Lutte contre le terrorisme: L’Algérie, une référence pour l’Afrique

Dans un contexte régional marqué par la recrudescence du terrorisme et de l’extrémisme violent, l’Algérie se présente comme un modèle en matière de prévention et de lutte contre ces fléaux. C’est ce qu’a affirmé, ce lundi, le Secrétaire général de la ligue des Oulémas, Lekhemissi Bezzaz. Il est revenu sur l’expérience algérienne et son apport à l’échelle continentale.

Selon lui, l’Algérie a su, à travers son vécu et son combat solitaire contre l’extrémisme dans les années 1990, développer une approche globale et efficace qui fait aujourd’hui école dans plusieurs pays africains. « À une époque où le monde ne comprenait pas encore la complexité du phénomène, l’Algérie faisait face seule, forgeant ainsi une expertise précieuse », a-t-il déclaré au Forum de la Radio nationale.

Dr Bezzaz a également mis en garde contre l’évolution inquiétante de la menace dans la région sahélienne, précisant que le terrorisme s’y est transformé en un instrument de déstabilisation politique et de pillage économique. Citant des rapports internationaux, il a révélé : « L’Afrique, et en particulier le Sahel, est aujourd’hui l’épicentre de la violence terroriste, avec plus de 3 200 victimes en 2023, dont près de 1 500 pour le seul Burkina Faso. »

Face à ce constat alarmant, l’Afrique se trouve, selon lui, dans l’obligation de développer ses propres réponses. Il a salué le rôle moteur de « l’Algérie dans la création de mécanismes régionaux comme le Cemoc (Comité d’état-major opérationnel conjoint) ou l’Unité de coordination et de liaison, ainsi que la mise en place de la Ligue des Oulémas du Sahel, outil diplomatique et religieux voué à renforcer l’harmonisation des efforts dans la lutte contre la radicalisation ».

La stratégie algérienne repose sur une double dimension, sécuritaire et non sécuritaire, en rupture totale avec les approches occidentales souvent centrées sur la seule réponse militaire. « L’intervention étrangère n’a jamais constitué un facteur de stabilité, bien au contraire », a martelé Dr Bezzaz, dénonçant la logique de prédation des anciennes puissances coloniales et des nouvelles forces étrangères présentes dans la région.

Il a insisté sur l’urgence d’adopter une solution « africaine pour l’Afrique », fondée sur la coopération régionale, le respect des spécificités culturelles et une meilleure appropriation des outils de prévention, notamment à travers l’éducation religieuse.

Dr Bezzaz a salué, à cet effet, l’initiative de l’Algérie d’ouvrir ses écoles religieuses et ses zaouïas aux élites africaines, estimant que la formation théologique est un levier crucial pour contrecarrer les discours extrémistes qui exploitent la foi à des fins de manipulation. « La Grande Mosquée d’Alger deviendra une véritable référence de l’enseignement religieux modéré en Afrique », a-t-il ajouté.

Il a, par ailleurs, alerté sur la sophistication croissante des groupes armés terroristes opérant au Sahel, dotés désormais d’armes de haute technologie, rendant leur menace d’autant plus sérieuse. Une situation qui, selon lui, exige un renforcement urgent de la coopération militaire et sécuritaire entre les pays de la région, souvent limités par des ressources et des capacités logistiques insuffisantes.

Enfin, l’intervenant a pointé la responsabilité des puissances étrangères dans la perpétuation de l’insécurité dans la région. Il a estimé que « l’instabilité prolongée est souvent le prétexte avancé pour justifier une présence étrangère intéressée avant tout par les ressources stratégiques du continent ».

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