Faire connaître l’Algérie aux Algériens: Les Randonneurs du Sahel de Béjaïa
Les Randonneurs du Sahel (Béjaïa), un groupe qui sort du lot et qui s’est donné comme mission de faire connaître l’Algérie aux Algériens. «Faire découvrir l’Algérie aux Algériens est notre hantise depuis plusieurs années déjà». Plusieurs sorties sont déjà organisées au niveau de certaineswilayas du pays. Nous avons pris le temps nécessaire pour savourer les […]

Les Randonneurs du Sahel (Béjaïa), un groupe qui sort du lot et qui s’est donné comme mission de faire connaître l’Algérie aux Algériens. «Faire découvrir l’Algérie aux Algériens est notre hantise depuis plusieurs années déjà».
Plusieurs sorties sont déjà organisées au niveau de certaineswilayas du pays. Nous avons pris le temps nécessaire pour savourer les différentes publications des membres de ce magnifique groupe et avons bien aimé leurs sorties au niveau des wilayas de l’est, notamment Annaba, Constantine, El Taref, de l’ouest, Oran et Tlemcen, ainsi que dans les Aurès (Batna et Khenchala) et vers la porte du désert (Biskra).
Les Randonneurs du Sahel (Bejaia) ont sillonné presque tous les coins des wilayas de Béjaia, Tizi Ouzou, Bouira et Jijel.
Nous avons amèrement remarqué que la nouvelle génération ne connaît pas du tout son pays et le meilleur d’entre elle connaît une dizaine de wilayas alors que notre pays en possède 58, surtout avec le système d’une université pour chaque wilaya. Il faut bien l’avouer, ce système est plein de lacunes puisqu’il ne favorise pas la mobilité des jeunes à travers les différentes régions du pays. Nous sommes convaincus qu’il faut repenser ce système d’universités pour permettre aux étudiants d’étudier loin de chez eux, car il est très important de mélanger les Algériens de différentes régions dans une cité universitaire, un campus universitaire. C’est de cette manière que l’on pourra réduire les incompréhensions entre les Algériens et Algériennes et diminuer le racisme et le régionalisme entre les enfants du même pays ! Il n’est pas difficile de remarquer la différence entre les étudiants qui ont fait leurs études loin de leur lieu de résidence, qui ont donc habité des cités universitaires, et ceux qui ont étudié dans des universités de leur lieu de résidence. Les voyages forment la jeunesse et nous en sommes certain. C’est pour cela que nous souhaitons que les hautes autorités de notre pays pensent sérieusement à trouver un moyen pour pousser nos jeunes à êtres mobiles et se déplacer régulièrement à travers les différentes wilayas du pays pour mieux se connaître et s’apprécier. Nous pensons que le système militaire est un bon exemple. Un jeune d’une wilaya X, envoyé loin même très loin de son lieu de résidence, dès son service national terminé, revient avec une mentalité plus ouverte et plus nationale, ne voyant plus les choses seulement à travers sa région ou sa wilaya. Il y a également le problème de l’ANEM qui nous chagrine. Pour travailler il faut être un résident du coin, une erreur monumentale qui décourage les Algériens à travailler loin de leur lieu de résidence, ce qui favorise le douarisme. Un débat sérieux doit être engagé dans le sens de mélanger les Algériens entre eux dans le but sortir avec un véritable citoyen qui pense pays. Les Américains disent «nation is like a body» (la nation est comme le corps). Si vous avez un mal de tête, c’est tout le corps qui souffre, un mal dans n’importe quelle partie du corps, c’est tout le corps qui aura mal. Les évènements du 11 septembre à New York ont fait trembler toutes l’Amérique. Nous souhaitons un évènement en Algérie pour faire vibrer tout le pays. Voilà comment nous pourrons parler du «moi national», qui constitue la meilleure manière de construire un véritable front intérieur contre les convoitises de l’Occident qui œuvre pour le morcellement des pays en alimentant les divisions. Les Randonneurs du Sahel ont fait visiter 25 wilayas à leurs membres, notamment Setif (Djemila), Jijel, Mila, Skikda, Constantine, Batna, Khenchela, Guelma, Souk Ahras, Tlemcen, Oran, Tipaza, Alger, Tizi Ouzou, Bouira, M’sila, Boussaâda, Ghardaïa, Timimoun, Oued souf, Biskra, El Bayed, Taref, Annaba, Béjaïa. Youcef Merah, membre des Randonneurs du Sahel est aussi poète et écrivain. «Les randonneurs du Sahel Béjaïa, un groupe qui marche pour nous dire que toutes les idées positives peuvent marcher, elles aussi. Avec les Randonneurs du Sahel de Béjaïa, le voyage compte plus que la destination. Eh, oui, c’est vrai. Le plaisir n’est jamais définitivement repéré et défini. C’est vrai, le bonheur peut abonder dans son patio, à quelques encablures de chez soi, c’est vrai aussi qu’il peut arriver très tôt, mais contre toute attente, il peut aussi s’avérer très lointain, tout comme ce mirage inatteignable. C’est pourquoi nous sommes à la quête du plaisir tels de petits enfants émerveillés par tout ce qui brouillerait les idées reçues et les limites volontairement tracées par bien d’adultes habitués à ne roder qu’autour de leurs silhouettes pour restreindre jusqu’à l’étouffement leur quotidien, leur portée visuelle et leur entourage humain. Nous voyageons pour rencontrer les autres et mettre nos pieds sur ces recoins et antres tant appréhendés. Nous voyageons pour voir et parler à ceux qui ne peuvent venir chez nous ou aller chez bien d’autres comme nous. Nous rehaussons leurs régions et honorons leurs habitudes. Nous mangeons dans leurs couverts, mettons leurs habits, serrons nos mains dans les leurs et soignons notre verbe devant eux pour écarter toute forme de dissonance. Nous ne marchons pas seulement, nous faisons marcher les pendules restées longuement à l’arrêt. Nous traversons des ponts, mais nous-mêmes devenons des ponts humains, des ponts itinérants, des colporteurs d’idées, des troubadours muets, des amoureux qui partent à chaque fois chanter leurs sérénades sous les fenêtres de notre préférée, notre bien-aimée qui est l’Algérie», dit-il
Hafit Zaouche