Hôpitaux français : nouveau renfort de médecins algériens en 2025

L’extrême droite et la droite extrême française qui manipulent, avec l’amplification des médias du groupe Bolloré, les chiffres de l’immigration algérienne, passent sous silence l’apport des praticiens algériens, formés en Algérie en tant que spécialistes, dans le maintien du système de santé français. Comme chaque année, des milliers de nos médecins viennent d’être autorisés à […]

Fév 6, 2025 - 13:38
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Hôpitaux français : nouveau renfort de médecins algériens en 2025

L’extrême droite et la droite extrême française qui manipulent, avec l’amplification des médias du groupe Bolloré, les chiffres de l’immigration algérienne, passent sous silence l’apport des praticiens algériens, formés en Algérie en tant que spécialistes, dans le maintien du système de santé français. Comme chaque année, des milliers de nos médecins viennent d’être autorisés à exercer en France…   

Les résultats des épreuves de vérifications des connaissances (EVC), rendus public hier par le ministère français de la Santé et de l’Accès aux soins, fait apparaitre que plus de la moitié des 3 800 médecins étrangers autorisés à exercer en France en 2025 sont de nationalité algérienne. Une partie des praticiens algériens ayant satisfait aux EVC (qui se sont déroulées en octobre 2024) est déjà présente en France, exerçant, dans la précarité, sous un statut inférieur à leur compétence académique, dans les hôpitaux français depuis plusieurs années. Ils sont recrutés par des établissements de santé avec des contrats précaires, à court terme, comme «stagiaire associé» ou «faisant fonction d’interne, FFI», payés aux alentours de 1 200 euros (2 000 euros avec des gardes tous les week-ends).

L’autre partie est constituée de nouveaux diplômés ou de praticiens exerçant encore en Algérie.

Selon la liste détaillée des lauréats, les praticiens algériens sont des spécialistes dans les spécialités suivantes : Allergologie, Anatomie et cytologie pathologiques, Anesthésie-réanimation, Biologie médicale, Chirurgie pédiatrique, Chirurgie maxillo-faciale, Chirurgie orthopédique et traumatologique, : Chirurgie thoracique et cardiovasculaire, Chirurgie vasculaire, Chirurgie viscérale et digestive, Dermatologie et vénéréologie, Endocrinologie-diabétologie-nutrition, Hépato-gastro-entérologie, Génétique médicale Gériatrie, Gynécologie obstétrique, Hématologie, Maladies infectieuses et tropicales, Médecine cardiovasculaire, Médecine et santé au travail, Médecine générale (elle est considéré comme une spécialité dans le système franaçais), Médecine interne et immunologie clinique, Médecine intensive-réanimation, Médecine d’urgence, Médecine nucléaire, Médecine physique et de réadaptation, Néphrologie, Neurochirurgie, Neurologie, Oncologie, Ophtalmologie, Oto-rhino-laryngologie – chirurgie cervico-faciale, Pédiatrie, Pneumologie, Psychiatrie, Radiologie et imagerie médicale, Rhumatologie, Urologie, Pharmacie hospitalière, Odontologie, Chirurgie orale, Orthopédie dento-faciale,

Selon le dernier Atlas de la démographie médicale en France du Conseil national de l’ordre des médecins, l’Algérie figure en tête du Top 10 des pays d’origine des diplômes des médecins en activité régulière à diplômes étrangers obtenus en dehors de l’UE au 1er janvier 2024. «L’Algérie, la Tunisie et la Syrie sont les 3 principaux pays d’obtention de diplômes des médecins en activité à diplômes obtenus en dehors de l’UE. Ces 3 pays représentent respectivement 36,3%, 12,4% et 9,0% des médecins en activité à diplômes obtenus en dehors de l’UE en 2023.

Au 1er janvier 2024, sur les 199 089 médecins en activité régulière qui sont inscrits à l’Ordre des médecins, 8% ont des diplômes obtenus en dehors de l’UE.

Commentant ces chiffres, en hausse de 50% par rapport à 2023, le ministère français de la Santé, M. Yannick Neuder, annonce travailler pour augmenter d’avantage cet «apport» en faisant «évoluer le concours des EVC» en faveur des praticiens exerçants déjà dans les structures hospitalières françaises, «au bénéfice de la santé de tous les Français.»

En vertu de la législation française, notamment le code de la santé publique, les praticiens diplômés hors Union européenne doivent réussir les épreuves de vérification des connaissances (EVC) pour pouvoir exercer dans un établissent public en tant que… stagiaire pendant trois années avant de se présenter devant la Commission d’autorisation d’exercice (CAE). Si tout se passe bien, le ou la candidat(e) peut s’inscrire à l’ordre des médecins pour exercer à l’hôpital ou en libéral. A condition de satisfaire, pour le cas des Algériens, à la condition de nationalité française.

Selon différentes estimations, plus de 16 000 praticiens algériens, formés en Algérie et ou France, exercent dans l’hexagone. Et chaque année, sur les quelques 5 000 médecins diplômés des 15 facultés de médecine algériennes, plus de moitié choisit de s’établir à l’étranger, attirée par de meilleures conditions de travail et de qualité de vie. La France, pour sa proximité et la maitrise de la langue constitue la destination principale des exilés. Mais une autre destination attire de plus en plus les jeunes praticiens algériens, il s’agit de l’Allemagne qui offre de meilleures conditions qu’en France. Ils sont nombreux ces Algériens à tenter l’aventure allemande, en apprenant l’allemand en Algérien, ou après un passage par la France. Ils partageant parfois leur quotidien sur les réseaux sociaux et vantant les conditions d’exercice et le grand respect dont ils bénéficient.

La concurrence au sein de l’Union européenne qui fait face à une forte pénurie de praticiens, en particulier au Nord, est à l’avantage des candidats étrangers. Pour attirer ces médecins : dans le sud de l’Allemagne, par exemple, les cliniques Schmieder offrent, en plus des cours de langue, un soutien dans l’exécution des procédures administratives, un logement gratuit pour les six premiers mois et une aide pour trouver un appartement ensuite. Ce type d’offres de logement est très répandu en Allemagne comme en Suède et dans d’autres pays membres de l’UE», relate le site Mediapart.

Par Larbi Ghazala