Dialogue

Il y a quelques mois, alors que les médias américains continuaient a annoncer une très probable victoire de Kamala Harris à la présidentielle du 5 novembre 2024, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un avait déclaré de son côté qu’en cas de victoire du candidat républicain, il serait enclin à rouvrir le dialogue avec la Maison-Blanche, comme […]

Jan 24, 2025 - 20:22
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Dialogue

Il y a quelques mois, alors que les médias américains continuaient a annoncer une très probable victoire de Kamala Harris à la présidentielle du 5 novembre 2024, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un avait déclaré de son côté qu’en cas de victoire du candidat républicain, il serait enclin à rouvrir le dialogue avec la Maison-Blanche, comme cela avait déjà été le cas en 2018 lors du premier mandat de Donald Trump. Jeudi, quelques jours après sa prise de fonctions, c’est ce dernier qui s’est dit désireux de reprendre contact avec l’homme d’État nord-coréen, «un type intelligent» que le président américain avait rencontré trois fois lors de son premier mandat, mais sans avancée sur le nucléaire. Interrogé sur Fox News, le nouvel occupant du Bureau ovale a réaffirmé que Kim Jong-Un l’«aimait et qu’il s’entendait bien avec lui». Alors que l’animateur vedette de la chaîne, Sean Hannity, tout acquis à sa cause, demandait à Donald Trump s’il reprendrait contact avec lui, il a répondu : «Ouais, je le ferai». «Kim Jong-Un est un type intelligent», a assuré le président américain. Premier chef de l’État américain en exercice à rencontrer un membre de la dynastie Kim, Donald Trump entretenait une relation épistolaire bien connue avec Kim Jong-Un. Les deux hommes se sont rencontrés la première fois lors d’un sommet historique en juin 2018 à Singapour, la seconde à Hanoï en février 2019, un échec, et la dernière fois sur la frontière entre les deux Corées en juin 2019. Les États-Unis et Pyongyang ont tenu leurs derniers pourparlers sur la dénucléarisation à Stockholm en octobre 2019, mais sans véritable progrès. Il y a une semaine, le républicain Marco Rubio, qui n’avait pas encore été confirmé par le Sénat comme chef de la diplomatie de Donald Trump, avait qualifié Kim Jong-Un de «dictateur» et affirmé que Washington s’efforcerait au maximum d’éviter une crise avec ce pays. D’après Rubio, le dirigeant nord-coréen «voit les armes nucléaires comme sa police d’assurance pour rester au pouvoir, et c’est tellement important pour lui qu’aucune quantité de sanctions ne l’a dissuadé de développer cette capacité nucléaire». Le nouveau secrétaire d’État avait toutefois salué l’approche de Donald Trump sous son premier mandat, reconnaissant qu’il était lui-même «très sceptique» à l’époque. «Au bout du compte, il n’est pas parvenu (à un accord) durable. Mais il a réussi (…) à faire cesser les tests de missiles. Cela n’a pas arrêté le développement du programme, mais au moins, cela a calmé la situation», avait ajouté la semaine dernière Marco Rubio. Pendant la campagne présidentielle, Donald Trump avait affirmé que Kim Jong-Un «aimerait» le voir revenir à la Maison-Blanche, et qu’il s’entendait bien avec lui. «Kim me dit tout. Il m’a tout dit», s’était-il vanté auprès du journaliste américain Bob Woodward pour son livre Rage en 2020. Reste à voir si le président américain, dont le retour à la Maison-Blanche fut un véritable tour de force, réussira à briser une fois encore le mur nord-coréen pour ouvrir un dialogue afin de négocier non seulement la paix entre Pyongyang et Washington, mais également et cela pourrait être même plus ardu, la paix avec Séoul.