Transports intercommunaux en taxi à Annaba : Dégel et ouverture de 2.000 nouveaux carnets

La direction des Transports d’Annaba a levé les scellés sur les inscriptions pour 2.000 nouveaux carnets de chauffeur de taxis, dans le but de résoudre le problème des transports entre les communes et revitaliser les liaisons intercommunales. Selon la direction, les candidatures étaient suspendues depuis 2014. Entre-temps, la wilaya a vu naître de nouveaux pôles urbains comme Kalitoussa et la circonscription administrative Benmostefa Benaouda. L’expansion urbaine et démographique a aggravé la situation : les communes et localités d’Annaba souffrent aujourd’hui d’un transport public défaillant et irrégulier, particulièrement en fin de journée. Cette situation a favorisé l’essor du transport clandestin qui, bien que palliant cette carence, n’offre aucune garantie de sécurité, d’assurance ou de légalité, tant pour les conducteurs que pour les citoyens. Les difficultés s’accentuent durant la période estivale : des dizaines de milliers de citoyens des communes se retrouvent piégés chaque fin d’après-midi dans la ville d’Annaba, contraints d’attendre pendant des heures pour rentrer chez eux. Les habitants de Benmostefa Benaouda et des communes périphériques comme Seraïdi ou Chetaïbi sont particulièrement touchés. Face à cette problématique, la direction des Transports a étudié la question pour apporter des solutions adaptées, notamment pour les taxis, la question du transport par bus étant en cours de résolution avec l’augmentation du nombre de transporteurs. C’est pourquoi la direction a ouvert les candidatures pour l’obtention d’un carnet de chauffeur de taxis pour 2.000 nouvelles accréditations, sous certaines conditions. La principale exigence consiste à exercer l’activité sur des lignes de transport prédéfinies par la direction, en tant que taxieur ou partenaire (doubleur) d’un taxieur, de préférence en fin de journée pour garantir la continuité des prestations jusqu’en soirée. Ces conditions s’expliquent par le fait que la majorité des taxieurs actuellement en activité entre les communes travaillent uniquement le matin et l’après-midi, jusqu’à 16h00 ou 18h00. Actuellement, la direction des transports réceptionne les dossiers de candidature par courrier postal jusqu’au jeudi 31 juillet. Une cellule d’étude des dossiers examinera ensuite les candidatures pour établir une liste nominative des 2.000 candidats retenus, qui sera affichée à partir du mois d’août.

Tarifs réglementés… mais souvent ignorés

Par ailleurs, depuis le début de la saison estivale, plusieurs citoyens, notamment des visiteurs d’autres wilayas, ont signalé des abus de la part de taxieurs dans la wilaya. Bien que les tarifs de transport privé soient clairement définis et inchangés, plusieurs taxieurs pratiquent des tarifs exorbitants, particulièrement avec les étrangers. Plusieurs procédures permettent de lutter contre ces arnaques : se renseigner sur internet où les tarifs sont accessibles en un clic, demander à l’avance le prix de la course aux taxieurs, et signaler aux forces de l’ordre tout abus tarifaire. Il convient de rappeler que les taxieurs n’ont pas le droit de refuser de transporter les clients. Le problème principal demeure cependant le même : très peu de citoyens signalent les infractions des taxieurs. Cela est possible en utilisant le chiffre inscrit sur la porte du véhicule comme référence. Sans la collaboration citoyenne, la direction des Transports, au même titre que la Sûreté de wilaya, dispose d’une marge d’action légale limitée pour sanctionner les taxieurs qui ne respectent pas la convention des transports publics en vigueur.

Soufiane Sadouki

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