Fardeau

Que ce soit le président français, Emmanuel Macron, ou la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, de nombreux responsables européens se sont impliqués très tôt dans le conflit opposant la Russie à l’Ukraine, n’hésitant pas à fournir armement, argent et même offrir une possible intégration de Kiev au sein de l’Union européenne […]

Août 22, 2025 - 20:48
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Fardeau

Que ce soit le président français, Emmanuel Macron, ou la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, de nombreux responsables européens se sont impliqués très tôt dans le conflit opposant la Russie à l’Ukraine, n’hésitant pas à fournir armement, argent et même offrir une possible intégration de Kiev au sein de l’Union européenne et un soutien à une adhésion à l’Otan. Par ailleurs, si les États-Unis de Joe Biden ont largement contribué à l’effort de guerre ukrainien, l’implication politique de Washington est restée bien en-deçà de celle des Européens. Aujourd’hui, il semble donc naturel pour l’administration Trump, qui se veut bien plus mesurée dans son attitude face à ce conflit, que les Européens soient en première ligne pour gérer l’après-coup de la guerre, après la fin du processus de paix. Le vice-président américain JD Vance a en effet averti les Européens qu’ils devraient supporter «la plus grande part du fardeau» pour l’Ukraine, au moment où la question des garanties de sécurité apportées par les Occidentaux à Kiev se trouve au cœur des tractations diplomatiques. «Les Européens vont devoir prendre la plus grande part du fardeau. C’est leur continent, leur sécurité», a fait valoir JD Vance, lors d’une interview diffusée sur Fox News mercredi soir. «L’Ukraine veut être sûre qu’elle ne sera pas envahie de nouveau par la Russie», a expliqué JD Vance, «les Russes veulent certaines parties du territoire, la plupart d’entre elles qu’elles occupent, mais d’autres non», a-t-il avancé. Dans des propos tenus mercredi et publiés jeudi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a conditionné une rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine à la définition des grandes lignes d’un accord avec les Occidentaux sur les garanties de sécurité pour son pays. Interrogé par la journaliste de Fox News sur l’argent dépensé pour l’Ukraine, le vice-président des États-Unis a répondu : «Je ne crois pas que nous devrions porter le fardeau». «Je pense que nous devons aider si c’est nécessaire pour arrêter la guerre et les tueries, mais je crois que nous devrions attendre, et le président attend certainement que l’Europe joue le premier rôle», a insisté JD Vance. La Russie a pour sa part averti mercredi que toute discussion sur les garanties de sécurité que les Occidentaux envisagent de donner à l’Ukraine qui ne prendrait pas en compte la position de Moscou ne mènerait «nulle part». Moscou a aussi une nouvelle fois calmé les ardeurs concernant un potentiel sommet entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, arguant qu’une telle rencontre devrait être «préparée avec le plus grand soin». Pour sa part, JD Vance a dit espérer cette rencontre, même si tous les détails d’un éventuel accord de paix ne sont pas finalisés. «Parfois, une rencontre en face-à-face entre dirigeants peut permettre de débloquer une situation que leurs équipes n’ont pas nécessairement pu résoudre», a dit le vice-président. Les Européens, pour leur part, frustrés de jouer les seconds couteaux dans les négociations des Américains, des Russes et des Ukrainiens, sont ainsi invités à jouer un rôle important. Pas le plus prestigieux, celui de faiseurs de paix, mais essentiel pour le maintien de celle-ci, si un accord arrivait à être trouvé entre Moscou et Kiev. Reste à voir si les Européens seront partants pour une telle position, car si l’on devine que Macron sera ravi, d’autres dirigeants ne souhaitent pas impliquer leur pays plus avant, et encore moins continuer à dépenser l’argent de leurs contribuables et peut-être même avoir à envoyer sur place certains de leurs effectifs militaires dans un conflit qui leur a déjà coûté plus de 160 milliards d’euros.