Lutte contre le cancer du sein : Deux Mammobiles en service

À l’occasion d’Octobre rose, mois dédié à la sensibilisation au cancer du sein, le ministère de la Santé, en collaboration avec les associations, les institutions publiques et les partenaires du secteur pharmaceutique, intensifie la lutte contre la maladie.

Le lancement officiel, demain, de deux unités mobiles de mammographie, en partenariat avec les laboratoires Roche Algérie et l’association El Amel  des malades cancéreux, marque une avancée majeure dans l’élargissement de l’accès au dépistage précoce, notamment dans les régions éloignées, a affirmé Hamida Kettab, présidente de l’association El Amel.

Soulignant la dynamique nationale en faveur d’une meilleure prévention et d’une prise en charge plus équitable, Mme Kettab a insisté sur le fait qu’aujourd’hui, le cancer n’est plus une maladie forcément mortelle. « Grâce aux avancées enregistrées ces dernières années, les patientes ont désormais accès à des traitements efficaces et à une meilleure prise en charge », a-t-elle déclaré hier lors d’une conférence de presse organisée conjointement avec Roche Algérie.

Elle rappelle que le dépistage précoce demeure la pierre angulaire de la lutte contre le cancer du sein. « Les femmes de moins de 40 ans ne sont pas concernées par le dépistage systématique, sauf en cas d’antécédent familial ou après la détection d’une anomalie. En Algérie, plus de 12% des cas concernent des femmes de moins de 35 ans », souligne-t-elle.

Mme Kettab a également salué les progrès réalisés dans le domaine de la prise en charge. « Il y a quelques années, notre pays ne comptait que sept centres anticancéreux. Aujourd’hui, nous en avons vingt-deux, dotés d’équipements modernes et performants. C’est un acquis majeur et un pas géant », a-t-elle indiqué.

Selon la présidente de l’association El Amel, les dernières années ont été marquées par une nette amélioration du diagnostic précoce. « Les femmes se dirigent désormais plus tôt vers le diagnostic. Les cas sont souvent détectés à un stade précoce. C’est un signe fort que la sensibilisation porte ses fruits », s’est-elle réjouie. Mme Kettab a, par ailleurs, rappelé que plusieurs études scientifiques démontrent un lien entre certains essais nucléaires et l’apparition de cancers, appelant à renforcer la recherche dans ce domaine.

Concernant le dépistage, elle salue l’initiative du ministère de la Santé qui a mis en service deux unités mobiles de mammographie. « Ces mammobiles nous permettront d’aller vers les régions les plus éloignées. Les examens, diagnostics et orientations seront effectués sur place. C’est une avancée concrète et très attendue », a-t-elle précisé.

Supervision et coordination nationale

Mme Kettab a également salué la décision du ministère de la Santé de superviser l’ensemble des opérations de dépistage, y compris celles menées dans le secteur privé. « Avant de lancer une campagne, il faut mettre en place un circuit complet de prise en charge. L’association El Amel agit comme un pont entre la stratégie nationale, les acteurs de terrain et les partenaires institutionnels », a-t-elle expliqué.

La présidente de l’association El Amel a rappelé que la lutte contre le cancer du sein repose sur une coopération à trois niveaux. Le ministère de la Santé, garant de la stratégie nationale et de la légitimité des actions, les associations de patients, qui représentent la voix du malade et assurent le lien entre les autorités et le terrain, et enfin les partenaires privés, tels que les laboratoires Roche Algérie, qui apportent expertise scientifique, moyens matériels et soutien logistique.

« Ensemble, nous formons un triangle solidaire dont le centre est le patient. Chaque acteur a un rôle à jouer pour donner à toutes les femmes, où qu’elles se trouvent, la même chance d’accès au dépistage et aux soins », souligne Mme Kettab. Elle a insisté sur la nécessité de renforcer la culture de la prévention et de la santé, un travail de longue haleine porté par la société civile et soutenu par les médias.

« La première étape de la caravane de dépistage concernera la wilaya d’Adrar, avant de se rendre à Béni Abbès et Béchar. Ces unités mobiles, entièrement équipées des dernières technologies, permettront d’assurer sur place le dépistage et le diagnostic précoce », a-t-elle annoncé.

De son côté, Mme Aziza Chaabane, directrice médicale chez Roche Algérie, a rappelé la gravité de la situation. « Lorsqu’on observe les chiffres au niveau mondial, ils sont alarmants, notamment en Algérie, où le cancer du sein représente la première cause de cancer et la première cause de mortalité chez la femme. Notre priorité est d’offrir de meilleures chances de survie aux patientes », a-t-elle indiqué. Elle a insisté sur la transformation profonde de la maladie, car, selon elle, aujourd’hui, on ne parle plus du cancer comme d’une maladie forcément fatale, mais comme d’une maladie chronique grâce aux progrès réalisés.

« Les traitements sont moins lourds, plus efficaces et permettent une meilleure qualité de vie. Nous visons aussi à alléger le fardeau de la maladie pour les patientes, leurs familles et le système de santé », a-t-elle affirmé. Et d’ajouter : « Nous travaillons à élargir l’accès au dépistage, notamment dans les régions éloignées, tout en valorisant les compétences locales. Notre ambition est de collaborer étroitement avec les autorités sanitaires et la société civile pour réduire ensemble l’impact du cancer du sein ».

Pour Hamida Kettab, les efforts conjoints commencent à porter leurs fruits. « Il y a quelques années, au CPMC, la majorité des femmes arrivaient à un stade avancé de la maladie. Aujourd’hui, 68% des cas sont diagnostiqués à un stade précoce. C’est le résultat d’un travail collectif et de campagnes de sensibilisation efficaces », s’est-elle réjouie. Et de conclure sur une note d’espoir, exprimant sa fierté de ce qui a été accompli. « C’est du concret, et en ce mois d’octobre, je veux parler en rose », a-t-elle affirmé.

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