Commentaire: Représentant

Après son humiliante défaite au Parlement en décembre dernier, qui a conduit à son départ par la petite porte de Matignon, Michel Barnier espérait pouvoir se reconstruire doucement une réputation politique en briguant, avec le soutien de son parti Les Républicains, la mairie de la deuxième circonscription de Paris. Mais la situation a rapidement viré […]

Sep 21, 2025 - 22:53
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Commentaire: Représentant

Après son humiliante défaite au Parlement en décembre dernier, qui a conduit à son départ par la petite porte de Matignon, Michel Barnier espérait pouvoir se reconstruire doucement une réputation politique en briguant, avec le soutien de son parti Les Républicains, la mairie de la deuxième circonscription de Paris. Mais la situation a rapidement viré au vinaigre, après que Rachida Dati, son ex-ministre de la Culture et membre de son parti, a décidé de se présenter contre lui. Une simple élection législative partielle s’est ainsi du jour au lendemain transformée en nouvelle bataille politique entre l’ex-Premier ministre éphémère d’Emmanuel Macron, 74 ans, et celle qui est encore à ce jour ministre en fonction. Toutefois, Barnier, favori de ce scrutin qui s’est tenu hier et dont les résultats définitifs de ce premier tour devraient être disponibles aujourd’hui, n’a finalement pas eu a affronter son ancienne ministre qui a abandonné la course, moyennant son intronisation par Les Républicains pour la mairie de Paris et évitant ainsi un duel fratricide. Si l’ex-Chef de gouvernement est élu, il sera le seul député LR de la capitale où depuis 2022 les 18 circonscriptions sont partagées entre la gauche et les macronistes. Son adversaire principal parmi les 17 candidats en lice : la socialiste Frédérique Bredin, 68 ans, une ancienne ministre des Sports de François Mitterrand, seule représentante de gauche. L’issue du scrutin, provoqué par l’invalidation par le Conseil constitutionnel de l’élection du député macroniste Jean Laussucq, fait assez peu de doutes dans cette circonscription d’environ 100 000 habitants, à cheval sur les 5e, 6e et 7e arrondissements, réputée imperdable par la droite. Seule la tenue ou pas d’un second tour reste en suspens, au vu notamment du risque d’abstention élevée, le scrutin exigeant qu’au moins un quart des électeurs inscrits se rendent aux urnes pour qu’un candidat puisse l’emporter dès le premier tour. La présidente du bureau de vote n°8, Céline Hervieu, également députée PS de la circonscription voisine, a constaté «une affluence particulièrement basse dans les isoloirs», a-t-elle dit à l’AFP. Elle comptabilisait hier seulement 70 votants à la mi-journée, sur plus de 1 000 inscrits. Frédérique Bredin espère mettre Michel Barnier en ballottage au second tour, prévu le 28 septembre, à l’aune des résultats des législatives de 2024 : la socialiste Marine Rosset, sa suppléante, avait créé la surprise en arrivant en tête du premier tour, sous la bannière du Nouveau front populaire. L’ancienne maire de Fécamp, qui voit en son adversaire le «symbole de l’échec gouvernemental», pense aussi que les «manœuvres» de la droite cet été repousseront une partie de l’électorat du centre droit. A droite de l’échiquier politique, le candidat LR affronte, outre le candidat Reconquête, Thierry Mariani, un ancien sarkozyste depuis passé au Rassemblement National. Ce scrutin sera aussi un test pour la droite traditionnelle qui a beaucoup souffert ces dernières années et qui survit désormais en s’appuyant sur le camp macroniste. Mais cet appui pourrait être mal vu par les électeurs de droite, y voyant une capitulation et qui pourraient soit s’abstenir, comme il semble qu’ils l’aient beaucoup fait, ou en votant pour la droite nationaliste.

F. M.