Geste d’apaisement de l’ambassade de France en Algérie : Des intentions en attendant les actes
« Conformément au travail de vérité engagé par le président de la République sur notre histoire coloniale en Algérie, le chargé d’affaires a déposé une gerbe sur le lieu de mémoires des victimes des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata en mai et juin 1945. Les travaux historiques conduits dans le cadre de la commission mixte […] The post Geste d’apaisement de l’ambassade de France en Algérie : Des intentions en attendant les actes first appeared on L'Est Républicain.

« Conformément au travail de vérité engagé par le président de la République sur notre histoire coloniale en Algérie, le chargé d’affaires a déposé une gerbe sur le lieu de mémoires des victimes des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata en mai et juin 1945. Les travaux historiques conduits dans le cadre de la commission mixte des historiens franco-algériens doivent se poursuivre ». Le contenu du communiqué de l’ambassade de France en Algérie est très significatif à plusieurs égards. L’emploi du terme « massacres » constitue une reconnaissance officielle d’un fait génocidaire, même si le ou les auteurs du texte évitent soigneusement d’évoquer ouvertement la responsabilité de la France. En se rendant sur le lieu symbolisant les massacres du 8 mai 1945, qui ont touché des villes et des villages sur une grande partie de l’Algérie, le chargé d’affaires de l’ambassade de France en Algérie aura manifesté publiquement la volonté exprimée par une partie des autorités françaises, qui consiste à mettre un terme à cette crise qui trop duré entre les deux pays. Cette voie de la sagesse appelant à l’apaisement sera-t-elle entendu dans un contexte marqué par la montée en puissance d’une extrême-droite nostalgique et revancharde ? L’avenir proche nous le dira. L’appel pour la reprise des travaux de la commission mixte algéro-française est certes un indice positif, mais il démontre l’existence de forces hostiles au rapprochement entre l’Algérie et la France. La montée en puissance des cercles nostalgiques de l’Algérie « française » ainsi que la déferlante médiatique anti-algérienne, qui sévit depuis quelque temps en France ont juré de sonner le glas de la commission d’historiens chargée de traiter les litiges sur les questions mémorielles. En décembre dernier, Benjamin Stora ne s’est pas prononcé ouvertement sur la question, mais ses déclarations sur le plateau de C politique concernant l’arrêt des travaux de ladite commission avaient suscité de nombreuses questions sur le message qu’il voulait faire passer à travers ses propos. « Le travail de la commission a cessé après l’intervention de facteurs politiques et diplomatiques », avait-il déclaré. A Paris, le clan des révisionnistes ne lâche pas prise afin de faire un pressing sans précédent pour pousser l’Elysée à faire marche arrière à propos du dossier mémoriel. L’acharnement avec lequel certaines personnalités s’en prennent à l’Algérie illustre tout à fait les nouvelles données. Comme quoi, les bonnes intentions ne suffisent pas, si elles ne sont pas accompagnées d’une volonté politique affirmée.
Mohamed M
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