Censure au Maroc : une conférence sur la Nakba interdite
Produire un article de presse professionnel détaillé humanisé sur Les autorités marocaines ont interdit durant la fin de la semaine écoulée une conférence de l’historien israélien Ilan Pappé, prévue à Rabat, intitulée « Repenser le nettoyage ethnique de la Palestine ». Cette décision intervient alors que Pappé est reconnu pour ses positions critiques envers le […]

Produire un article de presse professionnel détaillé humanisé sur Les autorités marocaines ont interdit durant la fin de la semaine écoulée une conférence de l’historien israélien Ilan Pappé, prévue à Rabat, intitulée « Repenser le nettoyage ethnique de la Palestine ».
Cette décision intervient alors que Pappé est reconnu pour ses positions critiques envers le gouvernement sioniste et sa thèse sur la Nakba, qu’il décrit comme un nettoyage ethnique prémédité lors de la création de l’État d’Israël en 1948.
Le ministère marocain de l’Intérieur n’a pas officiellement commenté cette interdiction, cependant, des sources proches du dossier suggèrent que le Makhzen cherche à éviter toute initiative susceptible de compromettre ses relations diplomatiques avec l’entité sioniste, notamment dans le contexte des accords d’Abraham et de la normalisation des relations bilatérales.
Cette interdiction soulève des questions sur la liberté d’expression au Maroc, en particulier concernant les débats sur la question palestinienne. Elle intervient également dans un contexte international où les voix critiques de l’entité sioniste, comme celle de Pappé, rencontrent des obstacles. En France, par exemple, son ouvrage « Le Nettoyage ethnique de la Palestine » a été retiré des ventes par l’éditeur Fayard, avant d’être réédité par La Fabrique en mai 2024.
La censure de la conférence de Pappé au Maroc illustre les tensions entre les engagements diplomatiques du pays et son soutien traditionnel à la cause palestinienne. Elle met en lumière les défis auxquels sont confrontées les voix dissidentes dans le débat sur le conflit israélo-palestinien, tant au Maroc qu’à l’international. L’interdiction de la conférence d’Ilan Pappé illustre ainsi la ligne de crête sur laquelle évolue le Maroc.
Son ouvrage majeur, « Le Nettoyage ethnique de la Palestine », soutient la thèse que l’exode palestinien de 1948, la Nakba, n’était pas une conséquence involontaire de la guerre, mais bien le résultat d’un plan délibéré et prémédité de la part des dirigeants sionistes de l’époque visant à expulser la population arabe de Palestine pour établir un État à majorité juive. Une thèse qui dynamite le narratif officiel israélien et qui lui vaut autant l’admiration des défenseurs de la cause palestinienne que l’hostilité des cercles pro-gouvernementaux israéliens.
Les organisateurs de l’événement, qui espéraient offrir un espace de débat et de réflexion critique sur une question historique et mémorielle centrale, se retrouvent face à un mur. Pour beaucoup, l’invitation d’Ilan Pappé, juif israélien antisioniste, symbolisait justement la possibilité d’une discussion nuancée, distinguant la critique légitime d’une politique gouvernementale de l’antisémitisme.