Algérie-UE: appel à accélérer le lancement du processus de révision de l'Accord d'association

ALGER - Des parlementaires et des responsables ont mis l'accent, mardi à Alger, sur la nécessité d'accélérer le lancement du processus de révision de l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne (UE), relevant que le déséquilibre ayant marqué son application depuis son entrée en vigueur, il y a 20 ans, a empêché l'Algérie d'en tirer pleinement profit. Les intervenants ont souligné lors d'une journée parlementaire organisée par le groupe parlementaire du parti du Front de libération nationale (FLN), sous le thème "Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne, nécessité d'évaluation et impératif de révision", que ces accords qui devaient être fondés sur "un partenariat équitable et équilibré", les chiffres de l'accord avec l'UE indiquent que "l'Algérie n'en a pas tiré profit, de manière effective". A ce titre, Nacer Bettiche, président du groupe parlementaire du parti du FLN à l'Assemblée populaire nationale (APN), a précisé que la décision de l'Algérie, relative à la révision de l'accord reflétait la volonté de la partie algérienne, de "sceller un partenariat économique équitable, non seulement dans le domaine économique, mais également dans le domaine du transfert des expériences et technologies et de la mobilité des personnes". Pour le parlementaire, 20 ans après l'application de cet accord signé en 2002, "sont suffisants pour réviser son contenu", notamment dans le contexte actuel caractérisé par une tendance vers une économie diversifiée, estimant que l'accord n'a pas impacté positivement le flux des investissements européens "effectifs et productifs" vers l'Algérie. M. Bettiche a en outre appelé à "la nécessité de mettre en place une commission nationale ad-hoc composée de représentants des différents secteurs ministériels concernés et d'experts, afin d'évaluer l'accord, clause par clause, et proposer les alternatives possibles, à travers l'amendement de ses textes actuels, ou par le biais de négociation sur de nouvelles bases qui restituent l'équilibre et réalisent le minimum des intérêts des deux parties. De son côté, le représentant de la Direction générale des douanes (DGD), le contrôleur général, Mourad Ami, a passé en revue les principales étapes traversées par cet accord, rappelant que le volume des importations de l'Algérie, depuis 2002 (date de son entrée en vigueur), jusqu'à fin 2024, s'est élevé à 391 milliards USD (46,7% du total des importations du pays).   Des restrictions injustifiées entravant l'accès des produits agricoles Bien qu'un excédent commercial ait été enregistré par l'Algérie au cours de cette période avec la partie européenne, s'élevant à près de 194 milliards de dollars, l'analyse de la nature des exportations révèle que cela est principalement dû à la prédominance des hydrocarbures, qui représentent environ 95 % des exportations nationales, "des produits qui ne sont pas concernés par l'accord", indique le responsable soulignant les avantages fiscaux dont a bénéficié la partie européenne au détriment du Trésor public. Pour sa part, le Directeur de la numérisation, de la prospective et des statistiques au ministère de l'Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche, Mohamed Tifouri a affirmé que les exportations agricoles algériennes vers les pays de l'Union connaissent un recul depuis des années, bien que l'accord de partenariat comprenne cinq protocoles relatifs à l'agriculture, aux produits halieutiques et aux produits alimentaires industriels. Evaluant le volet agricole de l'accord, M. Tifouri a ajouté que la balance commerciale penchait de manière "significative" en faveur de la partie européenne, parallèlement à la "difficulté d'accès des produits agricoles algériens au marché européen, en raison de restrictions non tarifaires telles que les spécifications techniques, comme la taille et l'emballage, les normes de santé animale et les procédures douanières complexes". Il a également insisté sur le fait que le produit algérien "est parfois confronté à des procédures bureaucratiques complexes dans les pays de l'Union, à des normes parfois inéquitables et à des retards injustifiés aux points d'entrée des pays de l'Union, ce qui augmente les coûts et affecte la qualité des produits agricoles frais". A cet égard, le responsable a appelé à faciliter les procédures de contrôle technique et sanitaire des produits agricoles exportés vers l'UE et à garantir leur application de manière transparente et sans discrimination, tout en veillant à ce que "les procédures d'inspection et de vérification de la conformité aux normes soient fluides et claires."  

Mai 6, 2025 - 22:31
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ALGER - Des parlementaires et des responsables ont mis l'accent, mardi à Alger, sur la nécessité d'accélérer le lancement du processus de révision de l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne (UE), relevant que le déséquilibre ayant marqué son application depuis son entrée en vigueur, il y a 20 ans, a empêché l'Algérie d'en tirer pleinement profit.

Les intervenants ont souligné lors d'une journée parlementaire organisée par le groupe parlementaire du parti du Front de libération nationale (FLN), sous le thème "Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne, nécessité d'évaluation et impératif de révision", que ces accords qui devaient être fondés sur "un partenariat équitable et équilibré", les chiffres de l'accord avec l'UE indiquent que "l'Algérie n'en a pas tiré profit, de manière effective".

A ce titre, Nacer Bettiche, président du groupe parlementaire du parti du FLN à l'Assemblée populaire nationale (APN), a précisé que la décision de l'Algérie, relative à la révision de l'accord reflétait la volonté de la partie algérienne, de "sceller un partenariat économique équitable, non seulement dans le domaine économique, mais également dans le domaine du transfert des expériences et technologies et de la mobilité des personnes".

Pour le parlementaire, 20 ans après l'application de cet accord signé en 2002, "sont suffisants pour réviser son contenu", notamment dans le contexte actuel caractérisé par une tendance vers une économie diversifiée, estimant que l'accord n'a pas impacté positivement le flux des investissements européens "effectifs et productifs" vers l'Algérie.

M. Bettiche a en outre appelé à "la nécessité de mettre en place une commission nationale ad-hoc composée de représentants des différents secteurs ministériels concernés et d'experts, afin d'évaluer l'accord, clause par clause, et proposer les alternatives possibles, à travers l'amendement de ses textes actuels, ou par le biais de négociation sur de nouvelles bases qui restituent l'équilibre et réalisent le minimum des intérêts des deux parties.

De son côté, le représentant de la Direction générale des douanes (DGD), le contrôleur général, Mourad Ami, a passé en revue les principales étapes traversées par cet accord, rappelant que le volume des importations de l'Algérie, depuis 2002 (date de son entrée en vigueur), jusqu'à fin 2024, s'est élevé à 391 milliards USD (46,7% du total des importations du pays).

 

Des restrictions injustifiées entravant l'accès des produits agricoles

Bien qu'un excédent commercial ait été enregistré par l'Algérie au cours de cette période avec la partie européenne, s'élevant à près de 194 milliards de dollars, l'analyse de la nature des exportations révèle que cela est principalement dû à la prédominance des hydrocarbures, qui représentent environ 95 % des exportations nationales, "des produits qui ne sont pas concernés par l'accord", indique le responsable soulignant les avantages fiscaux dont a bénéficié la partie européenne au détriment du Trésor public.

Pour sa part, le Directeur de la numérisation, de la prospective et des statistiques au ministère de l'Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche, Mohamed Tifouri a affirmé que les exportations agricoles algériennes vers les pays de l'Union connaissent un recul depuis des années, bien que l'accord de partenariat comprenne cinq protocoles relatifs à l'agriculture, aux produits halieutiques et aux produits alimentaires industriels.

Evaluant le volet agricole de l'accord, M. Tifouri a ajouté que la balance commerciale penchait de manière "significative" en faveur de la partie européenne, parallèlement à la "difficulté d'accès des produits agricoles algériens au marché européen, en raison de restrictions non tarifaires telles que les spécifications techniques, comme la taille et l'emballage, les normes de santé animale et les procédures douanières complexes".

Il a également insisté sur le fait que le produit algérien "est parfois confronté à des procédures bureaucratiques complexes dans les pays de l'Union, à des normes parfois inéquitables et à des retards injustifiés aux points d'entrée des pays de l'Union, ce qui augmente les coûts et affecte la qualité des produits agricoles frais".

A cet égard, le responsable a appelé à faciliter les procédures de contrôle technique et sanitaire des produits agricoles exportés vers l'UE et à garantir leur application de manière transparente et sans discrimination, tout en veillant à ce que "les procédures d'inspection et de vérification de la conformité aux normes soient fluides et claires."