Départ

Cela fait 24 ans que Martine Aubry est la Maire de Lille. Celle qui était vue il y a quinze ans comme le futur président du Parti socialiste, et comme meilleure candidate pour les présidentielles par de nombreux militants, avait choisi de se mettre en retrait des instances officielles de son mouvement au lendemain de […]

Mars 7, 2025 - 20:15
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Départ

Cela fait 24 ans que Martine Aubry est la Maire de Lille. Celle qui était vue il y a quinze ans comme le futur président du Parti socialiste, et comme meilleure candidate pour les présidentielles par de nombreux militants, avait choisi de se mettre en retrait des instances officielles de son mouvement au lendemain de sa défaite contre Ségolène Royal. Après plus de deux décénnies de bons et loyaux services à la mairie de Lille, c’est logiquement émue que Martine Aubry a dit au revoir à ses collègues lors d’une conférence de presse jeudi. «On a besoin d’Audrey», a-t-elle déclaré à propos de la sénatrice du Nord, Audrey Linkenheld, à la suite de l’annonce de sa démission prochaine. La voix fébrile, l’édile marque une courte pause, puis reprend : «Excusez-moi, mais on travaille ensemble depuis tellement longtemps». Le nom de sa collègue Audrey Linkenheld figurait d’ailleurs parmi les possibles remplaçants de l’élue de 74 ans annoncée sur le départ depuis plusieurs mois. Mais après avoir longtemps vanté son bilan à la tête de la ville, Martine Aubry a finalement invité le conseil municipal à élire son premier adjoint, Arnaud Deslandes, 42 ans, qui se tenait à ses côtés. «Audrey pourrait être un maire de haut niveau, mais nous avons besoin d’elle au Sénat», a-t-elle expliqué face aux journalistes. L’emblématique maire socialiste de Lille depuis 2001 et ancienne ministre qui a porté la réforme des 35 heures, a annoncé sa démission «mi-mars», à un an des prochaines élections municipales. «Je suis élue à Lille depuis 30 ans, je suis maire depuis 24 ans, ça ne vous a pas échappé», a ironisé Martine Aubry, assurant toutefois avoir «encore de l’énergie et des idées» pour sa ville. «Depuis le début, je m’étais dit qu’il faudrait arriver à partir un an avant les élections municipales, pour mettre en place la nouvelle équipe», a finalement expliqué l’édile. Toutes les conditions qu’elle s’était fixées étant réunies, elle juge le moment opportun : «Le temps est venu de passer la main à une nouvelle génération». Un passage de flambeau qu’elle dit faire «avec une très grande sérénité». La septuagénaire avoue tout de même : «J’allais presque dire avec un vrai bonheur, même si le cœur est pincé évidemment». Si elle a été beaucoup critiquée durant ces décénnies de carrière, elle représentait également une époque où le PS dominait la vie politique française. Son départ marque bien la fin d’une époque et peut-être que le Parti socialiste ne sera plus jamais aussi fort que comme il l’était il y a encore 10 ans de cela.