Il n’y a de salut que dans la résistance
S’il faut en croire un média israélien, les négociateurs israéliens qui se trouvent à Doha, prétendument à la recherche d’un accord de cessez-le-feu, auraient exigé de leurs vis-à-vis palestiniens de se plier à leurs conditions, sous peine d’une offensive d’envergure qui commencerait dans les toutes prochaines heures. Si cette information était vraie, ce serait là […]

S’il faut en croire un média israélien, les négociateurs israéliens qui se trouvent à Doha, prétendument à la recherche d’un accord de cessez-le-feu, auraient exigé de leurs vis-à-vis palestiniens de se plier à leurs conditions, sous peine d’une offensive d’envergure qui commencerait dans les toutes prochaines heures. Si cette information était vraie, ce serait là tout l’effet dissuasif produit sur Israël par le sommet arabe de Baghdad, dont la tenue a coïncidé avec le 77e anniversaire de la Nakba. Mais de celle-ci il n’a guère été mention, ni dans les discours retransmis ni même dans le communiqué final, du moins dans ses passages lus par le ministre irakien des Affaires étrangères à la clôture des travaux. En revanche, dans bien des capitales occidentales, des foules souvent nombreuses ont marché exigeant l’arrêt du génocide qui s’abat depuis plus d’une année et demie sur la population de Ghaza. La tonalité générale des discours prononcés à Baghdad était pour demander au président américain de forcer Israël à arrêter le massacre. La Nakba d’il y a 77 ans n’est rien devant celle qui se déroule aujourd’hui au vu et au su du monde entier. Celle-ci n’aurait pas été possible sans le soutien de la classe politique américaine toutes tendances confondues, à l’exception d’une poignée de justes.
Il meurt aujourd’hui plus d’une centaine de civils palestiniens par jour. Il faut craindre qu’il en meure bien plus dans les heures et jours qui viennent. Si on demandait à l’administration Trump pourquoi elle n’exige rien des autorités israéliennes, ni de cesser de s’en prendre à des civils ni de laisser passer l’aide humanitaire, bloquées par elle depuis plus de deux mois, probablement elle répondrait que cela ne dépend ni d’elle ni des Israéliens, mais du Hamas, qui pour mettre fin aux souffrances des habitants de Ghaza n’a qu’à annoncer sa reddition. On aura remarqué qu’il ne suffit plus de la libération de tous les Israéliens encore détenus à Ghaza. Même si la résistance acceptait de libérer tous les prisonniers israéliens, en échange de prisonniers palestiniens, cela ne se traduirait ni par la fin des bombardements ni par l’entrée des secours. L’offensive qui a déjà commencé, ou qui alors va commencer, n’a pas pour premier objectif l’éradication de la résistance, mais le déplacement de la population de Ghaza dans des camps de concentration déjà apprêtés à cet effet dans le sud, première étape du transfert hors de Ghaza. Israéliens et Américains sont d’accord à cet égard. Donald Trump n’en avait pas fait mystère d’ailleurs, pendant qu’il se trouvait dans la région. Il ne signifiait rien d’autre en effet en déclarant qu’il voulait faire de Ghaza une zone de liberté. Ce qu’il attend des pays visités, c’est qu’ils l’aident dans la réalisation de ce projet. Et même ils se seraient engagés vis-à-vis de lui en ce sens, à prendre en tout cas au mot une déclaration faite par lui ensuite à Fox News. Une zone de liberté, c’est-à-dire une terre non seulement sans Hamas mais sans Palestiniens. Le monde assiste impuissant à un nettoyage ethnique en train de se perpétrer depuis des mois. Seule la résistance peut lui faire échec, elle qui déjà a infligé à Israël la pire de ses défaites, celle dont vraisemblablement il ne se relèvera pas. Elle seule peut encore empêcher le plan israélo-américain pour Ghaza de se réaliser.