8 mai 1945 : Une commémoration contre l’oubli  

Sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le ministère des Moudjahidine et des Ayants droit a annoncé un programme national exceptionnel pour commémorer les 80 ans des massacres du 8 mai 1945 à travers tout le territoire national dans l’objectif de perpétuer la mémoire des martyrs et renforcer l’ancrage historique chez les jeunes générations.

C’est dans un esprit de fidélité à la mémoire collective et en hommage aux victimes des massacres sanglants perpétrés par l’armée coloniale française à Sétif, Guelma et Kherrata, que le ministère des Moudjahidine a élaboré un programme riche et multidimensionnel. Cette initiative s’inscrit dans la dynamique impulsée par le président Tebboune, instigateur de la proclamation du 8 mai comme Journée nationale de la mémoire.  L’objectif étant d’« exalter les valeurs de sacrifice et de loyauté des martyrs », selon les termes du ministère.

Déployée à travers l’ensemble du territoire national, cette vaste campagne mémorielle entend fédérer les institutions publiques, les collectivités locales, les universités, les associations patriotiques, ainsi que les forces vives de la société civile et la jeunesse.

Parmi les temps forts de cette commémoration, en pole position la cérémonie de distinction de plusieurs figures historiques qui ont marqué l’histoire de la lutte de libération nationale ou contribué, par leur engagement scientifique, politique ou culturel, à la préservation de la mémoire algérienne. Ce grand hommage se déroulera sous le slogan évocateur, « Pour une mémoire vivante… Plumes pionnières et positions immortelles ».

Les personnalités honorées incluront des moudjahidine, mais aussi des historiens algériens, vivants ou disparus qui ont enrichi, avec rigueur et passion, le récit national. Une reconnaissance particulière sera également accordée aux chercheurs étrangers ayant traité l’histoire de l’Algérie avec justice et objectivité.

L’ancrage de la mémoire passe aussi par des moyens novateurs et des supports accessibles. À ce titre, le ministère prévoit de dévoiler un film documentaire inédit retraçant les efforts déployés pour préserver la mémoire nationale. Ce projet cinématographique s’inscrit dans une série d’activités audiovisuelles baptisées « Journées du cinéma de la mémoire », réalisées en partenariat avec le ministère de la Culture et des Arts.

Toujours dans la veine numérique, une plateforme interactive sera lancée, prenant la forme d’un musée virtuel dédié au patrimoine matériel et immatériel de l’Algérie entre 1830 et 1962. Ce site offrira une plongée immersive dans les différentes étapes de la résistance algérienne à la colonisation.

En parallèle, une application ludique et éducative, sous forme de jeu vidéo historique, sera mise à disposition des jeunes et des collégiens afin de les initier, de manière attractive, aux grandes pages de l’histoire nationale.

Les jeunes au cœur du récit national

La transmission intergénérationnelle est au cœur du projet mémoriel. Pour ce faire, plusieurs manifestations de jeunesse seront organisées, notamment des reconstitutions théâtrales et symboliques des massacres du 8 mai 1945 sur les places publiques. Ces activités se tiendront en coordination avec le ministère de l’Intérieur, le Conseil supérieur de la jeunesse et l’Observatoire national de la société civile.

Dans le même esprit, le ministère prévoit la tenue des Assises nationales de la mémoire, une rencontre intellectuelle majeure réunissant des spécialistes, des historiens et des pédagogues autour des défis liés à l’histoire, à la transmission mémorielle et à la préservation des récits collectifs. Cette première édition, pilotée par une élite scientifique nationale, s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de valorisation de la mémoire et sera périodiquement renouvelée.

Une autre initiative revêtant une forte symbolique consiste en l’organisation d’un voyage de mémoire au profit des descendants des Algériens déportés vers la Nouvelle-Calédonie et la Guyane durant la période coloniale. Ce retour sur les traces des exils forcés s’inscrit dans une volonté d’inclure toutes les strates de la mémoire dans le récit national, en reconnaissant la souffrance des familles éloignées de leur terre d’origine par la violence coloniale.

Dans un souci de rigueur et de reconnaissance du travail scientifique accompli, le ministère s’est engagé pour l’édition et la réédition des œuvres complètes de plusieurs historiens algériens de renom. Il s’agit, selon le communiqué, de « valoriser ceux qui ont écrit l’histoire nationale avec sincérité et objectivité » tout en enrichissant le fonds documentaire national.

En parallèle, des colloques scientifiques seront organisés dans les wilayas de Sétif et de Guelma, lieux symboliques des massacres, en collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Ces rencontres s’accompagnent d’un large éventail d’activités pédagogiques et historiques sur l’ensemble du territoire.

Enfin, dans une volonté d’imprégner l’ensemble de la société du sens profond de cette date, les prêches des vendredis, précédant la commémoration, soit le 9 mai, seront consacrés, dans toutes les mosquées du pays, à l’évocation des massacres de 1945 et aux leçons à en tirer pour l’Algérie d’aujourd’hui.

Il convient de noter que la Journée nationale de la mémoire, instaurée par le président Tebboune, s’affirme d’année en année comme un repère fondamental dans le calendrier. Loin de se limiter à une commémoration conjoncturelle, elle ambitionne de nourrir une conscience historique collective, indispensable à la consolidation de l’unité nationale.

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