Bruno Retailleau : Le ridicule érigé en dogme
Jusqu’où va-t-il mener le prétendu « rapport de force » avec l’Algérie, déclenché par le ministre français de l’Intérieur ? Lui-même, il n’en sait pratiquement rien, se contentant seulement de gérer ses poussées de fièvre, sans pouvoir pour autant les assumer. Ce qu’il ignore en outre, c’est que ses gesticulations fortement médiatisées vont finir par le ridiculiser davantage. […] The post Bruno Retailleau : Le ridicule érigé en dogme first appeared on L'Est Républicain.

Jusqu’où va-t-il mener le prétendu « rapport de force » avec l’Algérie, déclenché par le ministre français de l’Intérieur ? Lui-même, il n’en sait pratiquement rien, se contentant seulement de gérer ses poussées de fièvre, sans pouvoir pour autant les assumer. Ce qu’il ignore en outre, c’est que ses gesticulations fortement médiatisées vont finir par le ridiculiser davantage. Mercredi, la porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, a indiqué que Bruno Retailleau « était de plus en plus allant pour prendre des dispositions plus fermes vis-à-vis notamment de la diplomatie algérienne ». Et « c’est ce qu’il est en train de faire, notamment sur un certain nombre de dignitaires algériens pour lesquels les conditions pour se déplacer en France vont être alourdies et plus difficiles », a-t-elle souligné. « Nous sommes dans un rapport de force avec l’Algérie sur cette question », a-t-elle répété, mettant sur la table les cas de l’écrivain Boualem Sansal et du journaliste Christophe Gleizes, détenus en Algérie. Deux jours plus tôt, Bruno Retailleau avait décidé de prendre des mesures « restrictives », visant de hauts responsables algériens, « notamment pour tenter de faire pression sur les autorités algériennes pour accepter la liste des ressortissants jugés sous OQTF jugés dangereux par Paris. Selon des médias français, le nombre de personnalités algériennes, issues de la sphère politique, économique et militaire, qui, selon lui, ne bénéficieront plus des avantages diplomatiques habituellement accordés pour leurs séjours en France « devrait rapidement atteindre les 80 personnes ». Ce n’est pas la première fois que des mesures ciblent certains hauts responsables algériens. En effet, le gouvernement français avait déjà prononcé de telles restrictions en février dernier. La remise en cause des accords bilatéraux de 1968, figure également dans l’agenda du ministre de l’Intérieur. En janvier dernier, l’Union des avocats franco-algériens avait accusé Bruno Retailleau d’une « méconnaissance totale de la réalité juridique et historique ». L’UAFA avait indiqué que cet accord a été vidé de sa substance. « Loin d’être un avantage immuable, l’accord de 1968 a subi des modifications successives, notamment à travers les avenants du 22 décembre 1985, du 28 septembre 1994, et du 11 juillet 2001, qui ont progressivement réduit les privilèges qu’il octroyait », a-t-elle fait savoir. Dans un article publié, Abed Charef a réagi à la énième provocation de Bruno Retailleau, en défiant celui-ci de rendre publique la liste de ces personnalités algériennes qu’il compte « sanctionner ». « Qui sont-ils ? M. Retailleau ne le dit pas. Traditionnellement, quand un pays sanctionne des dirigeants étrangers, il publie les noms. Qu’il s’agisse d’oligarques russes sanctionnés par les occidentaux ou de dirigeants africains ou sud-américains indésirables, la liste des personnes concernées a vocation à être rendue publique. Au moins pour des raisons pratiques : pour permettre aux agents aux frontières de les refouler, par exemple », a-t-il noté. « La démarche de M. Retailleau risque cependant de se retourner contre lui. S’il ne publie pas cette liste, il se discrédite », a estimé le journaliste algérien.
Mohamed M
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