Aït Tizi (Sétif): Un havre de paix au cœur des montagnes
Perchée entre ciel et mer, à la frontière de la wilaya de Béjaïa, la commune d’Aït Tizi se dévoile comme un écrin préservé de beauté et de quiétude. À seulement 16 kilomètres de Bouandas et à une trentaine de kilomètres de la Méditerranée, elle offre à ses visiteurs un décor de carte postale : des […]

Perchée entre ciel et mer, à la frontière de la wilaya de Béjaïa, la commune d’Aït Tizi se dévoile comme un écrin préservé de beauté et de quiétude. À seulement 16 kilomètres de Bouandas et à une trentaine de kilomètres de la Méditerranée, elle offre à ses visiteurs un décor de carte postale : des montagnes culminant à plus de 1 300 mètres, des vallées profondes où serpentent des rivières claires, et, à l’horizon, l’éclat bleu de la mer que l’on devine au loin.
Par Hafit Zaouche
Aït Tizi, c’est une mosaïque de villages aux noms sonores et poétiques : Aït Aïssa Ouali, Hamama, Tharamlith, Imrabtane, Thanarine, ou encore Ighil Izougaghen… Chacun d’eux conserve l’âme de la région, entre traditions séculaires et hospitalité chaleureuse. Ici, la montagne est partout. Elle offre, à chaque détour, des panoramas à couper le souffle : forêts verdoyantes, pentes abruptes enneigées en hiver, sources thermales qui jaillissent d’entre les rochers. Cette nature, encore intacte, n’est pas seulement un paysage : elle est un refuge, une respiration. En s’aventurant sur les hauteurs, le voyageur peut goûter à ce paradoxe unique : sentir la caresse de l’air marin tout en respirant les bouffées d’oxygène offertes par les massifs forestiers. Peu d’endroits réunissent une telle dualité, où la montagne s’ouvre sur la mer, où le silence se mêle au chant des rivières.
Nous avons sillonné les villages d’Aït Tizi avant de rejoindre le chef-lieu. La randonnée fut exigeante, parfois rude, mais d’une intensité rare. Chaque pas sollicitait nos muscles, chaque montée éprouvait notre souffle, mais la récompense était là : des paysages d’une beauté brute et la sensation d’être en communion avec la terre.
Sur le chemin du retour, de Aït Tizi à Souk El Ténine, en passant par Taremelit, Ighil Wis, Tifernine, Bouamara, Im3arten, Iwrissin, Tizi N’Berber et enfin Aokas, des chansons algériennes résonnaient comme un hymne à la liberté et à la montagne. La musique accompagnait nos pas, sublimait nos émotions, comme pour graver cette traversée dans notre mémoire. Un itinéraire que l’on ne peut que recommander à tous les amoureux de la nature, à ceux qui veulent marcher pour mieux se retrouver.
Mais Aït Tizi, ce n’est pas seulement un paysage, c’est aussi une culture vivante. La commune a accueilli en 2022 son premier Festival national du tourisme de montagne, un événement qui met en avant les atouts naturels mais aussi les traditions locales.
Parmi celles-ci, l’Ouziaa, partage ancestral de la viande entre familles, symbolise la solidarité et la fraternité qui soudent encore les habitants. Ici, l’hospitalité n’est pas un mot, c’est un mode de vie. Avec ses sources thermales, ses cascades, ses forêts et ses montagnes, Aït Tizi possède toutes les potentialités pour devenir un pôle majeur du tourisme de montagne, attirant aussi bien les visiteurs nationaux qu’internationaux. Plus qu’un simple détour touristique, cette région est une invitation à l’apaisement, à la rencontre et à la découverte d’un patrimoine encore jalousement protégé.
Aït Tizi, entre ciel et mer, reste ce havre de paix où la nature, la culture et la mémoire se conjuguent pour offrir au visiteur bien plus qu’un voyage : une expérience intime et inoubliable.
H. Z.