Guterres "vivement préoccupé" face à la détérioration continue de la situation au Sahara occidental occupé

NEW YORK (Nations unies) - Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exprimé sa "vive préoccupation" face à la poursuite de la détérioration de la situation dans les territoires sahraouis occupés, du fait des violations continues des droits de l'Homme commises par le Maroc, tout en se disant "convaincu" qu'il est possible de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui permette l'autodétermination du peuple sahraoui. Dans un rapport sur la question du Sahara occidental qui couvre la période du 1er juillet 2024 au 30 juin 2025 dans le cadre du point 58 de l'ordre du jour : "Application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples colonisés", rendu public samedi, Guterres a déclaré: "Je reste vivement préoccupé par l'évolution de la dynamique au Sahara occidental. La détérioration continue de la situation est alarmante et intenable, et il est urgent de renverser la tendance pour éviter toute nouvelle escalade". Evoquant les violations marocaines commises dans les territoires occupés, le patron de l'ONU a souligné, dans son rapport, que l'occupant marocain "continue d'interdire au Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme (HCDH) l'accès au territoire depuis 2015, malgré de multiples requêtes en ce sens et en dépit des résolutions du Conseil de sécurité sur la question, la dernière en date étant la résolution 2756 (2024)". Et de préciser dans ce contexte que "l'absence de surveillance indépendante, impartiale, globale et régulière de la situation des droits humains reste un obstacle majeur à une évaluation exhaustive de la situation", avant d'ajouter que "selon certaines informations, les observateurs internationaux, notamment des parlementaires, des chercheurs, des journalistes et des avocats continuent de se heurter à des restrictions d'accès, des dizaines d'entre eux s'étant vu refuser l'entrée ou ayant été expulsés au cours de la période considérée". M. Guterres a aussi évoqué, dans son rapport, les violations marocaines subies par 79 militants sahraouis, ainsi que celles liées au soi-disant "projets d'aménagement côtier" impliquant l'acquisition de terres à grande échelle, la destruction de propriétés privées et des déplacements de populations. Au sujet des prisonniers sahraouis du groupe "Gdeim Izik" qui restent dispersés dans des prisons en dehors du Sahara occidental, où ils purgent de longues peines d'emprisonnement, le Secrétaire général onusien a fait savoir que le Groupe de travail sur la détention arbitraire a constaté, dans son rapport en novembre 2024, que le gouvernement d'occupation marocain "n'avait pris aucune mesure pour donner suite à son avis 2023/23 et a mis l'accent sur la dégradation des conditions de détention, notamment l'isolement, l'absence de contact avec les familles et l'accès restreint aux soins médicaux". Le HCDH a également reçu, selon M. Guterres, des informations sur des violations similaires, notamment "des traitements discriminatoires visant d'autres détenus sahraouis et au moins un décès survenu en détention". Selon les informations reçues également par le HCDH, a-t-il poursuivi, "l'espace civique se réduit de plus en plus et des restrictions sont imposées à l'exercice par les Sahraouis de leurs droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion pacifique". D'après la même source, les forces d'occupation marocaines ont "réprimé des manifestations et des événements en faveur de l'autodétermination, ce qui aurait eu des répercussions particulièrement importantes sur les défenseuses sahraouies des droits humains". Face à cette situation, M. Guterres a demandé "un changement de cap sans délai, avec l'aide de l'ONU et l'appui de l'ensemble de la communauté internationale afin de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable" par les parties au conflit, à savoir le Maroc et le Front Polisario. Le chef de l'ONU a conclu son rapport, qui devra être présenté en septembre prochain devant la 80e session de l'Assemblée générale des Nations unies, en affirmant qu'"à l'approche du 50e anniversaire du conflit et dans ce contexte difficile, il reste plus urgent que jamais de trouver une solution politique à la question du Sahara occidental". Il a exprimé sa conviction quant à la possibilité de "parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui permette l'autodétermination du peuple sahraoui", conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. 

Août 24, 2025 - 15:00
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Guterres "vivement préoccupé" face à la détérioration continue de la situation au Sahara occidental occupé
Guterres "vivement préoccupé" face à la détérioration continue de la situation au Sahara occidental occupé

NEW YORK (Nations unies) - Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exprimé sa "vive préoccupation" face à la poursuite de la détérioration de la situation dans les territoires sahraouis occupés, du fait des violations continues des droits de l'Homme commises par le Maroc, tout en se disant "convaincu" qu'il est possible de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui permette l'autodétermination du peuple sahraoui.

Dans un rapport sur la question du Sahara occidental qui couvre la période du 1er juillet 2024 au 30 juin 2025 dans le cadre du point 58 de l'ordre du jour : "Application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples colonisés", rendu public samedi, Guterres a déclaré: "Je reste vivement préoccupé par l'évolution de la dynamique au Sahara occidental. La détérioration continue de la situation est alarmante et intenable, et il est urgent de renverser la tendance pour éviter toute nouvelle escalade".

Evoquant les violations marocaines commises dans les territoires occupés, le patron de l'ONU a souligné, dans son rapport, que l'occupant marocain "continue d'interdire au Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme (HCDH) l'accès au territoire depuis 2015, malgré de multiples requêtes en ce sens et en dépit des résolutions du Conseil de sécurité sur la question, la dernière en date étant la résolution 2756 (2024)".

Et de préciser dans ce contexte que "l'absence de surveillance indépendante, impartiale, globale et régulière de la situation des droits humains reste un obstacle majeur à une évaluation exhaustive de la situation", avant d'ajouter que "selon certaines informations, les observateurs internationaux, notamment des parlementaires, des chercheurs, des journalistes et des avocats continuent de se heurter à des restrictions d'accès, des dizaines d'entre eux s'étant vu refuser l'entrée ou ayant été expulsés au cours de la période considérée".

M. Guterres a aussi évoqué, dans son rapport, les violations marocaines subies par 79 militants sahraouis, ainsi que celles liées au soi-disant "projets d'aménagement côtier" impliquant l'acquisition de terres à grande échelle, la destruction de propriétés privées et des déplacements de populations.

Au sujet des prisonniers sahraouis du groupe "Gdeim Izik" qui restent dispersés dans des prisons en dehors du Sahara occidental, où ils purgent de longues peines d'emprisonnement, le Secrétaire général onusien a fait savoir que le Groupe de travail sur la détention arbitraire a constaté, dans son rapport en novembre 2024, que le gouvernement d'occupation marocain "n'avait pris aucune mesure pour donner suite à son avis 2023/23 et a mis l'accent sur la dégradation des conditions de détention, notamment l'isolement, l'absence de contact avec les familles et l'accès restreint aux soins médicaux".

Le HCDH a également reçu, selon M. Guterres, des informations sur des violations similaires, notamment "des traitements discriminatoires visant d'autres détenus sahraouis et au moins un décès survenu en détention".

Selon les informations reçues également par le HCDH, a-t-il poursuivi, "l'espace civique se réduit de plus en plus et des restrictions sont imposées à l'exercice par les Sahraouis de leurs droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion pacifique".

D'après la même source, les forces d'occupation marocaines ont "réprimé des manifestations et des événements en faveur de l'autodétermination, ce qui aurait eu des répercussions particulièrement importantes sur les défenseuses sahraouies des droits humains".

Face à cette situation, M. Guterres a demandé "un changement de cap sans délai, avec l'aide de l'ONU et l'appui de l'ensemble de la communauté internationale afin de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable" par les parties au conflit, à savoir le Maroc et le Front Polisario.

Le chef de l'ONU a conclu son rapport, qui devra être présenté en septembre prochain devant la 80e session de l'Assemblée générale des Nations unies, en affirmant qu'"à l'approche du 50e anniversaire du conflit et dans ce contexte difficile, il reste plus urgent que jamais de trouver une solution politique à la question du Sahara occidental".

Il a exprimé sa conviction quant à la possibilité de "parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui permette l'autodétermination du peuple sahraoui", conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.