L’Initiative chinoise pour la gouvernance mondiale: Une convergence de vue avec les principes défendus par l’Algérie

Dans un monde où la loi de la jungle parait prendre de plus en plus le dessus, et le multilatéralisme tel que pensé par la charte des Nations unies érodé de jour en jour, l’initiative pour la gouvernance globale présenté au début de ce mois par le président chinois Xi Jinping, est l’une des réponses […] The post L’Initiative chinoise pour la gouvernance mondiale: Une convergence de vue avec les principes défendus par l’Algérie appeared first on Le Jeune Indépendant.

Sep 13, 2025 - 15:48
 0
L’Initiative chinoise pour la gouvernance mondiale:  Une convergence de vue avec les principes défendus par l’Algérie

Dans un monde où la loi de la jungle parait prendre de plus en plus le dessus, et le multilatéralisme tel que pensé par la charte des Nations unies érodé de jour en jour, l’initiative pour la gouvernance globale présenté au début de ce mois par le président chinois Xi Jinping, est l’une des réponses les plus audacieuses et les plus prometteuses dans le rééquilibrage des relations internationales. Elle rappelle aux observateurs une initiative lancée en 1974, il y a 51 ans par le feu président algérien, Houari Boumediene, baptisée en son temps, le nouvel ordre économique mondial .

Le constat du président Xi sur l’état des relations internationales d’aujourd’hui est accablant. L’Occident, par ses pratiques impérialistes et néocoloniales, compromet grandement la gouvernance mondiale.

Ainsi, « l’Onu et le multilatéralisme sont confrontés à des défis » induisant trois défaillances dira le dirigeant chinois. « Premièrement, la sérieuse sous-représentation du Sud global », d’où la nécessité « d’augmenter la représentation du Sud global et de corriger les injustices historiques ». Le même propos émis par Houari Boumediene qui proclamait que l’ordre international a été construit « sans nous », et qu’il fallait corriger cette « injustice ».

La deuxième défaillance a trait à « l’érosion de l’autorité ». « Les buts et principes de la Charte des Nations Unies n’ont pas été effectivement observés, précise le président Xi Jinping. Des résolutions du Conseil de Sécurité ont été remises en cause. Des actes tels que les sanctions unilatérales ont violé le droit international et porté atteinte à l’ordre international ».

Et les exemples sont légions : la Palestine, le Moyen-Orient, la Russie, les pays africains, tous ont payé un lourd tribut au nom de la primauté de l’ordre occidental sur les normes et les règles internationales qui sont sensés garantir l’égalité entre tous les acteurs de la scène mondiale.

Quant à la troisième défaillance, elle est relative à « la nécessité urgente d’accroître l’efficacité » à la lumière des défis extrêmes auxquels est confrontée l’humanité. Là, c’est un véritable avertissement qui est lancé par le leader chinois. « Le changement climatique, le fossé numérique et d’autres enjeux s’accentuent chaque jour davantage.

La gouvernance fait défaut dans les domaines émergents tels que l’intelligence artificielle, le cyberespace et l’espace extra-atmosphérique », d’où l’impératif d’une meilleure appréhension des réalités globales du monde actuel.

Les maitres mots de l’initiative de Xi Jinping

Afin de répondre à ces problématiques et à ces enjeux, Xi Jinping propose l’Initiative pour la gouvernance mondiale dans le but de promouvoir la construction d’un système de gouvernance mondiale plus juste et plus équitable et de bâtir ensemble une communauté d’avenir partagé pour l’humanité. Justice, équité et appropriation collective, tels sont les maitres-mots de cette initiative chinoise. Elle vient compléter les trois premières initiatives lancées auparavant par le président Xi, à savoir, l’Initiative pour le développement mondial, l’Initiative pour la sécurité mondiale et l’Initiative pour la civilisation mondiale.

Les concepts clés de l’Initiative pour la gouvernance mondiale s’inspire des principes de la charte des Nations unies. C’est-à-dire, l’égalité souveraine entre les nations, puisqu’il n’y a pas de grande ou de petite nation, de riche ou de pauvre.

Un seul postulat, « la souveraineté et la dignité de tous les pays, grands ou petits, puissants ou faibles, riches ou pauvres, doivent être respectées, que leurs affaires intérieures ne souffrent aucune ingérence extérieure, qu’ils ont tous le droit de choisir en indépendance leur système social et leur voie de développement et qu’ils ont le droit égal à la participation, à la prise de décisions et au partage des bénéfices dans la gouvernance mondiale ».

La convergence est totale entre l’Algérie et la Chine concernant ce concept. Et c’est en son nom que l’Algérie a œuvré en 1971 pour que la République populaire de Chine retrouve son siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’Onu.

La garantie fondamentale de la gouvernance mondiale, avance le président chinois, c’est la poursuite de l’état de droit international. Non seulement, « les buts et principes de la Charte des Nations Unies sont des normes fondamentales régissant les relations internationales universellement reconnues et doivent être inébranlablement défendus », mais dans les domaines émergents, « les règles internationales doivent être élaborées sur la base d’un large consensus ».

C’est d’ailleurs ce qui fait défaut aujourd’hui. La norme occidental fait office ou se veut le standard par excellence, au mépris des visions et des intérêts des pays émergents ou du Sud global.

Le multilatéralisme l’option idoine

Le multilatéralisme est un point cardinal dans la vision chinoise de la gouvernance mondiale. « Les affaires du monde doivent être gérées par tous, le système de gouvernance mondiale doit être construit par tous et les bénéfices de la gouvernance mondiale doivent être partagés par tous. Il faut rejeter toute pratique de l’unilatéralisme », précise Xi Jinping.

Ici, la centralité du multilatéralisme a pour corollaire celui de l’Onu. D’ailleurs, cette dernière « est la plateforme centrale pour pratiquer le multilatéralisme et promouvoir la gouvernance mondiale. Son rôle doit être renforcé et non affaibli », comme le pratique les puissances occidentales, averti le président Xi.

Prenant à contre-pied la vision et la pratique occidentales qui mettent l’accent sur le poids des élites et leur rôle déterminant, la Chine mise au contraire sur le poids et le rôle des peuples. « Seul un système de gouvernance mondiale qui réponde aux besoins des peuples et leur apporte continuellement la confiance et des perspectives stables bénéficiera d’un soutien large et fonctionnera effectivement ».

Evidemment, les actions concrètes sont le but poursuivi par la gouvernance mondiale. « Une gouvernance mondiale effective permet avant tout de résoudre les problèmes réels. Les différents sujets de la gouvernance mondiale étant étroitement liés, il est important de promouvoir une approche globale, une planification systémique et une avancée coordonnée. Il faut s’attaquer tant aux manifestations des problèmes qu’à leurs racines et chercher des solutions durables ».

Pour le président chinois, l’Initiative pour la gouvernance mondiale est un levier puissant pour créer une communauté internationale inclusive et distributive en termes de bénéfices et dividendes géopolitiques et morales. Et les défis ne manquent pas ! Les nouvelles problématiques du monde de demain sont nombreuses et décisives pour pouvoir les affronter séparément.

« Nous envisageons de renforcer en priorité la communication et la coopération dans les domaines où les besoins de gouvernance sont pressants et le déficit de gouvernance est important, tels que la réforme de l’architecture financière internationale, l’intelligence artificielle, le cyberespace, le changement climatique, le commerce et l’espace extra-atmosphérique, de même que sur la défense résolue de l’autorité et du rôle central de l’Onu et le soutien à l’Onu pour la mise en œuvre du Pacte pour l’avenir, en vue de bâtir le consensus, d’identifier les acquis à réaliser et d’obtenir les résultats précoces ».

Cette projection dans l’avenir au nom d’une humanité fraternelle et généreuse est un gage de bonne conduite pour promouvoir une gouvernance mondiale nouvelle.

A défaut d’être anti-occidentale, cette gouvernance se propose d’intégrer le Sud global, les pays émergents et les pays en développement.

« La Chine travaillera avec les différentes parties pour renforcer la coopération, explorer les voies de la réforme et du perfectionnement de la gouvernance mondiale et ouvrir ensemble un avenir radieux de paix, de sécurité, de prospérité et de progrès », une profession de foi qui garantira le triomphe du multilatéralisme et de l’état de droit international.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

.

 

 

 

The post L’Initiative chinoise pour la gouvernance mondiale: Une convergence de vue avec les principes défendus par l’Algérie appeared first on Le Jeune Indépendant.