belle carte postale qui nous a donné encore plus d’appétit.

Une pause culturelle sur le pic Timezguida
La musique comme les randonnées sont un appel à la vie. La fille de notre ami Abdennour , ibtissem, nous a égayés par ses belles mélodies jouées à la flûte et bien choisies pour la circonstance. L’une des choses que nous regrettons amèrement est le fait de ne jouer d’aucun instrument de musique. Dommage ! Nous croyons à la force de la musique et de l’art en général. On ne se lassera pas à encourager les parents à inciter leurs enfants à s’adonner aux arts d’expression. L’art rapproche les humains, c’est un langage universel qui parle directement au cœur. Bravo Ibtissem et bravo Abdennour pour ce que vous faites pour vos enfants. Pour nos enfants. Puisque vos enfants sont les nôtres aussi.

Barrage d’Erraguene
Le barrage d’Erraguene est un barrage de type multivoûtes, situé dans la wilaya de Jijel. Il a été construit entre 1955 et 1961, d’une hauteur de 83 m et d’une capacité de 220 millions m3.
Le barrage d’Erraguene a été conçu par l’ingénieur Eugène Freyssinet et sa construction est attribuée à l’entreprise française Campenon Bernard. Les premiers travaux ont démarré en 1955 et se sont terminés en 1961.
Erraguène, l’un des plus beaux endroits à Jijel. Erraguène, une petite commune enserrée au cœur des Babors, dans la wilaya de Jijel, daïra de Ziama Mansouriah.
Le tronçon Sommet Timezguida – Grarta était la grande découverte pour nous toutes et tous, à l’exception de notre guide du jour, Lounis
Notre groupe est mixte et nous ferons encore plus pour que la mixité soit parfaite au sein des randonneurs les Cimes des Babors.
Ce parcours est très beau mais difficile, avec plusieurs crêtes à escalader, il nous rappelle le chemin des crêtes du Djurdjura du col Tirourda vers celui de Tizi N Kouilal, avec une difficulté moindre quand même.
Nous avons sué pour terminer la randonnée qui, il faut dire, était musclée aussi.
À notre arrivée au niveau du village Grarta, qui dépend de la commune d’Erraguene, des citoyens du village se sont rapprochés de nous et nous ont donné plusieurs précieuses informations sur la région d’Erraguene.
La principale activité des villageois est l’élevage de bovins, nous signalant qu’ils font face à un terrible phénomène qui est le vol de leur bétail. En d’autres termes, le vol de leur unique revenu. Voilà, pour reprendre leurs dires, pourquoi ils sont toujours vigilants et veulent savoir tout sur chaque personne qui pénètre dans la région. De notre part, nous n’avons rien senti de cette vigilance, au contraire nous avons eu droit à un accueil triomphal.
La région d’Erraguene a payé une très lourde facture durant la décennie noire parce qu’elle est à la croisée de chemins entre 3 wilayas, à savoir Jijel, Béjaïa et Sétif. Plusieurs de ses villages sont complètement vides de leurs habitants, mais nous avons remarqué avec allégresse le retour progressif de la vie à Erraguene. Plusieurs de ses citoyens ont décidé d’y retourner. L’élevage de bovins est très répandu et il a été difficile pour notre fourgon de se frayer un chemin, contraint de circuler entre les vaches.

Hommage aux acteurs sociaux
Nous tenons à rendre un vibrant hommage aux acteurs sociaux qui donnent de leur temps, de leur énergie, pour offrir un visage reluisant de leur pays. Quoi faire en Algérie ? Les initiateurs du parapente, des randonnées, de la plongée sous-marine, treks, marathons… vous répondront. On peut faire tout en Algérie et il suffit juste d’être un bon vivant.
L’Algérie doit aider les bons citoyens, ceux qui l’aiment sincèrement… Elle doit aussi les propulser pour en faire les ambassadeurs de l’Algérie de demain
H. Z.