Le Makhzen lâche ses chiens sur une Américaine qui a montré l’affreux Maroc

Par Nabil D. – Au Maroc, pour ceux qui n’en ont jamais foulé le sol, est divisé en deux parties : 10% de quartiers bling-bling dans quelques villes qui se comptent sur le bout des doigts, construits par les Français et pour les Français, interdits aux Marocains, et 90% de lieux misérables, cachés, à Rabat, Casablanca, Tanger et autre Agadir, par des murs surélevés, derrière lesquels vivote une population misérable dans ce que les Marocains appellent, par euphémisme, les médinas. Au vrai, des bidonvilles déguisés en lieux touristiques où règnent l’arnaque, la prostitution féminine et masculine, le vol à l’arraché, les agressions, la mendicité et la sorcellerie.

Le Makhzen emploie tous les moyens possibles et imaginables pour occulter cette réalité qui concerne l’écrasante majorité des sujets d’une monarchie prédatrice portée au pouvoir par la France coloniale. Mais des images échappent de temps en temps sur les réseaux sociaux, filmées notamment par des Occidentaux qui découvrent, à leur grande stupéfaction, un pays complètement différent de l’Eden qui leur est décrit par les agences de voyage et les publicités mensongères dans certains médias rémunérés.

Il en est ainsi de cette Américaine lynchée par la meute du couple Hammouchi-Mansouri pour avoir filmé une station réservée non pas aux autobus, mais à des ânes servant de moyen de transport, en pleine métropole. La touriste outre-Atlantique, qui affirme pourtant n’avoir eu aucune intention de dénigrer les Marocains, a eu droit à une attaque en règle, accusée même d’être «envoyée par l’Algérie» (sic). Ce qui n’a pas manqué de faire réagir cette Américaine qui s’est dite étonnée par cette réaction agressive et cette imputation, alors qu’elle voulait uniquement montrer à ses compatriotes ce qui lui a paru être une «chose étrange» qu’elle a appelée «Donkey parking» (parking pour baudets).

Ce qui fait mal au Makhzen et à ses moucherons enragés, c’est le fait que ces images aient été filmées et diffusées à grande échelle, alors même qu’ils avaient mené une campagne injurieuse à l’égard de l’Algérie après le tragique accident de bus survenu à El-Harrach. Ce dernier avait servi d’argument aux clairons de Rabat pour amplifier leurs mensonges sur les supposées avancées réalisées par le Maroc en matière de transports en commun par rapport au voisin de l’Est, qui accuse un «grand retard» dans le domaine.

La majorité des Marocains étant analphabète, le Makhzen focalise ses outils de propagande sur ce genre d’incidents pour les empêcher de découvrir la réalité inverse : métro, tramways dans plusieurs villes, téléphérique dans toutes les villes encaissées où des centres de vie ou de loisir sont construits sur les hauteurs (Alger, Tizi-Ouzou, Blida, Constantine, Tlemcen, etc.), projet de monorail, plus grand réseau routier d’Afrique, modernisation prochaine du parc d’autocars et disparition progressive des bus vétustes.

Une touriste américaine en a eu pour son grade pour avoir levé le voile sur le visage hideux du vrai Maroc, celui des misérables qui se chiffrent en dizaines de millions. Mais trop tard, le monde entier a vu.

K. M.

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