Musique: Ferhat Mouhli, la mélodie qui naît entre mer et montagne

Il y a dans la voix de Ferhat Mouhli quelque chose qui ressemble au vent d’Aokas lorsqu’il descend des montagnes vers la mer : un souffle libre, puissant, mais toujours empreint de douceur. Originaire du village Tiboualamine, dans la commune de Tizi N’Berber, daïra d’Aokas, il porte dans ses chansons l’âme entière de la région, […]

Août 17, 2025 - 00:14
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Musique: Ferhat Mouhli, la mélodie qui naît entre mer et montagne

Il y a dans la voix de Ferhat Mouhli quelque chose qui ressemble au vent d’Aokas lorsqu’il descend des montagnes vers la mer : un souffle libre, puissant, mais toujours empreint de douceur. Originaire du village Tiboualamine, dans la commune de Tizi N’Berber, daïra d’Aokas, il porte dans ses chansons l’âme entière de la région, avec ses joies, ses blessures et ses espérances.

Par Hafit Zaouche
Trois albums jalonnent déjà son jeune parcours : «Ayen a zehriw» («Pourquoi mon destin» – 2019), «Achhalaya ur desseqssad» («Depuis longtemps que tu n’as pas demandé de mes nouvelles» – 2022) et «Aminigh s3u le3qel» («Je te dis sois raisonnable» – 2024). Des titres qui, à eux seuls, sont comme des confidences chuchotées à l’oreille du public. On y retrouve la chanson rythmée et festive, ce style prisé qui réunit les gens, mais aussi cette touche personnelle qui donne à chaque morceau la saveur d’un récit intime. Ferhat n’est pas qu’un chanteur, il est un artisan d’émotions. Il sculpte ses mots dans la lumière de son village, dans les parfums de figuiers et les éclats de rires des fêtes algériennes de la région de Béjaïa. Le paysage qui l’entoure, entre bleu profond et vert infini, semble se refléter dans chacune de ses notes. Et parce qu’il est titulaire d’un Master 2 en psychologie clinique de l’université de Béjaïa, il écoute et comprend les battements de cœur de sa société, ses doutes, ses colères et ses rêves. Un fan l’a résumé ainsi : «Une voix identique à celle de Rabah Asma… De beaux textes, de belles mélodies… Un artiste prometteur à encourager sans limites». Cette reconnaissance, Ferhat la reçoit avec humilité, lui qui sait combien le chemin de l’artiste est semé d’embûches. Pour lui, la musique n’est pas seulement un métier, c’est un engagement. Il appelle les autorités à ouvrir davantage de portes aux jeunes artistes, rappelant que ce qui manque cruellement aujourd’hui, c’est ce fil invisible qui relie les passionnés aux décideurs de la culture. Ses chansons, elles, parlent d’optimisme, d’amour et d’espoir. Elles disent que, même quand la vie cabosse, on peut encore danser. Elles rappellent que l’art, lorsqu’il naît du cœur, trouve toujours un chemin vers l’autre. Et peut-être est-ce là le plus beau destin de Ferhat Mouhli : chanter pour que son Algérie résonne encore et toujours, comme une mélodie portée par le vent, au-dessus des montagnes et jusqu’aux rives les plus lointaines.

H. Z.