« La littérature algérienne face au discours colonialiste » Des chercheurs algériens et étrangers en débat à Sétif

Un forum international sur « la littérature algérienne face au discours colonialiste » est organisé depuis dimanche à la Maison de la culture Houari Boumediène de Sétif. Ce forum qui s’inscrit dans le cadre du programme de commémoration du 80e anniversaire des massacres a vu la participation de chercheurs et universitaires de différents horizons. Le but majeur […]

Mai 6, 2025 - 22:35
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« La littérature algérienne face au discours colonialiste » Des chercheurs algériens et étrangers en débat à Sétif

Un forum international sur « la littérature algérienne face au discours colonialiste » est organisé depuis dimanche à la Maison de la culture Houari Boumediène de Sétif. Ce forum qui s’inscrit dans le cadre du programme de commémoration du 80e anniversaire des massacres a vu la participation de chercheurs et universitaires de différents horizons.
Le but majeur de cette rencontre de trois jours organisée par l’Assemblée populaire communale (APC) de Sétif en collaboration avec l’Office local de la culture et du tourisme est de « mettre en lumière le rôle central de cette littérature en matière de résistance au discours colonial », déclare le PAPC de Sétif, Hamza Belayat. Ce dernier précise que cette rencontre s’inscrit aussi dans le cadre d’une série d’initiatives nationales visant à « mettre en exergue le rôle de la littérature algérienne dans la résistance au discours colonial et dans la lutte contre le déni de l’identité nationale ».
Le public dont des étudiants universitaires et des chercheurs ont assisté à des sessions scientifiques animées par des universitaires et des écrivains d’Algérie, de Tunisie, de Mauritanie et de France. Les conférenciers sont revenu sur la question de « la conscience révolutionnaire dans la littérature algérienne avant la Révolution de Novembre », « la résistance au discours colonialiste à travers le roman, la poésie et la critique littéraire », « la lecture de modèles narratifs algériens mettant en valeur l’acte de résistance et la réécriture de l’histoire », « l’impact des massacres du 8 mai 1945 sur l’imaginaire littéraire national » ainsi que « la question de la domination culturelle coloniale et les mécanismes pour l’annihiler par la création algérienne ».
Le romancier et dramaturge Kateb Yacine (19291989) est un pratiquement l’unique écrivain algérien qui a vécu et écrit sur les masacres du huit mai 1945 en Algérie. Il était en classe de 3e, au lycée Albertini, actuel Mohamed Kerouani, situé au cœur de Sétif, quand le scout Bouzid Soual, qui a refusé de cacher le drapeau qu’il brandissait, est tué, à une cinquantaine de mètres de l’établissement par un commissaire de police.Les participants ont mis l’accent sur les valeurs cités dans Nedjma de Kateb Yacine où il fait revivre la manifestation et la répression qui s’ensuivit. Dans d’innombrables interview et des prises de parole comme dans les documentaires où il exprime entre autres « l’amour et la Révolution » de Kamel Dehane ou « l’homme des certitudes, le poète des opprimés » de Fateh Ayadi et « le sang de mai ensemençait novembre » de René Vauthier, l’auteur de Nedjma relate ce qu’il a vu ce, jour-là, dans les ruelles de la ville et les campagnes. La clôture du forum a donné lieu à la lecture de recommandations avant une visite guidée à l’intention des participants pour découvrir les sites historiques et touristiques de Sétif.
Il est à noter qu’une rencontre sera organisée jeudi au TNA pour revenir sur l’influence et l’impact de ces événements sur la production de Kateb Yacine.
F. H.