Les autorités à l’écoute des consommateurs: L’exportation de la pomme de terre suspendue

Quelques jours après l’annonce de l’autorisation exceptionnelle accordée aux producteurs de la wilaya d’El Oued pour exporter leurs excédents de pomme de terre vers la Tunisie, les autorités ont fait marche arrière. Une note urgente émise par la Direction du commerce de la wilaya d’El Oued, datée du 30 juillet 2025, notifie officiellement la suspension immédiate de l’exportation de ce tubercule stratégique. Dans cette correspondance adressée à l’ensemble des services concernés, à savoir les Impôts, Douanes, Chambres d’agriculture, Inspection du commerce, etc., la direction indique que cette mesure intervient suite à une instruction émanant du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche. «Il est décidé de suspendre toute opération d’exportation de la pomme de terre vers la Tunisie jusqu’à nouvel ordre», peut-on lire dans le document émanant de la Direction locale du commerce qui avait autorisé cette exportation le 25 juillet dernier, selon une note similaire. Cette décision fait suite à l’alerte lancée par l’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (Apoce), qui s’est dite préoccupée par les conséquences de cette opération d’exportation sur l’approvisionnement du marché national qui risquerait des perturbations sur ce produit de large consommation. «La priorité doit aller au consommateur algérien. Exporter sans excédent avéré risque d’entraîner une flambée des prix à l’échelle locale», a rappelé Mustapha Zebdi, représentant de ladite association. La wilaya d’El Oued, importante region de production agricole, avait été autorisée à exporter une partie de sa récolte excédentaire dans le cadre d’une stratégie de valorisation des produits agricoles. Mais les services des ministères du Commerce et de l’Agriculture ont préféré temporiser afin de préserver la stabilité du marché intérieur. L’Apoce a appelé les autorités à veiller à ce que l’approvisionnement du marché local «soit garanti avant toute opération d’exportation». Elle propose aux autorités du secteur à mettre en place des mesures dans le but d’encadrer les volumes exportés pour éviter une tension sur les stocks internes et de fixer des prix plafonds de vente sur les marchés nationaux, notamment pour les produits de base comme la pomme de terre, pourrait constituer une garantie de stabilité des prix de produits de large consommation. La suspension est présentée comme temporaire, en attendant une réévaluation des stocks disponibles et des besoins du marché national, notamment à l’approche de la rentrée sociale, une période où la consommation repart à la hausse.

Fatima Arab