Hypertension artérielle: Une menace invisible mais fatale
Parce qu’elle progresse en silence et expose à de graves complications, qui peuvent mener jusqu’au décès, l’hypertension artérielle fait l’objet d’une vaste campagne nationale de sensibilisation lancée, depuis ce lundi, par le ministère de la Santé. Elle ne fait pas mal, elle ne se voit pas, elle ne se ressent pas toujours et, pourtant, elle […] The post Hypertension artérielle: Une menace invisible mais fatale appeared first on Le Jeune Indépendant.

Parce qu’elle progresse en silence et expose à de graves complications, qui peuvent mener jusqu’au décès, l’hypertension artérielle fait l’objet d’une vaste campagne nationale de sensibilisation lancée, depuis ce lundi, par le ministère de la Santé. Elle ne fait pas mal, elle ne se voit pas, elle ne se ressent pas toujours et, pourtant, elle tue. L’hypertension artérielle figure parmi les principales causes de décès et de complications cardiovasculaires dans le monde.
En Algérie, sa prévalence augmente d’année en année, au point d’être devenue un problème majeur de santé publique. Face à cette réalité, le ministère de la Santé a décidé d’agir de manière concrète à travers une campagne nationale ciblée, diffusée notamment sur les réseaux sociaux et axée sur la prévention, le dépistage précoce et le changement de mode de vie.
Le Pr Mourad Boukheloua, chef de service cardiologie au CHU Nefissa-Hamoud (ex-Parnet), est l’un des principaux intervenants de cette campagne. Il a affirmé avec conviction que la clé de la prévention repose sur la capacité à détecter rapidement une élévation anormale de la pression artérielle. Il a expliqué qu’« avoir la preuve de l’augmentation de la pression artérielle est un moment déterminant, car elle permet de prendre des décisions médicales à temps et d’éviter de graves complications ».
C’est dans cette optique que la campagne rappelle qu’en matière d’hypertension, le temps joue contre le patient. Trop souvent, les individus ignorent leur état, vivant parfois des années sans le moindre symptôme. « La majorité des patients hypertendus sont asymptomatiques. Il est donc impératif d’encourager le dépistage systématique, même en l’absence de plaintes », a insisté le Pr Boukheloua.
Une fois une pression élevée identifiée, une consultation médicale s’impose. Contrairement à une idée reçue, il n’est pas nécessaire de consulter immédiatement un cardiologue. Le professeur a fait savoir qu’« un médecin généraliste peut prendre en charge le premier niveau de diagnostic. Il saura prescrire les examens nécessaires pour confirmer l’hypertension et évaluer ses conséquences ».
Ces examens incluent notamment la mesure de la pression artérielle, un bilan lipidique (cholestérol), la glycémie, mais aussi une analyse de l’urine pour détecter la présence d’albumine. Le spécialiste a alerté sur le fait que « la présence de protéines dans l’urine peut indiquer une atteinte rénale provoquée par une pression artérielle élevée. C’est un signal d’alarme à ne pas négliger ».
Au-delà du diagnostic, la campagne encourage également à l’importance de l’adoption d’un mode de vie sain comme véritable levier de contrôle de l’hypertension. Le Pr Boukheloua a insisté sur la nécessité d’un changement en profondeur des habitudes alimentaires et comportementales, affirmant qu’« il est impératif de réduire le sel, les graisses saturées et les excitants, comme le thé consommé en excès. Ces éléments favorisent l’élévation de la pression artérielle et doivent être éliminés ou fortement limités ». Il a également souligné l’importance d’une activité physique régulière, adaptée aux capacités de chacun, mais pratiquée avec constance.
Parmi les conseils les plus marquants du professeur, celui concernant l’importance de la perte de poids. Cela s’avère non seulement bénéfique pour l’ensemble du métabolisme, mais directement corrélée à une baisse tangible de la tension artérielle.
Le cardiologue a conforté ces propos en affirmant que « nous avons des données précises montrant que perdre seulement 5 kilos peut faire chuter la pression artérielle de 10 mmHg. Ce n’est pas négligeable. Pour un hypertendu, cela peut faire la différence entre une pression bien contrôlée et un niveau dangereux ». La lutte contre le surpoids s’impose donc comme une mesure thérapeutique à part entière, à intégrer dans tout programme de prise en charge.
Une autre recommandation de cette campagne consiste à s’équiper d’un tensiomètre à domicile. Cet appareil, désormais disponible à des prix abordables, permet un suivi régulier de la tension, sans attendre les visites médicales espacées.
Le Pr Boukheloua a affirmé que « l’automesure à domicile est un réflexe de prévention. Elle permet de repérer précocement des anomalies, même chez des personnes en apparence en bonne santé », encourageant chaque foyer à se munir d’un tensiomètre électronique, facile à utiliser et à consigner les relevés dans un carnet de suivi à présenter au médecin lors des consultations.
Il convient de noter qu’à travers cette campagne, le ministère de la Santé entend rappeler que l’hypertension artérielle est une maladie silencieuse mais redoutable. Elle peut entraîner des complications cardiovasculaires, rénales ou cérébrales, et mener jusqu’au décès de la personne si elle n’est pas prise en charge à temps.
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