Nos handballeuses fixées sur leurs adversaires

L’Algérie s’apprête à vivre, en ce mois de septembre, un événement majeur pour le handball féminin africain. Le pays accueillera à Oran le championnat d’Afrique des moins de 17 ans et des moins de 19 ans. Cette double compétition, qui réunira les meilleures sélections jeunes du continent, se veut plus qu’un simple tournoi. C’est une véritable opportunité de relance pour le handball féminin algérien, en quête de repères après des années de recul sur la scène internationale.

Les U-19 ouvriront le bal le 6 septembre
La compétition des moins de 19 ans sera la première à débuter, le 6 septembre à Oran. L’Algérie, versée dans le groupe B, croisera le fer avec le Kenya, le Mali, la Guinée et l’Angola. Les jeunes handballeuses algériennes entreront en lice le même jour, à 18h, face au Kenya, avant d’affronter successivement le Mali, la Guinée puis l’Angola, formation parmi les favorites de la compétition. Le groupe A, quant à lui, réunit d’autres sélections de haut niveau avec notamment l’Égypte et la Tunisie, deux nations qui dominent le handball africain, ainsi que d’autres outsiders. Comme le stipule le règlement, les deux premiers de chaque poule se hisseront en demi-finales, ouvrant ainsi la voie vers le titre continental.

Les U-17 entrent en scène le 14 septembre
Quelques jours plus tard, ce sera au tour des moins de 17 ans d’entrer en action. La compétition des cadettes débutera le 14 septembre et se jouera également sous forme de deux poules. Tout comme les U19, la formule prévoit que seuls les deux premiers de chaque groupe accèdent directement aux demi-finales, ce qui accentue la pression dès la phase de poules. Logée dans la poule B, la sélection nationale retrouvera des adversaires redoutables tels que le Burkina Faso, l’Égypte, la Zambie et la Guinée. Son premier match est programmé le 14 septembre face au Burkina Faso. Un rendez-vous capital qui donnera le ton sur les ambitions réelles de cette génération prometteuse.

Un défi à relever
En accueillant cette double édition continentale, la FAHB entend montrer son savoir-faire organisationnel et surtout relancer la dynamique du handball féminin national. Ces dernières années, le pays a connu une nette régression chez les dames. Les sélections seniors n’arrivent plus à rivaliser avec les grandes nations africaines, alors qu’elles faisaient autrefois partie des cadors du continent. Ce tournoi constitue donc une occasion inestimable pour poser les bases d’une nouvelle génération. À travers ces compétitions de jeunes, les dirigeants veulent construire une assise solide qui permettra, à moyen terme, de redorer le blason de l’équipe nationale féminine senior.

L’Égypte, l’Angola et la Tunisie, les gros calibres
Si les tournois U17 et U19 attirent tant d’attention, c’est aussi parce que le niveau de compétition sera relevé. Des nations de référence comme l’Égypte, la Tunisie et l’Angola se présenteront avec l’ambition d’ajouter un trophée à leur palmarès. Ces trois pays constituent depuis longtemps des modèles en matière de formation et de résultats. L’Angola, notamment, est un poids lourd du handball africain féminin, régulièrement qualifié aux championnats du monde et aux Jeux olympiques chez les seniors. L’Égypte et la Tunisie, pour leur part, disposent de structures de formation solides qui leur permettent de dominer les compétitions jeunes. Face à elles, l’Algérie devra puiser dans ses ressources mentales et bénéficier du soutien de son public pour espérer créer la surprise.

Un test grandeur nature pour les jeunes Algériennes
Pour les jeunes joueuses algériennes, cette double compétition représente un test grandeur nature. En affrontant des équipes aux styles variés, elles auront l’occasion de se mesurer à des réalités différentes du handball africain. Ces confrontations sont essentielles pour l’apprentissage. Elles permettront aux entraîneurs de situer le niveau réel de la nouvelle génération et d’identifier les points à améliorer. C’est aussi une étape clé pour forger le caractère des jeunes joueuses, appelées à intégrer un jour la sélection senior.

Le public, un atout précieux
Un autre élément jouera un rôle crucial, à savoir le soutien du public. Oran, ville passionnée de sport, a déjà prouvé sa capacité à mobiliser les foules lors de grands événements, notamment les Jeux Méditerranéens de 2022. L’ambiance attendue dans les salles devrait galvaniser les jeunes Algériennes et leur donner la motivation supplémentaire pour dépasser leurs limites. La fédération et les clubs locaux comptent aussi sur ce tournoi pour réveiller l’intérêt du grand public pour le handball féminin, qui souffre encore d’un manque de médiatisation. En définitive, ce championnat d’Afrique U17 et U19 féminin organisé en Algérie est bien plus qu’un simple rendez-vous sportif. Il incarne une nouvelle étape dans la reconstruction du handball féminin national. Les joueuses auront l’occasion d’écrire une nouvelle page et de montrer que, malgré les difficultés, l’Algérie possède toujours un potentiel à exploiter.

A. A.