Dans les méandres modernes de l’Université de Xi’an : Science, culture et vision partagée
Dans les amphithéâtres modernes de l’Université du Nord-Ouest, la langue de la coopération scientifique se parle en deux accents : le mandarin et l’arabe. A Xi’an, ancienne capitale impériale devenue pôle universitaire de premier plan, une rencontre sino-algérienne a fait résonner une ambition commune ; celle de bâtir des ponts solides entre les chercheurs, les universités […] The post Dans les méandres modernes de l’Université de Xi’an : Science, culture et vision partagée appeared first on Le Jeune Indépendant.

Dans les amphithéâtres modernes de l’Université du Nord-Ouest, la langue de la coopération scientifique se parle en deux accents : le mandarin et l’arabe. A Xi’an, ancienne capitale impériale devenue pôle universitaire de premier plan, une rencontre sino-algérienne a fait résonner une ambition commune ; celle de bâtir des ponts solides entre les chercheurs, les universités et les secteurs stratégiques des deux pays.
Loin des projecteurs diplomatiques, c’est dans une atmosphère studieuse que les participants, étudiants, enseignants, experts, entrepreneurs ont échangé, durant un récent séjour, des thèmes qui unissent Alger et Pékin, à savoir l’enseignement, la recherche et les médias. Cette rencontre, a été marquée par plusieurs personnalités, notamment le discours de bienvenue de Mme Fan Daidi, vice-présidente de l’université, et M. Gao Jinxiao, directeur président de l’Université du Nord-Ouest, qui a introduit la séance académique en mettant en lumière les grands axes de la collaboration sino-arabe, soulignant le rôle de la recherche universitaire dans la consolidation des relations bilatérales.
En présence de nombreuses personnalités académiques, la délégation algérienne, le professeur Tian Hongzhi, enseignant-chercheur à la Faculté de gestion et d’économie de l’Université Northwest, a évoqué les défis auxquels a été confronté la Chine dans le domaine du réchauffement l’attention. Dans sa présentation intitulée « La transition énergétique dans le cadre des objectifs de neutralité carbone et la performance du marché chinois du carbone », il a dressé un état des lieux préoccupant du réchauffement climatique.
Le premier point abordé a concerné la nécessité de passer des énergies carbonées, largement utilisées dans le secteur industriel, à des sources d’énergies naturelles et renouvelables. Quant aux modalités de cette transition, il a évoqué la piste d’un « redéploiement économique réfléchi », susceptible de jouer un rôle clé dans la lutte contre le changement climatique.
La coopération comme levier écologique
À travers une vidéo de sensibilisation, le professeur Tian a rappelé que « les données historiques révèlent une transformation climatique profonde depuis les années 1850 jusqu’à 2020 ». Ce dérèglement s’illustre aujourd’hui par «la fonte accélérée des calottes glaciaires, des températures records, notamment en 2024, l’une des années les plus chaudes jamais enregistrées ».
Face à cette réalité, il a alerté sur le fait que « ces changements ne peuvent être inversés aisément ». Il a mis en garde : « Si la hausse des températures mondiales se poursuit, toute possibilité de retour en arrière pourrait être définitivement compromise ». D’où « l’urgence de réfléchir collectivement à des solutions concrètes et durables ».
Pour le professeur Tian, « la transition énergétique vers des sources renouvelables, combinée à une activation économique responsable, représente une réponse stratégique ». Dans cette perspective, les participants ont souligné que « la coopération sino-algérienne pourrait jouer un rôle décisif, notamment à travers le développement de technologies propres et la mise en place de partenariats autour de l’énergie durable ».
En outre, Mme Fan Daidi a rappelé que l’Université du Nord-Ouest, forte de ses 123 ans d’histoire, repose sur une tradition d’excellence fondée sur la valorisation de l’esprit national, l’ouverture internationale et le développement de la Chine occidentale. L’université s’appuie sur des atouts naturels et culturels majeurs (la chaîne de Qinling, le fleuve Jaune, la route de la soie) pour construire un paysage disciplinaire à dimension mondiale. Elle a formé plus de 400 000 talents dans des domaines variés, gagnant les titres de « berceau des élites du pétrole chinois », « pépinière d’économistes » et « terre d’éveil des écrivains ».
Cette institution académique fondée en 1902, pionnière dans les études sur le Moyen-Orient, compte aujourd’hui plus de 3 000 enseignants et employés, ainsi que 29 000 étudiants, dont plus de 600 étrangers. Ouverte sur le monde, elle coopère avec plus de 130 institutions dans une trentaine de pays. Elle a activement participé à l’initiative de la Ceinture et la Route, fondant plusieurs centres de recherche : Institut d’études sur le Moyen-Orient, Centre d’études sur la Syrie, l’Algérie, le Kazakhstan, etc. Elle est ainsi devenue une référence dans les études sur l’Asie occidentale, l’Afrique du Nord et l’Asie centrale.
Une étude consacrée à l’Algérie
Parmi les publications notables : le professeur Wang Tiezhen a dirigé l’histoire générale des pays arabes d’Afrique, une analyse des transformations civilisationnelles de la région. Le professeur Shao Liying, co-auteur de l’histoire de l’Algérie, a mis en lumière l’évolution historique du pays. Quant au professeur Zhang Yuyou a publié le Rapport national « Algérie », première étude systématique consacrée à l’Algérie, dans le cadre de la Ceinture et la Route. En outre, il a été indiqué que depuis 2020, 49 étudiants africains ont terminé leur cursus à l’UNO, et 16 autres y poursuivent leurs études, dont un doctorant algérien en sciences de la vie, a-t-elle expliqué.
Elle a également précisé que sous l’égide de plusieurs forums sino-arabes, l’UNO a intensifié ses échanges avec l’Algérie. En octobre 2023, elle a inauguré le premier Centre d’études algériennes en Chine. En novembre, une délégation s’est rendue à Alger pour signer des accords avec l’Université Alger III et le ministère de l’Enseignement supérieur. En mai 2024, elle a accueilli une formation pour diplomates algériens et une délégation d’anciens combattants. Ces initiatives renforcent le dialogue entre les deux civilisations.
En outre, Mme Fan Daidi, a souligné que « la visite de la délégation de journalistes et de chercheurs algériens s’inscrit donc dans une dynamique prometteuse de coopération durable entre les peuples et les institutions, sur les plans académique, scientifique et culturel ».
La cérémonie s’est clôturée par la remise de cadeaux symboliques au profit de la délégation algérienne, en signe d’amitié et de reconnaissance.
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