Actes
Il y a quelques jours, les groupes politiques libéraux et conservateurs se lamentaient à la suite d’un nouvel attentat islamiste en Allemagne, craignant une montée de l’AfD (l’Alternative pour l’Allemagne, en allemand : Alternative für Deutschland), le parti anti-immigration qui inquiète la classe politique classique et qui dérange au-delà des frontières. Et si le parti […]
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Il y a quelques jours, les groupes politiques libéraux et conservateurs se lamentaient à la suite d’un nouvel attentat islamiste en Allemagne, craignant une montée de l’AfD (l’Alternative pour l’Allemagne, en allemand : Alternative für Deutschland), le parti anti-immigration qui inquiète la classe politique classique et qui dérange au-delà des frontières. Et si le parti nationaliste à réussi une percée historique et a ravi la seconde marche des élections législatives anticipées du 23 février dernier, le petit parti n’a pas réussi à s’imposer pour s’emparer du pouvoir. Finalement, c’est le parti conservateur qui est arrivé en première place. Un parti qui, quelques jours avant le scrutin, assurait aux électeurs qu’il était partisan d’une fermeture des frontières suite aux nombreux attentats commis en Allemagne et à la montée généralisée de l’insécurité dans le pays. Toutefois, peu après l’annonce de la victoire du parti chrétien-démocrate, son dirigeant, Friedrich Merz, dans son discours de victoire, a assuré n’avoir nullement l’intention de fermer les frontières allemandes. Une volte-face fortement critiquée dans le pays par les électeurs qui ont fait confiance en la parole du parti et choisi de voter pour les conservateurs plutôt que pour l’AfD, croyant que les chrétiens-démocrates seraient plus fermes sur les questions d’immigration. Un changement de discours qui risque d’être d’autant plus mal digéré après qu’un nouvel attentat a encore frappé le pays, dix jours après la dernière attaque. Un automobiliste a en effet foncé dans la foule, hier en fin de matinée, dans le centre-ville de Mannheim, au sud-ouest de l’Allemagne. Un premier bilan fait état d’au moins deux morts et 25 blessés dont 15 graves, indique Bild, le quotidien allemand. Le conducteur présumé de la voiture a été arrêté, selon les médias locaux. Une interpellation confirmée par la police à 14h15. Un important dispositif de police et de secours a été déployé. On ignore si la police recherche d’autres suspects. Les faits se sont déroulés dans une rue commerçante. «Une intervention policière est en cours dans le centre-ville de Mannheim, dans le secteur Wasserturm/Plankenkopf. La police et les services de secours sont en train de se rendre sur place», a annoncé la police dans un communiqué, affirmant ne pas disposer «de plus amples informations». Le drame s’est produit alors que de nombreuses personnes se rassemblaient dans des villes de différentes régions pour des défilés à l’occasion de l’ouverture de la saison du carnaval. Avec près de 320 000 habitants, Mannheim est la deuxième plus grande ville du Bade-Wurtemberg. Le marché de carnaval avec ses carrousels et ses stands devait se dérouler dans le centre-ville jusqu’à ce soir, tandis que le défilé s’est déroulé dimanche. Reste à voir quelles conséquences auront sur l’opinion publique allemande ce nouvel attentat et ceux à venir, car il est peu probable que ces actes terroristes s’arrêtent subitement. Les partis traditionnels en ne prenant pas le mesure de ce qui se joue en ce moment, ne font de leur côté que faciliter la progression de l’AfD, qu’ils critiquent pourtant sans cesse. Sans actes forts visant à réinstaurer la sécurité dans le pays, le parti anti-immigration sera, à n’en pas douter, comme ce fut le cas en Italie, en Autriche ou aux Pays-Bas, bientôt en tête non seulement des prochains sondages, mais surtout des prochains scrutins qui se tiendront en Allemagne.